[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde

[Sammael99]

- « On s’arrête à l’Ile de la Vasque ? » demande Pierre.

- « Je sais pas, quel est l’intérêt ? » répond Henri.

- « Je voudrais te montrer la Vasque, justement… »

- « Mouais, enfin, d’après les autres, c’est ton imagination, ce truc… »

- « Tu verras, mais à mon avis, avec tes pouvoirs, ça pourrait devenir un outil très intéressant pour nous… »

- « Admettons. De toute façon, il faut qu’on renouvelle nos réserves d’eau. Je vais en parler à Gonzague… »

Henri se dirige vers l’arrière du pont où se trouve la cabine du capitaine. Il est tendu. Depuis quelques temps, Gonzague n’est plus le même ; il s’est remis à boire, et son agressivité naturelle s’est tournée en un cynisme autodestructeur. Henri entre dans la cabine, et en effet, il aperçoit Gonzague affalé sur sa table, une bouteille de gnôle de Terre-Neuve serrée dans sa main.

Gonzague lève la tête au bruit de la porte qui se referme.

- « Quesse tu veux, Henri… » marmonne-t'il.

- « On a décidé de s’arrêter à l’Archipel de la Vasque. Il faudrait que tu fasses le nécessaire… »

- « On a déchidé, on a déchidé… Je compte pour des cacahuètes moi ou quoi ? Vous me demandez même pas… vous me demandez même pas… ce que je… ce que c’est mon avis ? »

- « Disons que comme tu es sans cesse bourré, c’est un peu difficile de te demander ton avis », répond Henri d’une voix cassante.

- « Ah ouais ? Ah ouais ? Je te rappelle que je suis encore un quart de c’te putain de compagnie de merde qui m’a fait perdre ma réputation… »

- « Donc c’est bien ça. Tu perds quelques hommes en mer, ta réputation est entachée et tu pètes un filin. Ben écoute, si tu veux t’opposer à ce qu’on s’arrête, tu peux toujours voter contre, mais comme Pierre et moi avons les procurations de Martin et Jehan, ça va pas te mener loin… »

- « C’est pas ça ! Tu comprends pas ! J’ai causé la mort de Gontran, j’ai causé la mort de ces marins ! Je m’en fous de ma réputation, mais c’est moi qui les ai tués ! »

- « C’est pas toi qui les a tués, c’est la fatalité ! »

- « Et ben je lui dis merde à la fatalité ! »

Gonzague amène la bouteille à sa bouche et la vide d’un trait, avant de s’écrouler sur la table. Henri, secouant la tête entre pitié et dégoût sort de la cabine et va voir le second :

- « Le Capitaine Gonzague souhaite que nous fassions escale à l’Île de la Vasque et m’a chargé de vous en informer. »

***

En ce milieu d’après-midi, la vue du point haut de l’Île de la Vasque est extraordinaire. On aperçoit les autres iles de l’Archipel alentour, et en contrebas, amarré dans la baie, l’Archibald. Du promontoire, Henri distingue les hommes qui récurent le pont et ramènent sur la plage les tonneaux d’eau douce qu’ils sont allés rafraichir. Pierre, Michel et Henri sont montés à la Vasque.

- « Qu’est-ce que tu en penses ? » demande Pierre à Henri qui regarde la Vasque d’en bas depuis un bon moment.

- « J’en pense que symboliquement l’endroit me parait idéal pour le genre de magie que tu dis avoir expérimenté ici… »

- « Bon, ben on va voir alors ? »

- « Allons-y… »

Pierre se hisse le premier sur la ruine qui sert de support à la vasque. Henri le suit et sent immédiatement les poils de sa nuque se dresser. Il en est presque surpris, mais quand il regarde Pierre, celui-ci le regarde également en souriant.

- « C’est puissant, hein ? »

Henri hoche la tête.

Pierre pose ses mains sur les rebords de la Vasque, là où les traces de mains passées ont laissé une patine sensible. Il ferme les yeux et se concentre sur…

Concorde… La pluie d’automne tombe drue sur les rues pavées, lavant ici et là le sang d’un cadavre allongé en pleine rue. Les portes des échoppes de Maraiche habituellement grand ouvertes sont barricadées. Ici et là, des silhouettes bougent furtivement d’une maison à une autre, cherchant refuge d’une menace qu’on voit mal. Une bande d’hommes mal rasés, mal lavés, des yeux injectés de sang, des rictus de colère. Ils cherchent une victime, ne la trouvent pas, et commencent à se battre entre eux…

Plus haut, sur la colline, les sénateurs sont en conflit. La violence est verbale, mais non moins intense. Le parti Mercant semble uni, pour une fois, et la droite de l’hémicycle vote en bloc : ils lèvent tous leurs pierres blanches avant de les placer dans l’urne. Les pionniers et les laïcistes sont partagés, certaines pierres sont blanches, d’autres noires, et de nombreux sénateurs s’abstiennent…

Le Sénateur Ernest Salard est assis dans son bureau, la tête entre les mains. Il se lève, regarde par la fenêtre sa ville. En contrebas, une troupe de gardes patrouille les environs du Sénat. Il a le visage fatigué, creusé par les soucis. Il regarde sur son bureau un courrier cacheté. Il regarde l’horizon et soupire.

Pierre émerge de la vision, secoué par sa puissance et cette ambiance sinistre qu’il a ressentie. Henri l’écoute lui raconter son contenu, puis se place à son tour devant la Vasque. Il se concentre et aperçoit…

Magnien, le bras droit de Sharquenoir, est à la proue d’un navire de bois sombre. Il a une lunette d’observation sur l’œil et semble regarder une côte proche. On y reconnaît un navire amarré aux couleurs de l’Empire Mémmonite… Magnien observe le navire, sans bouger, pendant un long moment.

Henri se tourne vers Pierre et lui raconte sa vision. Il décide ensuite de tenter de voir Sharquenoir, mais un léger mal de tête commence à le troubler, et il ne parvient pas à obtenir une vision.

- « Il faut pas trop en abuser, on s’épuise vite, j’ai remarqué », lui signale Pierre.

Le soir venu, les trois hommes sont de retour au navire pour un départ vers Santerne au petit matin. Pierre est quelque peu préoccupé par sa vision de Concorde qu’il ne sait pas trop bien interprêter…

[Sammael99]

Ceci clot la 14è session de jeu (j'ai merdé plus tôt dans les décomptes, donc ne vous étonnez pas si ça ne vous semble pas coller.)

Merci pour vos remarques enthousiastes, je me sens assez fier de n'avoir pas attendu que Wenlock propose un dessin

J'ai deux séances de retard (on a joué hier soir) mais comme je ne sais pas quand on va pouvoir rejouer j'espère que je vais (enfin) pouvoir rattraper l'ensemble de mon retard dans les semaines qui viennent.

Je vais également essayer de faire un récapitulatif des actions de la compagnie même si jusqu'à hier soir c'était essentiellement des actions très passives. Depuis hier soir, ça commence à bouger, et on peut même dire que ça risque de chauffer !

[Sire Gauvain]

Je viens de lire ces 45 pages et je tenais à féliciter le rédacteur en chef ! Le boulot est impressionnant et la campagne vraiment très intéressante. L'aspect entreprise est vraiment inspirant et maitrisant moi-même pas mal de scénarios basés sur l'exploration et la découverte (Rêve de Dragon oblige) j'ai pu constater que c'était vraiment quelque chose de motivant pour les joueurs. Je me souviens que, pour les miens, leur "rêve" était d'accumuler un peu d'argent pour s"acheter une mule et une charrette afin de faire un peu de commerce en allant de rêve en rêve... C'est vraiment un élément à encourager dans n'importe quel setting.

Par contre tu n'es pas tendre avec tes joueurs ! Personnellement j'aurai refusé tout net le coup des tatouages (sauf si j'avais joué Henry) ! Mais au moins ils peuvent être fier de ce qu'ils accomplissent.

En tout cas bravo encore et comme tout le monde : vivement la suite !

[BlackJack]

Toujours autant captivé par tes récits Sammael

[Sammael99]

L'Aube approche. Martin fulmine, mais il n'a pas le choix. Il inspecte le campement dévasté des Impériaux et identifie rapidement les traces des indigènes. Jehan, pendant ce temps, a extirpé d'un cadavre une des lances des sauvages. Il la nettoie et la montre à Martin:

- "C'est du métal. Forgé avec les pieds, certes, mais du métal quand même. Attention à ces gars là..."

- "Je ne te le fais pas dire. Le mieux serait encore de ne pas s'y frotter, mais pour une raison qui m'échappe, ce n'est pas une option qui semble trouver ta faveur..."

Martin se met en route, suivant la piste assez visible des sauvages aux dents pointues. Il marche environ une heure, suivi par sa petite troupe dans la lumière du soleil naissant. Mis à part les herbes immenses qui recouvrent la plaine, la végétation est éparse et seuls quelques arbres immenses brisent le morne horizon. Une bise froide souffle du Nord, et les hommes de Terre-Neuve grelottent.

Enfin, la troupe arrive en vue d'une sorte de campement: des tentes y sont érigées, faites de peaux de bêtes cousues. On est loin des constructions apparemment frustes mais de fait élaborées de Eteotaraoji. Jehan se demande s'il s'agit d'un habitat permanent vétuste ou d'un camp provisoire.

Martin laisse ses compagnons en arrière et avance doucement en éclaireur. De loin, il finit par apercevoir les Impériaux capturés: ils sont au centre du village, attachés à des lourds poteaux de bois. Il revient en arrière et établit un plan pour maximiser les chances de sauver l'ami de Jehan.

- "Vous", dit-il en pointant les hommes d'armes, "vous posterez au sud de leur camp, à une centaine de mètres de la tente la plus proche, avec les arbalètes à la main. Jehan, tu prendras mon arbalète, parce qu'avec ton ami Benoist sur le dos, elle ne me servira à rien..."

- "Eh, mais je sais pas quoi en faire, moi, d'une arbalète... Les armes, je veux bien les concevoir, mais je suis vraiment pas à l'aise pour m'en servir..."

- "Décidément, j'aime de plus en plus ce plan de sauvetage de ton ami..."

- "Moi je peux me servir de ton arbalète, Martin!" dit Björne avec une pointe d'excitation dans la voix.

Martin regarde le jeune garçon et semble hésiter un instant...

- "Bon, je suppose que ce n'est pas comme si on avait franchement le choix. Tu te rappelles bien des leçons? Et tu tires sur les sauvages, pas sur moi, sinon crois moi, je t'arrache chacune des boucles blondes de la tête!"

- "Oui, Martin, je ferais attention..."

- "Bon, allez vous mettre en position!"

Martin se faufile à l'intérieur du camp, poignard à la main. Il s'approche de l'aire centrale ou sont attachés les prisonniers jusqu'à ce qu'il ne puisse plus s'avancer sans être à découvert. Il attend qu'aucun des sauvages ne soit directement en vue des prisonniers et se lance. Il arrive jusqu'au poteau auquel est attaché l'homme à la barbe taillée en carré, le visage tuméfié et inconscient. Martin commence immédiatement à sectionner ses liens, mais dans sa précipitation, il entaille la main de l'homme qui se réveille en sursaut et pousse un cri.

- "Si tu veux que je te sorte d'ici, tu fermes ta sale gueule d'impérial!" lui souffle furieusement Martin.

L'homme se tait, mais il est trop tard. Alerté par le cri, un jeune homme aperçoit Martin et se rue sur lui. Martin se retourne et d'un geste ample lui taillade la poitrine. L'indigène désarmé recule, effrayé et ensanglanté et Martin profite du répit pour trancher d'un coup sec les cordes qui lient les pieds de Benoist, qui s'écroule.

- "Et voilà, comme je le pensais, même pas capable de marcher..." marmonne Martin en hissant l'homme sur son dos.

Alors qu'il se met à courir vers le sud, il entend derrière lui le raffut de l'alerte donnée et le bruit rythmé d'un pas de course. Il se retourne brièvement et aperçoit in sauvage, une lance dans chaque mails et un terrible sourire plein de dents limées qui le poursuit. Un peu plus loin, deux autres sauvages on eux aussi entamé la poursuite. A travers le campement, ce ne sont que cris et exclamations de stupeur.

Martin sort du camp en courant tant qu'il peut, mais l'indigène ne porte pas un homme sur les épaules et il sent sa présence derrière lui. Tentant de s'arracher du sol avec un sursaut d'énergie, Martin parvient en vue des deux hommes d'armes camouflés dans les hautes herbes.

Deux carreaux d'arbalète fusent, et les deux ratent leur cible. Björne tire également, sans plus de succès. Martin se désespère:

- "Réarmez, vite!" hurle-t'il en continuant sa course.

L'indigène, voyant qu'il a à faire à plusieurs adversaires mais ne comprenant visiblement pas la menace (pour l'instant toute virtuelle) des arbalètes ralentit un peu, ajuste son bras et lance avec force une de ses lances sur Martin. Celle-ci le touche à la jambe, mais pas suffisamment profondément pour l'empêcher de courir. Toutefois, la douleur le fait maintenant boiter.

- "Il faut s'éloigner du village pour que je puisse poser ce poids mort et me battre!" hurle-t'il à la cantonnade. "Et canardez un peu plus juste la prochaine fois!"

Tout le monde se met à le suivre, courant dans les hautes herbes parallèlement au sauvage qui a maintenant été rejoint par deux autres guerriers. Ceux-ci lancent leurs javelots à leur tour. L'un touche Benoist dans le dos, mais l'autre manque sa cible.

Les trois arbalétrier tirent de nouveau, et si les hommes d'armes ne sont pas plus doués que la fois précédente, Björne lui touche le premier sauvage qu'il avait manqué avec son premier carreau. Le visage de l'homme s'illumine de surprise puis de douleur et il s'écroule, la cuisse transpercée de part en part.

- "Je l'ai eu, je l'ai eu!" crie le jeune Skélandais avec de l'excitation dans la voix.

- "Ferme ta gueule et recharge!" hurle Martin, qui sait que ses jambes, presque tétanisées, ne le porteront pas beaucoup plus loin.

Finalement, après encore une centaine de mètres de course, il jette sans ménagement Benoist dans les hautes herbes et se retourne, les jambes flageollantes, vers ses deux adversaires et dégaine son épée. Les deux sauvages se ruent vers lui, et aux clameurs qu'il entend derrière eux il comprend qu'ils ne seront bientôt pas seuls.

Deux javelots fusent vers lui. Il parvient à éviter le premier, mais le second pénètre profondément dans son épaule droite. Grimaçant de douleur, il arrache la pointe de l'arme avant de profiter du fait que ses adversaires extirpent une autre arme des sacs de peau qu'ils portent dans le dos pour se ruer sur eux. Le soleil naissant étincelle sur l'arc lumineux de son épée en mouvement, et un des sauvages s'écroule, l'épaule broyée et le torse a moitié tranché.

Mais le second sauvage a le temps de sortir une nouvelle lance et de se jeter sur Martin, toutes dents dehors. Martin n'a pas le temps de se baisser que la pointe de l'arme lui entame la poitrine. C'est superficiel, mais il commence à perdre du sang. Derrière, il voit les silhouettes de trois nouveaux guerriers se profiler.

- "Occupez-vous d'eux en priorité!", crie Martin. "Ici je me démerde!"

Les deux hommes d'armes et Björne ayant rechargé leurs arbalètes, ils visent donc les nouveaux arrivants avec cette fois plus de talent (ou de chance?) Un des sauvages s'écroule, avec deux carreaux fichés dans le ventre. Mais les deux autres continuent de s'avancer et l'un d'eux jette un javelot à Martin, seul adversaire qu'il distingue véritablement. Cette fois-ci le Concordien est profondément touché à la jambe. Il comprend qu'il faut en finir vite, parce qu'il sera hors de question de courir dorénavant...

Jehan est jusqu'à présent resté caché dans les hautes herbes, confiant dans les talents guerriers de ses compagnons, mais il voit bien que Martin est sérieusement blessé et que les hommes d'armes ne sont pas aussi efficaces qu'ils le devraient. Finalement, il sort sa propre dague, la seule arme dont il sache (à peu près) se servir.

Martin peine à conclure son duel avec le sauvage qu'il affronte: il est affaibli, et l'autre n'a plus qu'un javelot en main, et est visiblement moins habile au corps à corps. Tout à coup, Jehan surgit des hautes herbes et frappe le sauvage. Il manque lamentablement, mais l'adversaire de Martin est décontenancé et ce dernier en profite pour le frapper d'estoc et transperce sa poitrine de part en part.

Les deux autres sauvages hésitent, attendant visiblement de voir si du renfort arrive. Martin décide de tenter un coup de bluff et, surmontant son dégoût, il tranche la tête de son adversaire agonisant et la jette en direction des deux sauvages indécis. C'est plus qu'il n'en faut pour les convaincre, ils battent prudemment en retraite. Dès qu'ils sont hors de vue, Martin tombe au sol: sa jambe ne le soutient plus.

Il ordonne aux hommes d'armes de porter Benoist, de nouveau inconscient tandis que Jehan et Björne le soutiennent. Ils reviennent vers le rivage où les attend leur chaloupe et remontent à bord du Terra-Nova où Jehan s'occupe tant bien que mal des deux blessés.

[Sammael99]

Par contre tu n'es pas tendre avec tes joueurs ! Personnellement j'aurai refusé tout net le coup des tatouages (sauf si j'avais joué Henry) ! Mais au moins ils peuvent être fier de ce qu'ils accomplissent.

En tout cas bravo encore et comme tout le monde : vivement la suite !

il ne me semble pas que ce soit ça qui ait le plus fait tiquer les joueurs, assez pragmatiques pour le coup.

Par contre, je me reconnais dans l'idée de n'être pas tendre avec mes joueurs et pour tout dire je ne vois pas bien l'intérêt d'être tendre. Je pense que ce qui motive les joueurs en général dans des parties orientées décision (ie. pas du PMT) c'est de faire des choix marquants, et quand les choix sont évidents, on a pas le même plaisir...

N'empêche qu'il aurait été intéressant qu'il y ait un désagrément de fond sur ce point, mais en l'occurence il n'y en a pas eu.

Merci pour ces commentaires et ta lecture assidue !

[Jiohn Guilliann]

Par contre tu n'es pas tendre avec tes joueurs ! Personnellement j'aurai refusé tout net le coup des tatouages (sauf si j'avais joué Henry) ! Mais au moins ils peuvent être fier de ce qu'ils accomplissent.

En tout cas bravo encore et comme tout le monde : vivement la suite !

il ne me semble pas que ce soit ça qui ait le plus fait tiquer les joueurs, assez pragmatiques pour le coup.

Par contre, je me reconnais dans l'idée de n'être pas tendre avec mes joueurs et pour tout dire je ne vois pas bien l'intérêt d'être tendre. Je pense que ce qui motive les joueurs en général dans des parties orientées décision (ie. pas du PMT) c'est de faire des choix marquants, et quand les choix sont évidents, on a pas le même plaisir...

N'empêche qu'il aurait été intéressant qu'il y ait un désagrément de fond sur ce point, mais en l'occurence il n'y en a pas eu.

Le pragmatisme est bien présent dans toute l'équipe depuis le début. Quand on se lance dans une aventure comme celle de découvrir un nouveau continent, d'ouvrir une nouvelle route commerciale, il faut être pragmatique.
En plus, on venait de faire des semaines de mers, avec des nouveaux arrivants qu'il fallait motiver (!) et faire demi tour n'avait aucun sens. Surtout connaissant notre situation à Concorde.

Jiohn Guilliann

[Sammael99]

Dans la cabine vétuste du Terra-Nova, l'homme à la barbe carrée est étendu. Il ouvre lentement les yeux, et aperçoit à son chevet une silhouette chétive. Il lui faut quelques instants pour ajuster son regard, et son visage traduit alors l'étonnement...

- "Jehan ?"

- "Et oui, c'est moi. Je comprends que tu sois étonné de me voir, mais crois moi, pas autant que moi de voir ces sauvages te saucissonner!"

- "Mais... qu'est-ce que tu fais là ?"

- "Tu as surement entendu parler de la Compagnie de Terre-Neuve puisque tu as essayé toi-même de rejoindre le nouveau continent. Et bien j'en suis un des associés..."

- "Je constate que tu as gravi pas mal d'échelons depuis la dernière fois où nous nous sommes vus..."

- "Je peux en dire autant de toi, Benoist..."

- "C'est vrai, mais le Benoist que tu as connu n'est plus. Je suis maintenant l'Archidiacre Aegysthe, Gardien de la Foi Eternelle..."

- "En tous cas, on est quitte. Tu as risqué ta vie pour sauver la mienne il y a quinze ans, je te rends la pareille aujourd'hui..."

- "Je t'en remercie. Néanmoins j'ai cru comprendre que ton chef ne me portait pas dans son coeur. Dois-je me considérer son prisonnier ?"

- "Martin est mon associé, pas mon chef. Et oui, je suppose que pour le moment tu es notre prisonnier. Cela étant dit, notre colonie a besoin de mains d'oeuvres et l'addition d'un homme d'expérience est toujours intéressante. Après, ça dépend de toi..."

- "Et mes hommes ?"

- "Tous morts, enfin, nous le supposons. Il ne nous était pas possible de tous vous sauver, et même pour te récupérer toi, ça a été très très chaud..."

- "Même ceux qui étaient restés sur le Gloire Céleste ?"

- "Il y a encore des hommes sur votre navire ?"

- "Oui, trois normalement. J'imagine qu'ils doivent se demander où nous sommes..."

Jehan va rendre compte à Martin de sa discussion avec Aegysthe, et ils décident d'aller récupérer les marins Impériaux et leur navire. Le Gardien de la Foi Eternelle accepte de coopérer pour s'assurer la reddition de ses hommes, comprenant qu'il y va de leur survie et (peut-être) de la sienne.

Martin accepte d'intégrer ces nouvelles recrues à la colonie, à une condition absolue: aucun prosélytisme religieux ne sera toléré...

Une fois le Gloire Céleste saisi, les hommes du Terra-Nova se répartissent entre les deux embarcations et les deux navires prennent la route du sud en longeant la côte. Ils ne progressent pas très rapidement car les deux bateaux n'ont pas leur quota de marins, mais Jehan et Martin sont assez satisfaits à l'idée d'avoir mis la main sur un navire supplémentaire.

Trois semaines plus tard, les deux navires accostent à Terre-Neuve. Les nouvelles sont bonnes: la petite Nora-Kuni se porte bien, la parcelle défrichée par Renan commence à donner, et il sera bientôt temps de goûter la céréale locale qui a été semée pour voir si elle est comestible et envisager des solutions pour la cuisiner. Du côté des indigènes, les relations sont plutôt bonnes.

L'arrivée d'un petit groupe d'Impérieux sème le trouble, mais dès les premiers jours il apparaît clairement qu'ils n'ont pas l'intention de faire de remous. Ils restent souvent à part et ne sympathisent pas particulièrement avec les colons Concordiens, mais ils mettent la main à la pâte et ne rechignent pas à l'effort.

Un matin, alors que Martin se rend aux village du Lac aux Mille-Dents, il se retourne en franchissant la haute colline qui sépare la portion de la jungle où se sont installés les colons des environs du village. De haut, les changement récents sont visibles et impressionnants: une grande étendue de terre est défrichée, ça et là on distingue des parcelles qui commencent à ressembler à des champs, et la maison communale construite sous la supervision de Jehan se dresse fièrement au bord du chenal.

- "Y a pas à tortiller", se dit Martin, "il va falloir qu'on s'étende..."

[Sammael99]

Voilà qui clot la session 15, une partie courte avec une grosse scène d'action ou seuls Jehan (Jiohn G) et Martin (Akhad) étaient présents.

A titre d'illustration, le PNJ de Benoist était un des trois PNJ détaillés par Jiohn pour étoffer le passé de son personnage.

Edit: deux petites précisions supplémentaires:

a. désolé pour les YYY et autres ZZZ, c'étaient des noms de PNJ dont je ne me souvenais pas au moment d'écrire et que je n'ai pas corrigés avant de poster. C'est fait.

b. Vous avez sans doute remarqué que Gonzague a commencé à s'effacer, c'est du au fait que son joueur a quitté le groupe. Sa transition "définitive" de PJ à PNJ sera "officialisée" dans la prochaine narration.

[Jiohn Guilliann]

Il faut savoir aussi que les bateaux ont été divisés en deux "flottes" : L'Archibald et le Terra Nova seront les bateaux "de ligne" et le "Gloire de Concorde" le bateau de cabotage. Son allure caractéristique rendait dangereuse son utilisation près des côtes de Concorde.
J'ai juste un doute sur son nouveau nom exact. Il me semble bien que c'était le "Gloire de Concorde."

Jiohn Guilliann

[Wenlock]

Vous avez une carte de la colonie ? J'aimerais bien voir à quoi ça ressemble.

[Sammael99]

Vous avez une carte de la colonie ? J'aimerais bien voir à quoi ça ressemble.

Je posterais quelques cartes sommaires de la côte sous peu, Mais ne t'attends pas à des miracles. Il n'y a pas vraiment de carte de la colonie (au sens plan détaillé d'icelle) mais il ne tient qu'à un des joueurs de la faire pour glaner un xp!

[BlackJack]

Voilà qui clot la session 15, une partie courte avec une grosse scène d'action ou seuls Jehan (Jiohn G) et Martin (Akhad) étaient présents.

A titre d'illustration, le PNJ de Benoist était un des trois PNJ détaillés par Jiohn pour étoffer le passé de son personnage.

Superbe

[Jiohn Guilliann]

Vous avez une carte de la colonie ? J'aimerais bien voir à quoi ça ressemble.

Je posterais quelques cartes sommaires de la côte sous peu, Mais ne t'attends pas à des miracles. Il n'y a pas vraiment de carte de la colonie (au sens plan détaillé d'icelle) mais il ne tient qu'à un des joueurs de la faire pour glaner un xp!

J'avais dit, lorsque j'ai amené le plan de la maison commune (sans gagner de Pex ;-)) que j'avais un brouillon de la colonie. Il faut juste que je l'ajuste avec l'arrivée des nouveaux colons, mais ça devrait se faire d'ici la prochaine séance (si j'ai le courage).

Jiohn Guilliann

[Wenlock]

Sweeeeeeet.