[CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
- Cédric Jeanneret
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
C'est drôle j'avais zappé que le nouveau continent était à l'est et pas à l'ouest. Conditionnement qua d' tu nous tiens ...
- Wenlock
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
[Et là, j'ai dit une grosse connerie.]
Dernière modification par Wenlock le mar. sept. 21, 2010 11:16 pm, modifié 1 fois.
Sébastien Delfino, partisan des vrais blases sur Internet.
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- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Alors certes, tout est relatif, mais sur la carte que tu montres, le nouveau continent est à l'Est de l'ancien...
;-)
;-)
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- Wenlock
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Heu.............................. damned.
Non rien, considérez que je ne suis même pas là, dès demain je change de café.


Non rien, considérez que je ne suis même pas là, dès demain je change de café.

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- Messie
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Bon je ne suis pas très original. Mais je signe: c'est toujours aussi bien!
Encore bravo!
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Artesia: le retour au pays
Un pays sans loi, des brigands les mains ensanglantées, des livres qu'il vaut mieux ne pas lire, des cultes secrets et un chevalier de retour chez lui.
[MJ only] Coriolis mes aides de jeu
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
C'est trop bon





- touff5
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
J'adore toujours autant !
A quand le film ?
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- sherinford
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
C'est avec un plaisir sans cesse renouvellé que je suis cette fabuleuse saga.
La suite, vite !!!
La suite, vite !!!
"Si tu souffres à propos de quelque chose d'extérieur, ce n'est pas cette chose qui te trouble, mais ton jugement sur elle ; il dépend de toi de le faire disparaître." - Marc-Aurèle
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Les jours qui suivent, Pierre et Henri s’affairent à trouver des acheteurs pour les denrées qu’ils ont ramenées de Terre-Neuve. Ils essaient d’être discrets sur la provenance des denrées, allant-même jusqu’à prétendre qu’ils ont racheté la cargaison à la Compagnie de Terre-Neuve qui ne pouvait accoster à Concorde en raison du Couvre-Feu.
Les émeraudes, les fourrures d’Hexapode et les peaux d’Angelus se vendent facilement et à bon prix. Pierre a plus de mal à trouver un acheteur pour les glandes d’Hexapodes et les Dindes de Terre-Neuve, d’autant que les talents de négociateur de Gonzague sont anéantis par son ivresse permanente. Au final, toutefois, c’est une rondelette somme que les deux hommes collectent, avec laquelle ils payent la solde des marins, comme convenu. Le reste est mis de côté pour le recrutement des nouveaux colons et des dépenses de provisions, outils et autres denrées à ramener à Terre-Neuve.
Trois jours après avoir terminé la vente des marchandises de Terre-Neuve, Henri et Pierre sont réveillés simultanément par de violents coups sur les portes de leurs chambres d’auberge. Henri ouvre sa porte :
- « Vous êtes convoqués par son altesse le Satrape. Habillez-vous et suivez nous. Vous avez cinq minutes pour vous préparer. »
Henri et Pierre se regardent, interloqués, mais s’exécutent. Sortis de l’auberge, ils sont assis dans une chaise à porteurs et menés vers le palais du Satrape. Arrivés là-bas, ils sont escortés à travers un labyrinthe de corridors jusqu’à une immense porte où les attend un homme habillé de velours bleu nuit. A sa ceinture pendent des clés en or.
- « Je suis le Grand Chambellan du Satrape. Avant que vous n’entriez dans la salle d’audience, quelques instructions importantes : premièrement, vous vous agenouillez, la tête baissée devant son Altesse et ne redressez le regard que s’il vous le demande. Secondement, vous ne parlez que lorsqu’il vous pose une question. Enfin, vous laissez bien évidemment toutes vos armes ici. »
- « Que nous veut le Satrape ? » demande Henri avec un soupçon de crainte dans la voix.
- « Je suis sûr que le Satrape le sait… » répond le Grand Chambellan d’une voix amusée en ouvrant la grande porte.
Pierre et Henri sont escortés pendant leur progression dans une salle immense, toute en longueur et couvertes de miroirs qui rendent très déconcertante la progression. Ils marchent au moins trois ou quatre minutes avant de parvenir devant le trône du Satrape, qui est assis, habillés de soies précieuses et coiffés d’un mélange étrange de couronne et de coiffe rutilant de bijoux.
Pierre et Henri baissent les yeux, s’agenouillent et gardent la tête baissée. Le Satrape est en train de parler à un de ses courtisans et semble de comporter comme s’ils n’étaient pas là. Finalement, il prend la parole :
- « Redressez-vous ! »
Pierre et Henri se redressent et regardent le Satrape. C’est un homme d’une quarantaine d’années, visiblement athlétique, le visage buriné par le soleil. Il porte un sabre imposant au côté. Il scrute les visages des deux concordiens et prend finalement la parole :
- « Ainsi c’est vous qui avez découvert le nouveau continent. Qui l’eut cru… »
Les visages d’Henri et Pierre trahissent une certaine surprise, mais ils ne disent rien et laissent le Satrape parler.
- « Vous savez, la Satrapie de Santerne est un petit état, dynamique, certes, mais néanmoins petit. On est un peu serrés ici. La perspective de pouvoir se tailler de nouveaux territoires sur une terre vierge de toute influence politique ou religieuse est excitante. Enfin, ce n’est pas à vous que j’ai à dire cela. Le souci c’est qu’avec Concorde, vous avez choisi le mauvais cheval… Regardez moi ça : une pauvre émeute et toute la cité-état est paralysée, son commerce s’écroule, tout cela parce que les bourgeois qui la dirigent on peur pour leur sécurité au point d’ignorer leurs intérêts économiques… »
Le Satrape regarde les deux concordiens, toujours silencieux.
- « A moins que l’Empereur n’ait fourré sa main dans ce panier de crabes… »
Nouveau silence.
- « Bref, assez bavassé, j’ai une proposition à vous faire. »
Le Satrape fait un geste à son Grand Chambellan qui déroule devant les deux ‘invités’ un tapis ornementé d’une couleur blanche. Il se saisit ensuite de deux sachets de soie qu’il sort d’une poche de son ample veste, et fait signe à deux hommes en livrée. Chaque homme se saisit d’un sachet, l’ouvre, et le vide sur le tapis, l’un devant Henri et l’autre devant Pierre.
Sous leurs yeux ébahis, des gemmes multicolores se répandent sur le tapis blanc. Il y a là des diamants, des rubis, des émeraudes, des saphirs qui roulent sur le tapis et jusque sur leurs chausses.
Le Satrape prend la parole :
- « Dessinez moi une carte vers le nouveau continent. Le reste me concerne, je suis sûr qu’il y a assez de terres sur ce nouveau continent pour que nous fassions tous fortune ! »
Henri lève la tête, troublé, et prend la parole :
- « Vous imaginez bien, votre altesse que nous n’avons aucune intention de vous refuser quoi que ce soit, mais une telle décision n’engage pas que nous… Nous avons des associés, et nous… nous ne pouvons pas prendre une telle décision sans en référer à eux… »
Le Satrape regarde Henri droit dans les yeux, le visage dur. Henri sent la transpiration qui lui dégouline le long de l’échine…
- « Vous êtes des hommes de parole. Ca me plaît… »
Le Satrape fait un nouveau geste de la main à son Grand Chambellan. Celui-ci prend deux nouveaux sachets de soie de sa poche, et les confie aux hommes en livrée, qui les versent par-dessus les précédents. Le Grand Chambellan sort alors de nouveau deux sachets, puis encore deux.
Pierre et Henri sont pâles comme la mort et fébriles. Chacun d’entre eux a devant lui une pile de pierre précieuses qui leur permettrait de se retirer dans l’opulence jusqu’à la fin de leurs jours et plus encore.
Henri balbutie…
- « Je, nous… enfin vous comprenez… »
- « Moi, je vous dirais comment y aller ! » l’interrompt Pierre.
Henri regarde Pierre avec stupéfaction.
- « Laissez nous deux jours pour vous préparer une carte et des indications. »
- « Ca me convient », répond le Satrape. « Mais ne vous avisez pas de tenter de me tromper, je ne suis pas l’Empereur, mais j’ai le bras long… »
***
De retour à l’auberge, Henri qui est resté silencieux pendant tout le trajet explose :
- « Comment as-tu pu ! Tu n’es même pas un associé de la Compagnie et tu vends ses secrets au plus offrant ? Tu me dégoutes ! »
- « Tu crois qu’il se serait passé quoi, qu’il aurait juste accepté ton refus ? Je ne suis peut-être pas associé, mais je ne suis pas naïf non plus. Si on continuait à refuser, au mieux on ne repartait plus de Santerne, au pire on finissait dans les geôles du Satrape. »
- « Il n’empêche que ce n’était pas à toi de prendre une telle décision ! »
- « Ecoute, tu es sous le choc, je comprends, mais tu n’as pas bien réfléchi : d’une part, ils vont finir par découvrir le continent tout seul. C’est une nation de navigateurs, eux aussi. D’autre part, si nous leur indiquons la route Nord, ça pourrait jouer à notre avantage : Sharquenoir ne connaît également que la route Nord. Il fera son marché sur les navires Santernais, leur colonie aura plus de mal à se développer et nous continuerons à grossir et prospérer. »
- « Tu veux dire qu’on va vraiment lui donner la carte ? »
- « Je pense que c’est dans notre intérêt. »
Les émeraudes, les fourrures d’Hexapode et les peaux d’Angelus se vendent facilement et à bon prix. Pierre a plus de mal à trouver un acheteur pour les glandes d’Hexapodes et les Dindes de Terre-Neuve, d’autant que les talents de négociateur de Gonzague sont anéantis par son ivresse permanente. Au final, toutefois, c’est une rondelette somme que les deux hommes collectent, avec laquelle ils payent la solde des marins, comme convenu. Le reste est mis de côté pour le recrutement des nouveaux colons et des dépenses de provisions, outils et autres denrées à ramener à Terre-Neuve.
Trois jours après avoir terminé la vente des marchandises de Terre-Neuve, Henri et Pierre sont réveillés simultanément par de violents coups sur les portes de leurs chambres d’auberge. Henri ouvre sa porte :
- « Vous êtes convoqués par son altesse le Satrape. Habillez-vous et suivez nous. Vous avez cinq minutes pour vous préparer. »
Henri et Pierre se regardent, interloqués, mais s’exécutent. Sortis de l’auberge, ils sont assis dans une chaise à porteurs et menés vers le palais du Satrape. Arrivés là-bas, ils sont escortés à travers un labyrinthe de corridors jusqu’à une immense porte où les attend un homme habillé de velours bleu nuit. A sa ceinture pendent des clés en or.
- « Je suis le Grand Chambellan du Satrape. Avant que vous n’entriez dans la salle d’audience, quelques instructions importantes : premièrement, vous vous agenouillez, la tête baissée devant son Altesse et ne redressez le regard que s’il vous le demande. Secondement, vous ne parlez que lorsqu’il vous pose une question. Enfin, vous laissez bien évidemment toutes vos armes ici. »
- « Que nous veut le Satrape ? » demande Henri avec un soupçon de crainte dans la voix.
- « Je suis sûr que le Satrape le sait… » répond le Grand Chambellan d’une voix amusée en ouvrant la grande porte.
Pierre et Henri sont escortés pendant leur progression dans une salle immense, toute en longueur et couvertes de miroirs qui rendent très déconcertante la progression. Ils marchent au moins trois ou quatre minutes avant de parvenir devant le trône du Satrape, qui est assis, habillés de soies précieuses et coiffés d’un mélange étrange de couronne et de coiffe rutilant de bijoux.
Pierre et Henri baissent les yeux, s’agenouillent et gardent la tête baissée. Le Satrape est en train de parler à un de ses courtisans et semble de comporter comme s’ils n’étaient pas là. Finalement, il prend la parole :
- « Redressez-vous ! »
Pierre et Henri se redressent et regardent le Satrape. C’est un homme d’une quarantaine d’années, visiblement athlétique, le visage buriné par le soleil. Il porte un sabre imposant au côté. Il scrute les visages des deux concordiens et prend finalement la parole :
- « Ainsi c’est vous qui avez découvert le nouveau continent. Qui l’eut cru… »
Les visages d’Henri et Pierre trahissent une certaine surprise, mais ils ne disent rien et laissent le Satrape parler.
- « Vous savez, la Satrapie de Santerne est un petit état, dynamique, certes, mais néanmoins petit. On est un peu serrés ici. La perspective de pouvoir se tailler de nouveaux territoires sur une terre vierge de toute influence politique ou religieuse est excitante. Enfin, ce n’est pas à vous que j’ai à dire cela. Le souci c’est qu’avec Concorde, vous avez choisi le mauvais cheval… Regardez moi ça : une pauvre émeute et toute la cité-état est paralysée, son commerce s’écroule, tout cela parce que les bourgeois qui la dirigent on peur pour leur sécurité au point d’ignorer leurs intérêts économiques… »
Le Satrape regarde les deux concordiens, toujours silencieux.
- « A moins que l’Empereur n’ait fourré sa main dans ce panier de crabes… »
Nouveau silence.
- « Bref, assez bavassé, j’ai une proposition à vous faire. »
Le Satrape fait un geste à son Grand Chambellan qui déroule devant les deux ‘invités’ un tapis ornementé d’une couleur blanche. Il se saisit ensuite de deux sachets de soie qu’il sort d’une poche de son ample veste, et fait signe à deux hommes en livrée. Chaque homme se saisit d’un sachet, l’ouvre, et le vide sur le tapis, l’un devant Henri et l’autre devant Pierre.
Sous leurs yeux ébahis, des gemmes multicolores se répandent sur le tapis blanc. Il y a là des diamants, des rubis, des émeraudes, des saphirs qui roulent sur le tapis et jusque sur leurs chausses.
Le Satrape prend la parole :
- « Dessinez moi une carte vers le nouveau continent. Le reste me concerne, je suis sûr qu’il y a assez de terres sur ce nouveau continent pour que nous fassions tous fortune ! »
Henri lève la tête, troublé, et prend la parole :
- « Vous imaginez bien, votre altesse que nous n’avons aucune intention de vous refuser quoi que ce soit, mais une telle décision n’engage pas que nous… Nous avons des associés, et nous… nous ne pouvons pas prendre une telle décision sans en référer à eux… »
Le Satrape regarde Henri droit dans les yeux, le visage dur. Henri sent la transpiration qui lui dégouline le long de l’échine…
- « Vous êtes des hommes de parole. Ca me plaît… »
Le Satrape fait un nouveau geste de la main à son Grand Chambellan. Celui-ci prend deux nouveaux sachets de soie de sa poche, et les confie aux hommes en livrée, qui les versent par-dessus les précédents. Le Grand Chambellan sort alors de nouveau deux sachets, puis encore deux.
Pierre et Henri sont pâles comme la mort et fébriles. Chacun d’entre eux a devant lui une pile de pierre précieuses qui leur permettrait de se retirer dans l’opulence jusqu’à la fin de leurs jours et plus encore.
Henri balbutie…
- « Je, nous… enfin vous comprenez… »
- « Moi, je vous dirais comment y aller ! » l’interrompt Pierre.
Henri regarde Pierre avec stupéfaction.
- « Laissez nous deux jours pour vous préparer une carte et des indications. »
- « Ca me convient », répond le Satrape. « Mais ne vous avisez pas de tenter de me tromper, je ne suis pas l’Empereur, mais j’ai le bras long… »
***
De retour à l’auberge, Henri qui est resté silencieux pendant tout le trajet explose :
- « Comment as-tu pu ! Tu n’es même pas un associé de la Compagnie et tu vends ses secrets au plus offrant ? Tu me dégoutes ! »
- « Tu crois qu’il se serait passé quoi, qu’il aurait juste accepté ton refus ? Je ne suis peut-être pas associé, mais je ne suis pas naïf non plus. Si on continuait à refuser, au mieux on ne repartait plus de Santerne, au pire on finissait dans les geôles du Satrape. »
- « Il n’empêche que ce n’était pas à toi de prendre une telle décision ! »
- « Ecoute, tu es sous le choc, je comprends, mais tu n’as pas bien réfléchi : d’une part, ils vont finir par découvrir le continent tout seul. C’est une nation de navigateurs, eux aussi. D’autre part, si nous leur indiquons la route Nord, ça pourrait jouer à notre avantage : Sharquenoir ne connaît également que la route Nord. Il fera son marché sur les navires Santernais, leur colonie aura plus de mal à se développer et nous continuerons à grossir et prospérer. »
- « Tu veux dire qu’on va vraiment lui donner la carte ? »
- « Je pense que c’est dans notre intérêt. »
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- BlackJack
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Argh C'est trop bon , j'adore la perfidie de pierre
C'est génial
Tu fais quand une master class pour MJ ????
C'est génial




Tu fais quand une master class pour MJ ????
- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Si y en a qui sont prêts à payer, c'est quand tu veuxBlackJack a écrit :Argh C'est trop bon , j'adore la perfidie de pierre
C'est génial![]()
![]()
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Tu fais quand une master class pour MJ ????

Merci...



Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Pierre se met donc à travailler à une carte correcte permettant d’indiquer la route Nord au Satrape de Santerne. Le lendemain de leur entrevue, Henri, lui, reçoit un message du responsable des geôles du Satrape lui indiquant que sa nourrice va être libérée s’il peut payer sa caution. Henri, mal à l’aise, puise dans la caisse de la Compagnie pour trouver le montant, augmenté d’une donation substantielle aux Orphelins de la Milice.
Il se rend aux geôles, et en effet retrouve le fonctionnaire avec qui il a parlé quelques jours plus tôt. Celui-ci encaisse sa caution, le remercie pour son don (en insistant lourdement sur le fait qu’il sera immédiatement reversé aux Orphelins). Il le ramène ensuite à la sortie du bâtiment en lui précisant que sa nourrice va être libérée et l’y rejoindra. Henri attend presque une heure, commençant à se demander s’il n’a pas été roulé, quand il finit par entrendre une voix du haut de l’escalier d’entrée. C’est une voix âgée, fatiguée, rocailleuse, mais il la reconnaîtrait entre toutes…
- « T’en as mis du temps… »
- « Si t’aimais pas l’ambiance, il ne fallait pas danser nue dans les fontaines de la ville, Margot… » répond Henri, piqué au vif.
- « Tu sais très bien que je ne dansais pas… »
- « La discrétion, ça peut-être utile Margot. Enfin, en tous cas, je suis content de te revoir ». Henri fait un effort sur lui-même et sourit à son ancien maître.
- « T’as pas changé toi. Toujours voir le bon côté… »
- « Sans vouloir être méchant, toujours voir le mauvais ne semble pas t’avoir très bien réussi… »
Margot regarde son ancien disciple d’un air fatigué, puis dit :
- « Je suppose que je dois te remercier. Même si je suis en train de me demander pourquoi je t’ai fait venir… »
Henri fait signe à Margot de se mettre en route, et la conversation continue le long du chemin pour rentrer à l’auberge où il loge.
- « Puisque tu en parles, je suis effectivement curieux de savoir pourquoi tu as fait en sorte que nous nous retrouvions. J’imagine que tu avais anticipé ma venue ici… »
- « Trivial. Tu as vu ce que je t’ai fait partager. Ca ne te suffit pas comme raison ? »
- « Une vision de plus, rien ne dit qu’elle se réalisera… »
- « Tu es toujours aussi naïf ! Ce que toi et tes amis avez mis en branle va déboucher sur un massacre épouvantable, et tout ce que tu trouves à dire c’est ‘rien ne dit qu’elle se réalisera ‘ ? Mon enseignement ne t’a décidément servi à rien qu’à tricher aux cartes… »
Henri accuse le coup.
- « Oui, enfin, ça, j’en suis revenu. Mais tu sais très bien que je ne partage pas ton pessimisme maladif. C’est même pour ça que j’ai préféré te quitter. On a déjà eu cette discussion il y a dix ans. »
- « Tu sais combien j’ai expérimenté de visions depuis mon propre enseignement ? Des centaines, Henri. Et presque toutes se sont réalisées. »
- « Ah, tout est là ! ‘Presque’, tu as dit. Donc tu ne peux pas affirmer que celle-ci se réalise… »
Margot hausse les épaules et, renfrognée, ne parle plus jusqu’à l’arrivée à l’auberge.
- « Qui est ton amie ? » demande Pierre d’une voix enjouée.
- « Ce n’est pas mon amie, c’est la personne qui m’a enseigné la divination. » répond Henri d’une voix froide.
- « Pour ce que ça t’a servi… »
- « Bon, écoute, si tu es là pour remettre ça sur le tapis à chaque occasion, tu peux retourner danser nue dans les fontaines de la ville et je te promets que je te laisserais tranquille dans les geôles du Satrape la prochaine fois… »
Pierre, très mal à l’aise, tente d’intervenir.
- « Madame, je suis Pierre, un ami et associé d’Henri. »
Il fusille Henri du regard, attendant de voir si celui-ci le contredira, mais Henri se tait. Il tourne de nouveau son attention sur Margot.
- « Que nous vaut votre visite ? »
- « J’ai fait une vision prophétique que votre nouveau continent sera bientôt dévasté par la guerre, et cet idiot d’Henri refuse d’y croire… »
Pierre pâlit.
- « Une… vision ? Comme celles qu’Henri parvient parfois à provoquer ? »
- « Oui, mais plus précise, plus juste. » répond la vieille dame.
- « Ne l’écoute pas » interrompt Henri, « elle voit toujours tout du mauvais côté. En réalité, rien ne dit que les choses se passeront comme elles les a vues. »
- « Mais rien ne dit non plus qu’elles se passeront autrement », répond Margot. « Peut-être ton associé prendra-t’il cela un peu plus au sérieux si je vous fait partager la vision… »
***
C’est la nuit, et Henri, Margot et Pierre marchent en direction de leur Auberge. Ils viennent de l’extérieur des remparts, d’une mare où Margot a partagé sa vision avec eux. Nue, dans l’eau, elle a fermé les yeux et leur a donné à chacun la main pour qu’ils voient ce qu’elle percevait. Henri, qui a déjà fait l’expérience de telles visions, a été choqué par la violence des images, mais pas par l’expérience de la vision elle-même. Pierre lui, est extrêmement perturbé, presque tremblant.
- « C’est vrai, les indigènes vont se faire massacrer… » murmure-t’il.
- « Non, non, non ! Ca n’est pas vrai ! » s’exclame Henri.
- « Mais si ! Je l’ai vu, c’est comme si je l’avais vu de mes yeux ! Comment ça peut ne pas être vrai ! »
- « Ca n’est pas vrai, c’est probable. C’est comme ça que marche la divination. Il est possible que ça se passe, mais ça n’est pas certain. De nombreux évènements se déroulant entre maintenant et ce que tu as vu peuvent changer le cours des choses ! »
- « Comme quoi ? Il faut absolument qu’on le fasse, alors ! » s’enflamme Pierre.
- « Ah ben, ça c’est le souci. On ne sait pas ce qu’il faut faire. Et dès fois, on entreprend des actions en pensant que ça va infléchir le cours des choses, et en fait ça les rend plus probables encore. C’est compliqué… »
- « Mais alors, c’est Margot qui a raison, on ne peut pas changer les choses… »
- « Ecoute le », dit Margot. « C’est du bon grain, celui-là… »
- « Ecoute, Margot et moi avons toujours eu une opposition philosophique sur la fonction de la divination. Pour moi, c’est un moyen de savoir ce qui peut se passer et de s’en prémunir. Pour elle c’est un moyen de savoir à l’avance tous les malheurs du monde. »
- « Dans tous les cas, il faut qu’on rentre à Terre-Neuve au plus vite pour les prévenir ! »
- « Dès que nous avons récupéré les nouveaux colons, notre pognon, et finalisé ta transaction avec le Satrape… »
***
Le lendemain, Henri et Pierre sont de nouveau convoqués par le Satrape, à qui ils remettent une carte détaillée de la route Nord, et des indications pertinentes pour la trouver. Le Satrape a convoqué ses meilleurs géographes pour évaluer la véracité de leurs indications, et pendant que ceux-ci épluchent les documents, Henri et Pierre, tendus, se voient proposer diverses délicatesses culinaires Santerniennes comme des oursins grillés au miel et de la truffe de caniche marinée au vinaigre. Pierre, qui est déjà tendu mais n’ose pas refuser ces mets étranges est au bord de la nausée quand un des géographes dit au Satrape que l’itinéraire lui semble d’autant plus plausible que d’anciens traités mentionnent effectivement une île aride à l’Est de Gréland.
Pierre et Henri repartent, l’estomac retourné mais les poches pleines de gemmes.
Le même jour, un navire de la maison Luce accoste juste à côté de l’Archibald. Pendant la nuit, les bois précieux y sont transférés, et les nouveaux colons fraîchement arrivés de Concorde embarquent sur le navire de la Compagnie de Terre-Neuve. De l’argent est échangé, et l’Archibald est paré au départ. Au petit matin, les autorités du port, après une inspection en règle, autorisent l’Archibald à partir. Dans la cabine de Gonzague, celui-ci en est déjà à sa seconde bouteille de tord-boyaux.
- « Gonzague », dit Pierre en entrant dans la petite pièce, « il faut qu’on parle. »
- « Quessie a ? » demande le capitaine.
- « Y a qu’on ne peut pas continuer comme ça. Tu as donné beaucoup à cette compagnie, mais tu n’es plus en état de naviguer. De toute évidence, tu n’es plus toi-même, et si je comprends les raisons, je ne pense pas que tu puisses continuer à faire partie de la Compagnie. »
- « Je suis associé ! Plus que toi ! Alors qu’est-ce que tu comptes y faire, hein ? Hein ? »
- « Je compte te racheter tes parts. »
- « Avec quoi ? T’as pas un rond ! »
- « Avec ça. »
Pierre jette sur la table un sachet de soie, qui s’ouvre en tombant. Des gemmes multicolores se répandent sur la table et sur le sol de la cabine. Hébété, Gonzague regarde la fortune qui s’étale à ses pieds pendant de longs instants. Puis, instable, il se lève, ouvre son coffre et en sort son contrat de participation à la compagnie de Terre-Neuve. Il se saisit d’une plume, et biffe plusieurs fois son nom, puis il date le document, le signe, et tend la plume à Pierre.
Pendant que celui-ci remplace le nom de Gonzague par le sien, le capitaine ramasse les gemmes, récupère quelques affaires qu’il fourre dans une besace, range amoureusement ses outils de navigation dans la mallette prévue à cet effet, et sort de la cabine.
Un instant, il regarde l’Archibald qu’il a tant aimé, reconnaît ça et là un marin qu’il a recruté. Les larmes lui viennent aux yeux. Un instant, il est tenté de faire demi-tour, de dire à Pierre que tout compte fait, il n’est plus d’accord.
Finalement, il s’éloigne lentement de sa cabine, et descend du navire. Une fois sur le pont, il attend que l’Archibald quitte Cité Blanche et ne soit plus qu’un point à l’horizon. Pendant tout ce temps, ses larmes n’ont cessé de couler.
Il se rend aux geôles, et en effet retrouve le fonctionnaire avec qui il a parlé quelques jours plus tôt. Celui-ci encaisse sa caution, le remercie pour son don (en insistant lourdement sur le fait qu’il sera immédiatement reversé aux Orphelins). Il le ramène ensuite à la sortie du bâtiment en lui précisant que sa nourrice va être libérée et l’y rejoindra. Henri attend presque une heure, commençant à se demander s’il n’a pas été roulé, quand il finit par entrendre une voix du haut de l’escalier d’entrée. C’est une voix âgée, fatiguée, rocailleuse, mais il la reconnaîtrait entre toutes…
- « T’en as mis du temps… »
- « Si t’aimais pas l’ambiance, il ne fallait pas danser nue dans les fontaines de la ville, Margot… » répond Henri, piqué au vif.
- « Tu sais très bien que je ne dansais pas… »
- « La discrétion, ça peut-être utile Margot. Enfin, en tous cas, je suis content de te revoir ». Henri fait un effort sur lui-même et sourit à son ancien maître.
- « T’as pas changé toi. Toujours voir le bon côté… »
- « Sans vouloir être méchant, toujours voir le mauvais ne semble pas t’avoir très bien réussi… »
Margot regarde son ancien disciple d’un air fatigué, puis dit :
- « Je suppose que je dois te remercier. Même si je suis en train de me demander pourquoi je t’ai fait venir… »
Henri fait signe à Margot de se mettre en route, et la conversation continue le long du chemin pour rentrer à l’auberge où il loge.
- « Puisque tu en parles, je suis effectivement curieux de savoir pourquoi tu as fait en sorte que nous nous retrouvions. J’imagine que tu avais anticipé ma venue ici… »
- « Trivial. Tu as vu ce que je t’ai fait partager. Ca ne te suffit pas comme raison ? »
- « Une vision de plus, rien ne dit qu’elle se réalisera… »
- « Tu es toujours aussi naïf ! Ce que toi et tes amis avez mis en branle va déboucher sur un massacre épouvantable, et tout ce que tu trouves à dire c’est ‘rien ne dit qu’elle se réalisera ‘ ? Mon enseignement ne t’a décidément servi à rien qu’à tricher aux cartes… »
Henri accuse le coup.
- « Oui, enfin, ça, j’en suis revenu. Mais tu sais très bien que je ne partage pas ton pessimisme maladif. C’est même pour ça que j’ai préféré te quitter. On a déjà eu cette discussion il y a dix ans. »
- « Tu sais combien j’ai expérimenté de visions depuis mon propre enseignement ? Des centaines, Henri. Et presque toutes se sont réalisées. »
- « Ah, tout est là ! ‘Presque’, tu as dit. Donc tu ne peux pas affirmer que celle-ci se réalise… »
Margot hausse les épaules et, renfrognée, ne parle plus jusqu’à l’arrivée à l’auberge.
- « Qui est ton amie ? » demande Pierre d’une voix enjouée.
- « Ce n’est pas mon amie, c’est la personne qui m’a enseigné la divination. » répond Henri d’une voix froide.
- « Pour ce que ça t’a servi… »
- « Bon, écoute, si tu es là pour remettre ça sur le tapis à chaque occasion, tu peux retourner danser nue dans les fontaines de la ville et je te promets que je te laisserais tranquille dans les geôles du Satrape la prochaine fois… »
Pierre, très mal à l’aise, tente d’intervenir.
- « Madame, je suis Pierre, un ami et associé d’Henri. »
Il fusille Henri du regard, attendant de voir si celui-ci le contredira, mais Henri se tait. Il tourne de nouveau son attention sur Margot.
- « Que nous vaut votre visite ? »
- « J’ai fait une vision prophétique que votre nouveau continent sera bientôt dévasté par la guerre, et cet idiot d’Henri refuse d’y croire… »
Pierre pâlit.
- « Une… vision ? Comme celles qu’Henri parvient parfois à provoquer ? »
- « Oui, mais plus précise, plus juste. » répond la vieille dame.
- « Ne l’écoute pas » interrompt Henri, « elle voit toujours tout du mauvais côté. En réalité, rien ne dit que les choses se passeront comme elles les a vues. »
- « Mais rien ne dit non plus qu’elles se passeront autrement », répond Margot. « Peut-être ton associé prendra-t’il cela un peu plus au sérieux si je vous fait partager la vision… »
***
C’est la nuit, et Henri, Margot et Pierre marchent en direction de leur Auberge. Ils viennent de l’extérieur des remparts, d’une mare où Margot a partagé sa vision avec eux. Nue, dans l’eau, elle a fermé les yeux et leur a donné à chacun la main pour qu’ils voient ce qu’elle percevait. Henri, qui a déjà fait l’expérience de telles visions, a été choqué par la violence des images, mais pas par l’expérience de la vision elle-même. Pierre lui, est extrêmement perturbé, presque tremblant.
- « C’est vrai, les indigènes vont se faire massacrer… » murmure-t’il.
- « Non, non, non ! Ca n’est pas vrai ! » s’exclame Henri.
- « Mais si ! Je l’ai vu, c’est comme si je l’avais vu de mes yeux ! Comment ça peut ne pas être vrai ! »
- « Ca n’est pas vrai, c’est probable. C’est comme ça que marche la divination. Il est possible que ça se passe, mais ça n’est pas certain. De nombreux évènements se déroulant entre maintenant et ce que tu as vu peuvent changer le cours des choses ! »
- « Comme quoi ? Il faut absolument qu’on le fasse, alors ! » s’enflamme Pierre.
- « Ah ben, ça c’est le souci. On ne sait pas ce qu’il faut faire. Et dès fois, on entreprend des actions en pensant que ça va infléchir le cours des choses, et en fait ça les rend plus probables encore. C’est compliqué… »
- « Mais alors, c’est Margot qui a raison, on ne peut pas changer les choses… »
- « Ecoute le », dit Margot. « C’est du bon grain, celui-là… »
- « Ecoute, Margot et moi avons toujours eu une opposition philosophique sur la fonction de la divination. Pour moi, c’est un moyen de savoir ce qui peut se passer et de s’en prémunir. Pour elle c’est un moyen de savoir à l’avance tous les malheurs du monde. »
- « Dans tous les cas, il faut qu’on rentre à Terre-Neuve au plus vite pour les prévenir ! »
- « Dès que nous avons récupéré les nouveaux colons, notre pognon, et finalisé ta transaction avec le Satrape… »
***
Le lendemain, Henri et Pierre sont de nouveau convoqués par le Satrape, à qui ils remettent une carte détaillée de la route Nord, et des indications pertinentes pour la trouver. Le Satrape a convoqué ses meilleurs géographes pour évaluer la véracité de leurs indications, et pendant que ceux-ci épluchent les documents, Henri et Pierre, tendus, se voient proposer diverses délicatesses culinaires Santerniennes comme des oursins grillés au miel et de la truffe de caniche marinée au vinaigre. Pierre, qui est déjà tendu mais n’ose pas refuser ces mets étranges est au bord de la nausée quand un des géographes dit au Satrape que l’itinéraire lui semble d’autant plus plausible que d’anciens traités mentionnent effectivement une île aride à l’Est de Gréland.
Pierre et Henri repartent, l’estomac retourné mais les poches pleines de gemmes.
Le même jour, un navire de la maison Luce accoste juste à côté de l’Archibald. Pendant la nuit, les bois précieux y sont transférés, et les nouveaux colons fraîchement arrivés de Concorde embarquent sur le navire de la Compagnie de Terre-Neuve. De l’argent est échangé, et l’Archibald est paré au départ. Au petit matin, les autorités du port, après une inspection en règle, autorisent l’Archibald à partir. Dans la cabine de Gonzague, celui-ci en est déjà à sa seconde bouteille de tord-boyaux.
- « Gonzague », dit Pierre en entrant dans la petite pièce, « il faut qu’on parle. »
- « Quessie a ? » demande le capitaine.
- « Y a qu’on ne peut pas continuer comme ça. Tu as donné beaucoup à cette compagnie, mais tu n’es plus en état de naviguer. De toute évidence, tu n’es plus toi-même, et si je comprends les raisons, je ne pense pas que tu puisses continuer à faire partie de la Compagnie. »
- « Je suis associé ! Plus que toi ! Alors qu’est-ce que tu comptes y faire, hein ? Hein ? »
- « Je compte te racheter tes parts. »
- « Avec quoi ? T’as pas un rond ! »
- « Avec ça. »
Pierre jette sur la table un sachet de soie, qui s’ouvre en tombant. Des gemmes multicolores se répandent sur la table et sur le sol de la cabine. Hébété, Gonzague regarde la fortune qui s’étale à ses pieds pendant de longs instants. Puis, instable, il se lève, ouvre son coffre et en sort son contrat de participation à la compagnie de Terre-Neuve. Il se saisit d’une plume, et biffe plusieurs fois son nom, puis il date le document, le signe, et tend la plume à Pierre.
Pendant que celui-ci remplace le nom de Gonzague par le sien, le capitaine ramasse les gemmes, récupère quelques affaires qu’il fourre dans une besace, range amoureusement ses outils de navigation dans la mallette prévue à cet effet, et sort de la cabine.
Un instant, il regarde l’Archibald qu’il a tant aimé, reconnaît ça et là un marin qu’il a recruté. Les larmes lui viennent aux yeux. Un instant, il est tenté de faire demi-tour, de dire à Pierre que tout compte fait, il n’est plus d’accord.
Finalement, il s’éloigne lentement de sa cabine, et descend du navire. Une fois sur le pont, il attend que l’Archibald quitte Cité Blanche et ne soit plus qu’un point à l’horizon. Pendant tout ce temps, ses larmes n’ont cessé de couler.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
et donc ils laissent partir sans autre un marin expérimenté, qui connait les routes pour se rendre en Terres Neuves et qui est déprimé et alcoolique dans une ville étrangère....
Mais ils sont timbrés !
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Pas faux ils rentrent comment sans capitaine alors que la route est pas non plus des plus simples ???
- Sammael99
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Re: [CR][REIGN] A La Découverte d'un Nouveau Monde
Bon alors à la décharge des joueurs, il y a un peu de licence poétique de ma part sur ce coip là.
J'aime pas quand des anciens PJs deviennent PNJs mais gardent un rôle important, et Gonzague était un personnage sur-optimisé pour la navigation et la négociation, donc il y avait toujours la tentation pour les joueurs de se reposer sur lui même en temps que PNJ.
L'idée de racheter ses parts est venue spontanément de Pierre (Sagrak) mais c'est moi qui ait ajouté que cela résultait dans son départ, parce que c'est plus propre.
Après, pour répondre à vos questions sans trop de mauvaise foi, oui ça pourrait constituer un risque pour la colonie, mais je crois que les personnages commencent a être un peu blasés sur les instructions pour trouver le nouveau continent avec l'idée que tout le monde est déjà au courant et que la difficulté du nouveau continent c'est de s'y établir, plus de le trouver (ce qui n'est pas tout à fait faux).
Concernant la capacité du second à supplanter Gonzague, j'ai moins besoin d'y mettre de la mauvaise foi: il fallait un grand navigateur pour trouver les routes la première fois, c'est moins crucial pour effectuer les traversées, et le secodn a de facto été 'in charge' pendant une traversée dans chaque sens, déjà.
J'aime pas quand des anciens PJs deviennent PNJs mais gardent un rôle important, et Gonzague était un personnage sur-optimisé pour la navigation et la négociation, donc il y avait toujours la tentation pour les joueurs de se reposer sur lui même en temps que PNJ.
L'idée de racheter ses parts est venue spontanément de Pierre (Sagrak) mais c'est moi qui ait ajouté que cela résultait dans son départ, parce que c'est plus propre.
Après, pour répondre à vos questions sans trop de mauvaise foi, oui ça pourrait constituer un risque pour la colonie, mais je crois que les personnages commencent a être un peu blasés sur les instructions pour trouver le nouveau continent avec l'idée que tout le monde est déjà au courant et que la difficulté du nouveau continent c'est de s'y établir, plus de le trouver (ce qui n'est pas tout à fait faux).
Concernant la capacité du second à supplanter Gonzague, j'ai moins besoin d'y mettre de la mauvaise foi: il fallait un grand navigateur pour trouver les routes la première fois, c'est moins crucial pour effectuer les traversées, et le secodn a de facto été 'in charge' pendant une traversée dans chaque sens, déjà.
Mozart n'a pas écrit que le Boléro de Ravel. Mais aussi plein d'autres trucs beaucoup moins connus (comme le canon de Pachelbel). - Le Grümph