[CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

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N'Qzi
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[CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Bonjour à tous,

Nous avons commencé notre campagne ED et, suite à la lecture des CR de Reign, j'ai eu envie de vous proposer mes CR et non les CR des PJ (qui se trouvent déjà sur le forum BBE et sur le Wiki des Portes de Salem, mon cher club de JDR) ;)

Je les publierai sous la forme de court épisodes. Mais en contrepartie, j'essaierai de poster régulièrement. Il est à savoir que nous jouons une fois par mois. Lorsque j'aurai comblé mon retard, il faudra alors attendre le rythme normal des parties.

Je m'octroierai, dans le cadre de mes CR toutes les libertés que je jugerai nécessaires même si j'essaierai de ne pas trop dénaturer les éléments de la séance. Ce sera donc romancé. Enfin, faut quand même pas vous attendre à du Robin hobb non plus :P

La campagne sera thérane et se veut épique, héroïque avec un important volet d'exploration que j'aimerais faire jouer tambour battant à la façon Secret de la Septième Mer (genre de cape et d'épée flamboyant). :escrime

Ils ont commencé comme enfants esclaves à Créana. Ils devraient ensuite quitter les terres de Créana pour d'autres provinces théranes.
lesportesdesalem a écrit :Les joueurs ont commencé à alimenter le Wiki de notre site et vous y trouverez les résumés des aventures selon leur point de vue. Vous y trouverez aussi des éléments de background que j'ai développé pour la campagne. J'y ferai référence dans le cadre des CR.
Le wiki : http://lesportesdesalem.be/spikini/?wiki=Earthdawn
:capo Joueurs des Portes de Salem, ce sujet est interdit puisque j'y dévoilerai des éléments de la campagne dont vous n'avez pas connaissance !
Dernière modification par N'Qzi le jeu. sept. 29, 2011 11:10 am, modifié 1 fois.
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N'Qzi
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Message par N'Qzi »

Mourouma

Le vent souffle, comme toujours, sur la ville de Mourouma. Les gens avancent rapidement, le visage tourné vers le sol pour éviter le sable violemment entraîné par les bourrasques venues du désert. Les visiteurs qui y séjournent ne viennent ni pour le soleil brûlant ni pour le paysage aride de cette ville de province perdue aux confins du désert et constamment balayée par les vents. Ils viennent y acheter des esclaves. Et, en ce domaine, la ville de Mourouma est réputée dans tout Créana et même dans tout l'empire Théran. Des marchands de toutes les provinces y sont présents. Les affaires qu'on y fait valent bien le sable qu'on y avale.

Comme habituellement, le matin est réservé aux enfants. Aux enfants mis en vente, s'entend. Ces ventes n'attirent jamais les foules. C'est que c'est fragile un enfant. Cela demande du temps avant d'être rentable. Et puis, c'est encore un peu tôt pour certains acheteurs. Les enchères décollent rarement même si les enfants trouvent toujours preneurs.

Parmi ces enfants plusieurs font l'objet d'une attention soutenue de la part d'un acheteur, un vieil homme-chacal. Sa fourrure se teinte largement de gris et ses dents usées indiquent qu'il a clairement passé l'âge de mordre la vie à pleines dents. C'est le seul acheteur qui a passé tous les lots en revue en prenant des notes. Deux jeunes hommes-chacals, à peine sevrés, l'accompagnent. Leur attitude protectrice envers le vieil homme fait penser à des gardes du corps même si leur jeune âge teinte leur attitude d'un orgueil enfantin qui leur vaut bon nombre de regards méprisants.
La place clairsemée indique que cette vente va être vite réglée. Et, effectivement, la plupart des adjudication se fait sans surenchère et le vieil homme-chacal achète ainsi plusieurs enfants à des prix raisonnables. Un elfe, deux trolls, un sylphelin, deux nains, trois orkes et deux humain lui sont ainsi adjugés. Le vieil homme fait déjà signe à ses jeunes protecteurs de se préparer car il ne lui reste déjà plus qu'un achat à faire.

Une jeune elfe monte alors sur l'estrade. Elle est mignonne comme celles de sa race le sont généralement. Comme pour défier quiconque de surenchérir, un acheteur théran montre ostensiblement son intérêt. Mais l'homme–chacal ne se laisse pas impressionner et fait monter les prix. Le marchand théran fait aussitôt de même et ce petit jeu se reproduit à plusieurs reprises. Aucun ne veut lâcher prise. Le vendeur se frotte les mains. Enfin une vente qui s'annonce bien !

L'homme-chacal fait alors un signe discret à un de ses jeunes protecteurs qui le relaie aussitôt à un autre homme-chacal nonchalamment accoudé à la devanture d'une échoppe. Discrètement, le compère se faufile dans la foule et se glisse près du marchand théran qui, quelques secondes plus tard, a un sursaut de surprise. Lorsque le commisaire-priseur lui demande avec insistance s'il ne veut plus surenchérir pour la petite elfette, le marchand visiblement très contrarié indique qu'il ne va pas plus loin au grand dam du vendeur ! Le vieil homme-chacal a déjà gagné sa dernière vente !

Le marchand théran quitte précipitamment la place tandis que l'homme-chacal qui se tenait près de lui rejoint le vieil acheteur avec un sourire en rangeant discrètement sa dague. Les hommes-chacal semblent à présent pressés de quitter Mourouma avec leurs emplettes. Sans même prendre le temps d'entraver les enfants, ils leur enjoignent de les suivre. Les enfants, visiblement encore sous le choc de la vente, n'opposent aucune résistance. Le sylphelin essaie bien de faire entendre sa voix stridente pour savoir où ils vont mais une main levée d'un jeune homme-chacal suffit à le faire taire. La ville est rapidement traversée par la petite troupe qui se dirige droit vers le désert.

Tous s'engagent résolument dans le désert quand un des hommes-chacal pousse un cri d'alerte. Un groupe de gardes thérans, aux couleurs du marchand, viennent à leur tour d'apparaître à l'orée de la ville. Six hommes dont quatre portent des arcs. Sans crier gare, ils décochent une volée de flèches qui tombent largement devant. Une sommation. Un des hommes crie alors :
- Vous pensiez vraiment vous en tirer comme cela ? Donnez-nous l'Elfe et il ne vous arrivera rien de fâcheux. Sinon…

Le vieil Homme-Chacal peste.
- Ces maudits Thérans… Même quand ils ne sont pas sur leurs terres, ils se croient tout permis. Et ce ne sont pas les troupes créanéennes qui vont intervenir contre des Thérans. Ils vont faire semblant de ne rien voir et de ne rien entendre !
Creos, préviens les autres, nous n'avons pas le temps d'être discrets. Les enfants risquent d'être blessés !

L'autre homme-chacal jappe brièvement. Deux silhouettes émergent de l'ombre d'une dune toute proche. Un humain portant un arc long et un Troll aux cornes coupées arborant un pavois de cristal et une armure faite de la même matière. Avant même que les gardes ne puissent réagir, l'archer décoche une flèche qui s'enflamme spontanément. Elle touche en plein torse un des gardes puis explose. Les gardes sont projetés à terre, certains salement amochés. Trop rapidement que pour qu'ils ne se relèvent, le Troll fonce sur eux. Avec une joie mauvaise, il tranche les chairs et découpe les gardes thérans complètement surpris. Deux d'entre eux essaient bien de fuir dans la ville mais le Troll ne les laisse pas faire. D'un bond gigantesque, il leur plonge dessus et les achève.
Le combat a été tellement bref et violent que c'est quand tout est fini que les habitants réalisent ce qui vient de se passer. Les premiers cris fusent. Le Troll avise une belle jeune femme qui regarde, effrayée, sa hache dégoulinante de sang. La terreur la tétanise et même si elle brûle de fuir, elle ne peut faire un geste.
- Toi, lui dit le Troll, tu ferais une belle prise de guerre. Mais là, faut que je reste discret, tu comprends ? Et puis, le vieux, il va pas comprendre qu'on ait eu le coup de foudre… T'inquiète, je viendrai te chercher plus tard… Pas vrai ma belle ?

En quelques puissantes foulées, il rejoint l'archer.
- Qu'est-ce que tu foutais Gros? Le vieux va encore beugler
- On s'en fout de lui Barakal, on est juste là pour lui filer un coup de main. Et puis, là, c'est pas de ma faute : y'avait une femme qui me dévorait des yeux…
- Ouais, si tu le dis… On se casse !

Pendant ce temps les enfants et les Hommes-chacals ont disparu dans le désert. Quelques secondes plus tard les deux autres adeptes ont également disparu. Les cris continuent à fuser mais il faut attendre plusieurs minutes avant que des gardes de la ville ne viennent voir ce qui s'est passé. La vision des six cadavres leur confirme qu'ils ont eu bien raison de ne pas trop se presser. On mettra cela sur le compte des nomades. Affaire classée...

Comme vous l'avez compris, les PJ font partie des enfants esclaves. La petite elfe au centre de la querelle était un de mes PJ. Ce premier épisode ne leur apporte que des questions. Et quelques craintes quand ils ont vu les deux adeptes transformer les gardes en charpie sans état d'âme. Et peut-être aussi un petit soupçon d'envie : c'est donc cela un adepte ? Nous aussi, plus tard, on pourra éliminer des gêneurs d'une seule flèche accompagnée de quelques coups au contact ?
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Quelques dunes plus loin, la troupe rejoint d'autres personnes qui visiblement les attendaient. Un ork guerrier, une orke troubadour, un jeune homme-chacal et un autre groupe d'enfants achetés le jour précédent.

- Enfin ! fait l'Orke visiblement soulagée
- Quoi t'étais pas bien avec moi lui demande le guerrier ? Merde alors, moi qui croyait que j'allais bientôt voir si t'es meilleure au lit que sur une scène !
- Va te faire voir Emorg'Tek

- Barakal et Grost sont où ? demande le guerrier aux hommes-chacals, se désintéressant de la troubadour.
- Ils arrivent. Ils ont pris un peu de retard à cause de quelques Thérans trop entreprenants. lui répond Cassir, le plus jeune des adultes hommes-chacals.
- Je vois, comme d'habitude, c'est pour notre poire de faire le sale boulot...
- Ben vous aimez cela, non ? Persifle la troubadour
-Silence, si vous vous aimez pas, ignorez-vous ! Je ne veux pas que cela dégénère, gronde alors N'Ridor

Les deux groupes fusionnent en silence et tous s'enfoncent plus avant dans le désert. Quelques enfants ont bien remarqué ces prises de bec mais ils sont trop fatigués pour y attacher une quelconque importance. Et puis, des adultes qui se disputent, vaut mieux pas se mêler de leurs affaires.

Les enfants sont visiblement déjà très fatigués. L'épuisement les guette déjà. Leur gardes-chiourmes, s'ils ne sont pas méchants, ne leur demandent pas moins de garder l'allure et obligent les plus costauds à aider les plus fragiles. La nourriture est frugale : quelques biscuits secs et un peu d'eau distribués pendant les courtes haltes. Chacun se tait, concentré sur sa marche. Seuls les plus jeunes hommes-chacals semblent déborder d'énergie.

Malgré leur fatigue, les enfants constatent vite que leurs nouveaux maîtres semblent appartenir à deux groupe qui, bien que travaillant de concert, ne s'apprécient guère. Le premier groupe comprend tous les hommes-chacals et la troubadour Orke tandis que Grost, le Troll guerrier banni, Emorg'Tek le guerrier ork et Barakal l'archer humain forment le second groupe. Le soir, ils campent autour de deux feux différents et ne s'adressent pas la parole.

Parmi les enfants, l'ambiance est tendue. Beaucoup caressaient l'espoir d'être achetés par des bons maîtres et les voilà entre les mains de sinistres adeptes. Un enfant nain du premier groupe sape le peu de moral de ceux qui le comprennent en parlant de ces terribles rituels de sang qui nécessitent du sang jeune pour être menés à terme. Mais s'échapper est impensable : en face d'eux, ce sont des adeptes ! Et deux de ces adeptes ont massacré à eux-seuls pas moins de six hommes d'armes therrans ! Et puis, il y a la menace des jeunes hommes-chacals. Ils sont armés et surtout, on sent qu'ils n'attendent que l'occasion de prouver leur valeur. Ils sont toujours à fouiner, à écouter les enfants lors des rares moments où ils trouvent la force de parler quand, par chance, leur voisin parle une langue commune…

Après deux jours de marche, les enfants n'en peuvent plus. Cela fait longtemps que le seul Sylphelin se fait porter par un Troll et les enfants Elfes, de constitution plus fragile, ont tous dû être assisté par les enfants Ork et Troll. Les autres enfants, qu'ils soient Humains, Nains ou Ts'krangs, sont également à bout de force.

C'est à ce moment que la misérable troupe s'arrête. N'Ridor, le vieux chef Homme-Chacal sépare alors les enfants en deux groupes. La plupart repartent avec Barakal, l'archer, Emorg'Tek, le guerrier Ork et Grost, le Troll aux cornes coupées. Les autres suivent les hommes-chacals et Mélopée, l'Orke troubadour. Moins d'une minute plus tard, ils arrivent en vue d'une oasis autours de laquelle se dressent deux camps.

- Bienvenue à l'Oasis des Vents du Sud leur annonce triomphalement N'Ridor. Vous allez enfin pouvoir souffler !
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Les deux camps sont énormes. Chacun compte bien une cinquantaine de tentes de toutes les tailles. L'autre groupe se dirige vers le camp Nord tandis qu'eux s'acheminent vers le camp Sud.

Leur arrivée es fait dans l'indifférence complète. Le camp grouille littéralement d'enfants de tous les âges et d'adultes, visiblement des nomades du désert, qui les surveillent. Plusieurs de ces adultes portent de l'équipement qui les identifient comme des Adeptes. Les enfants croisés dans le camp sont plus vieux que ceux qui y entrent en titubant de fatigue. Mélopée les guide jusqu'à une grande tente où ils sont priés de s'installer et de dormir.

Elle leur parle alors dans différentes langues :
-Reprenez des forces, dès demain, je commence l'apprentissage des langues. Vous devrez tous apprendre à parler le créanéen et le théran. Et le temps nous est compté. Vous êtes les derniers à avoir été choisi et vous aurez moins de temps que les autres pour éveiller vos dons ! Et inutile de me poser des questions, je n'y répondrai pas.

Puis elle quitte la tente tandis que les enfants s'installent sur leur couche sommaire. Des questions se bousculent dans les esprits des plus résistants mais l'appel du sommeil est trop inpérieux et moins d'une minute plus tard, tous dorment.

Mélopée se dirige vers une tente où elle entre. Un grand guerrier noir y converse avec un N'Ridor visiblement fatigué.

- Ils sont trop jeunes ! Je les ai vu entrer dans le camp, ce sont encore des chiots. Tous les autres enfants marqués étaient plus âgés. Ceux-ci ne seront jamais prêts !
- Je suis d'accord avec N'Modi intervient Mélopée tout en s'asseyant. Nous manquons déjà de temps pour tous les former.
- Je ne le sais que trop bien, gronde N'Ridor ! Mais je n'ai pas eu le choix.Il étaient les seuls à avoir la marque. Faites de votre mieux. S'ils ne sont pas prêts à temps, ils pourront toujours éveiller leurs pouvoirs par la suite.
- Alors pourquoi me rajouter des élèves ! J'en ai déjà bien trop à surveiller ! Et ils sont trop jeunes ! Nous pourrons toujours les former plus tard !
N'Modi, le guerrier noir semble visiblement excédé. Mais le chef ne semble pas le remarquer et répond avec calme.
- Pour leur jeunesse, sois sans crainte… Ils vieilliront ! Et pour la raison… Parce que j'en ai décidé ainsi. Allez maintenant, mêmes les chefs les plus sages doivent dormir. Mélopée, ils sont installés ?
- Oui, chef, je suis restés quelques instants près de leur tente et tous dormaient lorsque je suis venu ici.
- Bon travail. Laisse-les dormir plus longtemps demain puis commence l'apprentissage des langues. En même temps, tu leur apprendra tout ce qu'ils doivent savoir sur le camp. Cela nous fera gagner un peu de temps.
- Bien, bonne nuit, chef.

Les deux adeptes quittent alors la tente du vieil homme-chacal.

- Tu crois que c'est Elle qui lui a intimé l'ordre de les former ? Demande le guerrier à sa compagne
- Je ne sais pas. Ce que je sais par contre, c'est qu'on aura encore moins le temps de dormir. Et que je ne vais donc pas gâcher ces précieuses heures en vains questionnements. Et puis, je suis vannée, la marche dans le désert, l'attente. Et j'ai du me coltiner Emorg'Tek. Ce gros c... a pas arrêté de me draguer ! Il n'est vraiment qu'un gros lourd. J'aurais presque souhaité que mon Gahad se déclenche.
- Clair, cela a pas dû être drôle. Bon... Ben, bonne nuit, Mélopée.
- Oui, bonne nuit.
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kyin
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par kyin »

J'aime beaucoup tes CR, il y a juste un truc qui me perturbe, mais c'est peut-être simplement le style que tu veux y mettre : les persos semblent n'être que passifs dans ces séquences...
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Oui, dans ces séquences, les joueurs n'ont pas eu grand chose à faire. Quelques jets pour les impliquer et surtout expliquer le système et quelques "Que faites-vous ?" lors de l'attaque des gardes.

* Jet de perception au marché pour voir ce qui se passait (manège de N'Ridor, l'éviction du marchand théran)
* Jet de perception pour voir les gardes se mettre en place à l'orée de la ville (présence d'archers, etc.)
* Jet de course pour les fuir
* Jets d'endurance pour la marche et jet de récup pour les points de fatigue
* Jet de perception dans le camp pour voir certaines détails (enfants plus âgés, présence d'adepte, style nomade des vêtements, etc.)

Mais ces trois courts épisode ont juste représenté l'intro de la première séance. Et eux, n'ont pas entendu les apartés des adeptes ni assistés à certaines discussions ;)

Et merci pour le retour 8)
Dernière modification par N'Qzi le mar. oct. 04, 2011 3:39 pm, modifié 1 fois.
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Lorsque Mélopée revient le lendemain, tous les enfants dorment encore malgré l'heure avancée. Elle entre dans la tente et dispose quelques bols où elle répartit des fruits séchés. Elle sort aussi d'un sac un pain durci dont elle découpe péniblement des tranches avant de les tremper dans l'eau salée et d'y déposer ensuite un filet d'huile d'olive, quelques tomates et une tranche de viande de chèvre séchée. Pour finir, elle va chercher deux grandes outres remplies d'eau avant d'enfin réveiller les enfants.

- Debout là-dedans. Ne traînez pas, le repas est servi et ce sera le seul de la journée vu l'heure avancée !

Les enfants semblent clairement encore fatigués mais l'odeur de la nourriture leur redonne de l'énergie. Le repas est simple mais les enfants se régalent visiblement.

- M'dame, c'est bien Mélopée ton nom ? C'est le Sylphelin qui parle.
- Oui et toi, c'est quoi ton nom ?
- Moi m'dame ? C'est Molosse !
- Molosse ? Tu t'appelles Molosse ?
- Ben oui m'dame
- Tes parents avaient décidément le sens de l'humour.
- Oui mais maintenant ils rigolent plus beaucoup. Ils se sont fait tuer pendant le raid des esclavagistes... Comme ma grande soeur et mes 4 petits frères...
- Et merde... Molosse, je suis désolée ! Vraiment, je savais pas.
- C'est pas grave M'dame. Vous pouviez pas savoir... Puisque je viens de l'inventer...
- Espèce de petit corniaud !
- Désolé M'dame, en fait, je me suis fait capturer en dehors du village. Et comme ils avaient peur de la réaction de nos farouches guerriers, les esclavagistes ont préféré filer.
- Ils ont eu bien raison !
- N'importe quoi ! C'est Balagi, l'enfant humain, qui vient de parler. Ils ont pas attaqué ton stupide village car les sylphelins n'ont aucune valeur marchande. C'est Boroug, le marchand d'esclave qui m'a expliqué cela quand j'ai demandé pourquoi tu coûtais si peu d'argent !
- Ok les enfants, on va pas se disputer non plus. Sinon, je vais devoir vous punir et cela ne sera pas agréable. Légalement, vous êtes des esclaves. Et j'attends donc que vous vous comportiez comme tel. Si vous faites ce qu'on attend de vous, vous devriez ne pas le rester toute votre vie. Ha oui, j'oubliais, mon gahad se déclenche quand on n'écoute pas ce que je dis. Je suppose que vous savez tous ce qu'est un gahad ? C'est le petit truc à ne pas faire qui fait que l'ork en face de vous cherche soudain à vous trancher la gorge. Haaaa je vois que vous êtes soudain plus attentifs. Quel plaisir ! Alors, nous allons commencer par apprendre le créanéen et le théran. Ces deux langues vous seront vitales. Les petits veinards qui connaissent déjà les deux seront priés d'en apprendre une autre. J'ai déjà repérer que certains parlaient le Throalique, le Dingani et le Sperethiel. Voilà autant d'opportunités de s'ouvrir à d'autres cultures !
Nous allons commencer par nous présenter et ensuite je vous apprendrai non seulement de nouveaux langages mais aussi ce qu'il y a à savoir pour survivre dans le camp. Est-ce clair ?
- Oui Madame !
- Bien ! Présentez-vous !

- Moi, c'est Balagi. Je suis un humain, la race la plus versatile du monde. Je suis très intelligent et je sais déjà lire et compter. Je connais beaucoup de choses sur les plantes et...
- C'est bon ! Suivant ! On va pas y passer la journée non plus !
- Moi c'est Molosse M'dame. Je suis un Troll avec des ailes mais on me confond souvent avec un sylphelin...
- Suivant ! Et arrêtez de vous marrer, faut jamais encourager un Sylphelin à dire des conneries !
- Moi c'est Ganush.
- Et l'elfe, fait un Troll, pourquoi t'as un nom de mec ? Tu voulais pas qu'on sache que t'es une fille ?
- Pythéon, tu n'es qu'un crétin rétorque Ganush. C'est un nom de fille.
- Et mon oncle Ganush, tu vas sans doute me dire que c'était ma tante ?
- C'est bon les gosses, arrêtez ! Et bien grace à Pythéon, on vient de découvrir que Ganush est un prénom masculin chez les Trolls et féminin chez les Elfes. Suivant. Non pas toi Pythéon, on sait qui t'es !
- Moi, c'est Django, et c'est un prénom elfe masculin !

C'est à ce moment que trois jeunes hommes-chacals font irruption accompagné d'un enfant troll aux cornes coupées. Pythéon accuse le coup. Il l'avait vu dans l'autre groupe d'enfant et il était bien content que le paria ait été de l'autre côté.

- Oui ? leur demande Mélopée.
- On doit se joindre à vous fait un des hommes-chacals.
- Et lui, demande-t-elle encore en désignant le Troll
- Erreur d'orientation, le chef de l'autre camp n'en veut pas. Trop mou qu'il a dit. Ou quelque chose comme cela.
- Ok. Bon le Troll, présente-toi.
- Fertis.
...
- Bien ! C'est clair et concis. Assied-toi.

Mélopée reprend alors la parole et présente les hommes-chacals, un par un.

- Voilà Merirê, Nekhbet et Muâtienpew. Petite différence avec vous, ces trois garçons sont des libres. Et, accessoirement, ils vous surveilleront quand nous ne serons pas présents. C'est la seule différence car, pour le reste, ils seront soumis au même traitement que vous.
- Ho chouette ! fait Molosse. On aura aussi une dague ?
- Non.
- Mais M'dame, vous venez de dire qu'on aura le même traitement !
- Sauf la dague Molosse... Sauf la dague...
- Ho, donc ce sera le même traitement mais différent quand même ?
- La ferme Molosse, la ferme ! Si je leur retire la dague, je ne pourrai de toutes manières pas les empêcher de mordre....
- Quoi ? Ils mordent ?!? fait Django d'un air dégoûté
- Ben oui... Mais bon... Cela ne devrait pas arriver... Bon, je vais prendre l'air, moi... Je vous laisse faire connaissance. Après, on commence les cours.

Tout les enfants sont des PJ, y compris les hommes-chacals. Oui, le monde est injuste, certains sont esclaves et d'autres non...
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Quand Mélopée revient, quelques minutes plus tard, elle constate que, comme à chaque fois, les hommes-chacals ont été mis à l'écart. Il faudra quelques temps aux enfants pour accepter les différences.

- Bien, commençons. Ceux qui parlent créanéen vont se placer à gauche, ceux qui parlent théran, à droite et ceux qui ne parlent aucune langue viennent près de moi. Balagi ? Pourquoi restes-tu planté au milieu ?
- Madame, je m'interroge. Connaissant le créanéen, je dois aller à gauche. Mais vu que je connais le théran, le dois aussi aller à droite. Et donc, je m'interroge sur ce qu'il convient de faire...
- Je vois... (soupir) Ceux qui connaissent les deux langues, restez au milieu....
- Inutile de mettre votre phrase au pluriel, Madame, il va de soi que je suis le seul à posséder une telle maîtrise...
- Je vois... (re-soupir) Tu peux toujours apprendre le Dingani ou le Sperethiel puisque, si je ne m'abuse tu parles aussi le Throalique ?
- C'est effectivement juste et, pour ma part, je préfèrerais apprendre le Dingani car phonétiquement, il est plus éloigné des langues que je connais et que ce sera beaucoup plus difficile et donc, passionnant. D'autant que mon professeur sera cette petite chose babillante.
- Et bien, c'est réglé ! Non Molosse, je ne veux pas entendre ce que tu as à dire sur le sujet !

Sitôt les groupes de langue formés, les exercices commencent. Mélopée semblent rompue à ce genre d'exercice et elle passe d'un groupe à l'autre, donnant des explications, imposant des exercices, rectifiant des erreurs. Les enfants n'ont guère le temps de souffler hormis pendant les chants et les histoires dont Mélopée émaille ces cours.
Plusieurs semaines se passent. Les enfants apprennent à se connaître et même les hommes-chacals semblent petit à petit s'intégrer au groupe. Les enfants apprennent aussi de Mélopée les règles à suivre dans le camp et qu'elles résument comme suit :
- Ne jamais s'éloigner du camp. Le désert est dangereux.
- Ne jamais s'approcher de l'autre camp. Les membres de l'autre camp n'hésiteront pas à chercher la bagarre. Eux seront récompensés pour ce comportement débile. Vous vous serez punis.
- Pas de question sur l'autre camp. Sachez simplement qu'ils ont le même objectif mais pas les mêmes méthodes.
- Pas de question sur la raison pour laquelle vous êtes là. Cela vous sera expliqué plus tard. Tout comme notre objectif.
- Interdiction formelle de discuter avec les autres groupes de jeunes. Votre univers se résume à vos compagnons de chambrée avec lesquels vous devrez apprendre à former un véritable groupe.
- Interdiction formelle de discuter avec les adultes qui ne sont pas vos professeurs attitrés. Vous leur feriez perdre leur temps.

Le soir, après les cours, les enfants discutent ferme. Ils s'interrogent principalement sur la raison pour laquelle ils sont là. Visiblement les hommes-chacals en savent plus et les autres enfants s'échinent à leur faire cracher le morceau. Hélas, ils forment un groupe soudés et se surveillent mutuellement. Dès que l'un semble sur le point de dire quelque chose, les autres lui rabattent le caquet. Et utiliser la contrainte envers eux, c'est s'exposer à de bien cruelles morsures ce que même les Trolls ne semblent pas disposés à risquer...

Les adeptes rencontrés dans le camp viennent de tout l'empire même si la majorité sont créanéens et que beaucoup de créanéens sont des hommes-chacals.

Leurs rares promenades dans le camp ne leur apprennent pas beaucoup plus. Visiblement, ils ne sont pas les seuls à être formés par des adeptes. La plupart des jeunes sont même activement formés pour devenir adeptes eux-mêmes ! D'autres semblent avoir abandonné leur formation et sont devenus des domestiques. Mais quand au but poursuivi, impossible d'en savoir plus. Tout ce qu'ils entendent souvent, c'est que le temps passe trop vite et qu'il faudra bientôt être prêt... Ils entendent aussi parler d'Elle, une femme qui donnerait des ordres à N'Ridor lui-même...

Ils découvrent aussi un monument en l'honneur des morts de la Compagnie des Éveilleurs d'Empire. Une longue liste de nom est gravée dessus avec la date de leur mort. Mais Mélopée, comme d'habitude, ne répondra pas à leurs questions

- Sachez simplement que ce sont des héros et qu'ils méritent d'être honorés pour leur sacrifice.

Ce qui laisse évidemment les enfants sur leur faim...

Un jour Mélopée arrive en compagnie d'un grand guerrier noir. Avec ses deux mètres ils domine les enfants. Sa stature élancée indique le coureur infatigable tout comme les muscles qui jouent sous sa peau à chacun de ses mouvements font deviner une puissance féline au repos. Son air sévère et quelque peu exaspéré, montre qu'il n'aura aucune pitié pour des étudiants qu'ils ne souhaite apparemment pas.

- Voici N'Modi. C'est un adepte compagnon Guerrier-Éclaireur. Il va vous prendre en charge pendant les après-midi. Le matin, vous continuerez à parfaire votre maîtrise des deux langues et, l'après-midi, vous irez apprendre à survivre dans le désert en sa compagnie. Attention, cet apprentissage sera dangereux et comportera des épreuves qu'il vous faudra réussir. Ceux qui échouent arrêterons l'apprentissage. C'est clair ?
- Oui Madame !
- Je vous préviens. N'Modi estime que votre apprentissage est une perte de temps. Si j'étais vous, je ne compterais pas sur le fait qu'il répète ses instructions. Vous devrez donc être vigilants et obéissants. Compris ?
- Oui Madame !
- N'Modi, tu as quelques chose à ajouter ?
- Non. Ce serai en pure perte, ils ne valent rien. S'adressant aux enfants, il enchaîne : Profitez de la nuit pour vous demander si vous ne devriez pas abandonner et devenir plutôt des domestiques bien traités et nourris. Certains d'entre vous mourront à coup sûr sinon.

Et c'est sous les regards interloqués des enfants qu'il quitte la tente sans ajouter un mot. Mélopée, visiblement embarrassée quitte également la tente sans laisser le temps aux enfants de se remettre de cette déclaration et de la bombarder de questions. C'est une réflexion qu'ils doivent mener à bien seuls ! Mais N'Modi aurait du la prévenir qu'il serait aussi abrupt !
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Les adultes partis, les enfants se regardent en silence.

Balagi prend rapidement la parole.
- En ce qui me concerne, je vais devenir adepte. Mon intelligence alliée à mes fantastiques capacités de déduction jouent en ma faveur. Dans votre cas, évidemment, je serais plus circonspect...
- Moi pas question que je recule. C'est Fertis qui vient de parler.
- Pas plus que moi ! enchaîne précipitamment Pythéon.
- Moi, je préfère mourir que de rester esclave. C'est, sur un ton étonnamment sérieux, le Sylphelin qui vient de parler.
- Je continue aussi. Pas question de vous voir progresser et de rester esclave ! dit Django
- Bon, ben je suppose que moi aussi je dois paraître motivée et tout et tout... C'est Ganush, de son habituel ton blasé qui vient de parler.
- Ben et vous, les hommes-chacals, vous dites rien ? Domestique vous botte ? C'est Molosse qui vient de poser la question.
- Nous ne sommes pas concerné par cette question. D'une part car nous ne sommes pas esclaves et ne deviendrons jamais domestiques et d'autre part parce que nous nous sommes déjà engagés à donner notre vie !
- Ha... Et vous l'avez donné à qui votre vie ?
- Ce n'est pas à nous de répondre à cette question. Vous l'apprendrez plus tard.
- Gnagnagna ! Le discours habituel... Et bien gardez vos secrets pour vous !

Lorsque Mélopée revient le lendemain, elle remarque aussitôt cette lueur de détermination dans les yeux des enfants. Comme s'ils la mettaient au défi.
- Et bien, il semblerait que vous ayez tous décidé de continuer ! C'est bien ! Et c'est courageux après le discours de N'Modi. Mettons-nous au travail, à présent !

Quelques heures plus tard, c'est au tour de N'Modi d'arriver. Il jette par terre un sac d'où s'échappe un bruit métallique.
- Mélopée, je peux les prendre ?
- Oui et comme tu peux le voir, ils ont tous décidé de continuer !
- Pour le moment Mélopée, ils peuvent toujours abandonner plus tard... Prenez une arme et une gourde dans le sac, équipez-vous et suivez-moi ! Et déjà, il quitte la tente.

Les enfants plongent sur le sac et s'équipent en hâte, qui d'une dague qui d'une épée courte. Il y a aussi des gourdes qu'ils prennent également. Ils doivent ensuite courir pour rattraper N'Modi qui s'éloigne à grandes enjambées dans le désert.
- Suivez-moi et observez le désert autour de vous.
- On doit voir quoi ?
- Tout ce qui est susceptible de vous servir... Ou de vous tuer...

Deux heures plus tard, le guerrier ordonne une halte. A part du sable et quelques amoncellements de rochers qu'ils ont évité, ils n'ont rien vu. La chaleur est intense et le sable très meuble ce qui rend la progression vraiment ardue.
- Vous pouvez boire.
- Mais chef, les gourdes, elles sont vides ! C'est Molosse qui vient de parler.
- Voilà qui est embêtant. On ne s'engage jamais dans le désert avec une gourde vide ! Sans eau, on meurt !
- Mais vous aviez dit que nous devions vous suivre. Django a l'air visiblement l'air outré par la remontrance non méritée.
- Je ne vous ai pas dit de venir sans eau. Mes paroles exactes étaient "Équipez-vous" ! Partir sans eau, ce n'est pas ce que j'appelle partir équipé ! Ce sera votre première leçon. A présent rentrez au camp.
- Heu... Seuls ?
- Oui !
- Mais fait Balagi d'une voix plaintive, on va se perdre...
- C'est possible mais si vous marchez d'un bon pas, les traces de notre colonne n'auront pas le temps de s'effacer. Je vous conseille cependant de vous dépêcher car si le vent se lève, les traces disparaîtront.
- Mais si on ne les trouve pas ? demande Django
- Je vous avais demandé de regardé tout ce qui pouvait vous servir. Nous sommes passés par plusieurs endroits facilement reconnaissables. Cela devrait vous aider à trouver votre chemin. Il faut vraiment tout vous expliquer ! Je ne répondrai plus à aucune question. A demain !

Après six heures de marche, c'est un groupe d'enfants exténués qui franchit les limites du camp. Ils se sont perdus plusieurs fois mais ils sont là !

Mélopée les interpelle.
- Il y a de l'eau et des fruits secs qui vous attendent dans vos tentes. Buvez, mangez et dormez, vous aurez besoin de toutes vos forces ! Et rassurez-vous, tous les autres enfants formés par N'Modi avaient aussi oublié leur eau !
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Les jours suivants leur apportent la confirmation que N'Modi est décidément un maître exigeant. Les marches dans le désert se succèdent, entrecoupées d'explications sur la survie dans le désert. L'apprentissage est souvent douloureux, N'Modi privilégiant l'apprentissage par l'erreur. Mais chaque épreuve renforce le groupe. Et chacun des membres y contribue à sa manière. La suffisance de Balagi énerve tout les autres mais les pousse à essayer de comprendre aussi rapidement que lui. L'intransigeance des hommes-chacals et leur résistance à la douleur physique rand impossible tout abandon sur une épreuve d'endurance. L'obstination des deux trolls à se montrer meilleur que l'autre en situation de combat rend toute fuite face au danger improbable. Les deux elfes apportent une part de sérénité qui permet à chacun d'analyser ses erreurs et enfin, Molosse, apporte autant d'amusement que d'agacement en toutes circonstances.

Et si N'Modi est toujours aussi froid avec les enfants, ceux-ci perçoivent néanmoins qu'il respecte leurs efforts. Même s'ils ne cessent de répéter qu'ils ne seront jamais prêts à temps et que tout le temps qui leur est consacré aurait été plus utile pour les groupes plus avancés. Mais N'Ridor ne veut pas en entendre parler.

Les jours puis les semaines passent. Les enfants passent de moins en moins de temps avec Mélopée et s'entraînent de plus en plus avec N'Modi. Jusqu'au jour où il les rassemblent pour leur faire une annonce :
- Plus d'un an s'est passé depuis votre arrivée. Il est temps de passer à la suite. Vous en savez assez à présent sur la survie dans le désert. Je vais à présent vous apprendre à vous battre. Vous disposerez d'un an pour vous entraîner. A l'issue de cet entraînement, vous devrez tous être capable de survivre à un combat en situation réelle. Ensuite, vous devrez passer l'épreuve de survie. Je ne vous cacherai pas que des élèves sont déjà morts pendant cette épreuve. Ne négligez donc aucun moment pour parfaire vos capacités de combat ! Pendant cette année, je vous entraînerai au matin et vous poursuivrez seuls l'apprentissage pendant l'après-midi. Vous ne serez pas surveillés. D'un autre côté, si vous ne faites rien, vous et vos compagnons risquerez de mourir lors de l'épreuve finale...

Ces mois seront intensifs pour les enfants. Il y a tellement de choses à apprendre. Outre le maniement des armes, ils doivent aussi s'endurcir pour résister aux coups, apprendre à conserver l'esprit froid en combat et apprendre à repérer les faiblesses de leur adversaire et de les exploiter. N'Modi, comme promis, vient tous les matins. Et tous les après-midi, les enfants s'entraînent durs. Seul Balagi délaisse l'entraînement, arguant que de toutes manières, il deviendra sorcier et que sa magie sera plus que suffisante pour relever ce genre de défi.

N'Modi leur annonce enfin qu'ils doivent être prêts dès l'aube pour l'épreuve de survie. Le stress arrive à son comble.

Quand N'Modi arrive au lieu de rendez-vous, les enfants sont tous présents. Mélopée est là aussi. Seul le sylphelin n'a pas l'air tendu. Tous les autres ont le visage grave. Le grand guerrier prend la parole.
- Je vais vous expliquer le déroulement de l'épreuve. Ne m'interrompez pas et ne me faites pas répéter. Vous avez une journée pour atteindre les Pierres Dressées. C'est un endroit où nous avons plusieurs fois bivouaqué comme vous vous en rappelez certainement. Vous y récupérerez un objet que j'ai dissimulé à cet endroit. Ensuite vous devrez explorer la zone des dunes mouvantes. N'oubliez pas que cette zone comprend de nombreux dangers. Pensez à ce que je vous ai enseigné sur la manière de repérer les vipères rayées et les homards des sables.
Vous y trouverez des indices sur l'endroit de la zone où je me suis caché. Lorsque vous m'aurez débusqué, vous me donnerai l'objet et, en échange, je vous donnerai de quoi vous restaurez. Vous partirez ensuite vers la Dent du Géant.
- Mais chef, vous nous avez toujours dit qu'il fallait éviter cet endroit ! A cause des harpies.
- Oui mais maintenant, je vous demande d'y aller et de tuer les trois harpies qui s'y trouvent. Bonne chance !
- Pas besoin de chance, chef ! crâne le sylphelin. Vous verrez on va vous épater.
- Mouais... Tâchez surtout de revenir vivants... N'Modi a l'air dubitatif.
- Ne prenez pas cela a la légère ! ajoute Mélopée. Personne ne sera là pour vous aider. Vous serez seuls et ne devrez compter que sur vos compagnons pour vous aider en cas de coup dur.
- Mais comment voulez-vous qu'ils échouent, je serai là quand même s'étonne Molosse !
- Oui, oui ! Ne vous inquiétez pas pour eux, ajoute Balagi, ma sagesse nous permettra d'éviter les erreurs.
- Et comptez sur nous pour ne jamais abandonner claironnent les hommes-chacals !
- Quand à moi, ajoute Fertok en brandissant sa hache, je réduirai en charpie les harpies !
- Et si elles essaient de s'enfuir, mes flèches les transperceront surenchéris Pythéon, l'autre Troll, en montrant son arc court.
- Et moi, je les assisterai de mon épée courte et de mon bouclier. C'est Django qui vient de parler.
- Et moi, fait Ganush, je les regarderai agir parce que s'ils font tout ce qu'ils disent, il me restera plus grand chose à faire...

Et c'est dans un grand éclat de rire suite à la dernière phrase de Ganush qu'ils s'engagent d'un pas confiant dans le désert.

Mélopée et N'Modi les regardent partir.
- Tu as peur pour eux ? demande N'Modi
- Oui, un peu.
- Ne t'inquiète pas, ils ont mis plus de temps que les autres pour être prêts pour l'épreuve, ils sont peut-être aussi un peu moins bien préparés mais j'ai l'impression qu'ils sont assez complémentaires. Allez, je file, je dois vérifier que les Harpies ne sont toujours que trois et placer les objets et les indices. On se revoit dans trois jours !

Trois jours ont passé. Mélopée attend anxieusement aux abords du camp. Elle passe en revue tout ce qui aurait pu entraîner leur mort et chaque inventaire des dangers la laisse un peu plus nerveuse.

Le temps se fige soudain quand elle aperçoit plusieurs silhouettes marcher péniblement vers le camp. En un instant Mélopée s'est portée à leur rencontre. Elle a un moment de panique en voyant le corps inanimé de Pythéon traîné sur un brancard par Fertok. Elle ne voit pas non plus le sylphelin ! Et Nekhbet n'est pas là ! Django aussi manque à l'appel ! Elle se précipite sur Pythéon. Il n'est pas mort mais son corps est brûlant ! Une vilaine plaie à la tête suppure d'un pus blanchâtre. Un mouvement du côté des pieds lui permet de voir alors que le sylphelin est là aussi, couché aux pieds du Troll. Blessé mais vivant comme en témoigne le pauvre sourire qu'il essaie de lui faire.
- Nous on a l'air mal en point mais t'aurais du voir la tronche des harpies !
- Oui, oui, d'accord mais Nekhbet et Django, ils sont où ? s'inquiète Mélopée. Et pas de blague, ne t'avise pas de me refaire le coup de tes parents !
- Hihi. Django a faillit mourir en protégeant Nekhbet mais il arrive. Et du coup Nekhbet a tenu à le porter seul. Et même si un Elfe, cela ne semble pas lourd, Il se traîne péniblement et il est à deux doigts de s'effondrer. Mais rien à faire, il ne veut pas qu'on prenne le relais ! C'est bien la première fois que je vois un chacal avec une tête de mule... Honnêtement, je ne sais pas comment il tient encore sur ses jambes...
Et effectivement Nekhbet finit enfin par arriver. Tout son corps exprime l'épuisement et il s'écroule en murmurant
- C'est bon Django, on y est. Excuse-moi mais je crois que je ne vais pas pouvoir aller jusqu'à la tente...
Et l'homme-chacal s'effondre terrassé par la fatigue.
- Et vous là-bas, crie Mélopée aux gens du camp, venez nous aider ! Ils ont besoin d'aide ! Transportez les blessés à ma tente et aidez les autres à regagner leur tente. Veillez à ce qu'ils aient de quoi manger et de quoi boire. Et prévoyez aussi des bassines d'eau qu'ils puissent se débarrasser de cette crasse et du sang séché qu'ils ont sur eux. Et lavez-vous aussitôt après car si c'est du sang de harpie, c'est hautement pathogène !

Et c'est ainsi que les enfants sont transportés vers leur tente. N'Modi apparaît à son tour.
- Salut Mélopée. Tu vois, ils sont tous vivants et victorieux.
- Quand même ! Tu aurais pu les aider pour le retour.
- Oui, j'aurais pu. Mais le voyage du retour les a soudés dans la souffrance de la victoire. J'ai quand même des doutes sur Balagi et Ganush. Eux se sont pas intégrés. Ils ont laissé les autres faire tout le sale boulot.
- Faudra en parler à N'Ridor ?
- Oui... En ce qui me concerne, Ganush et Balagi devraient être envoyés dans l'autre camp.
- Ho...

Ceci clôt la première séance de jeu. Elle leur a permis de découvrir les mécanismes du jeu, d'acquérir quelques compétences utiles et d'avoir une première vision du settings de la campagne. L'épreuve a été pour eux l'occasion de tester toutes ces compétences en situation de combat et de survie "réelle".

Ils n'ont pas encore une vision claire de ce qu'ils devront faire mais c'est voulu. Je privilégie une approche faite de révélations successives.
Ganush et Balagi sont les personnages de joueurs ayant arrêté ED. Je les vire donc du récit dès maintenant.

Pour les CR suivants, je fais essayer de faire plus court. Et je vais attendre quelques réactions, histoire de voir si cela intéresse suffisamment de gens que pour que je continue à y consacrer du temps ;)

Edit: corrections ortho. Et corrections de qqs approximations dans le récit
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Message par ungody »

oui oui, continue ainsi, moi ça m'intéresse... :yes:
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Message par kyin »

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Message par wolfy »

Comme les deux Miguel ci-dessus :P

Thierry ;)
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Merci pour vos réactions 8) Je continue donc le récit, petit épisode après petit épisode. Nous allons à présent aborder la seconde séance qui va apporter son lot de révélations sur les objectifs de la compagnie.

Le lendemain, les enfants sont réveillés par Barakal, l'archer qui avait fait partie de leur escorte lors de leur retour du marché d'esclaves de Mourouma.

- Les dénommés Balagi et Ganush sont bien ici ?
- Heu oui... Moi c'est Balagi et elle, là-bas, c'est Ganush.
- Bien, rassemblez vos affaires et suivez-moi !
- Heu on va rester absent longtemps ? demande Balagi
- Vu que vous ne reviendrez plus ici, on peut, en effet, dire que vous serez partis longtemps. Maintenant dépêchez-vous, je n'ai pas que cela à faire.
- Mais, vous ne pouvez pas venir chercher deux des nôtres ainsi ! S'exclame Molosse
- Ha parce que c'est sans doute un moustique anémique comme toi qui va m'en empêcher ? J'aimerais bien voir cela s'esclaffe l'archer.
- Laisse tomber Molosse, tu vas t'attirer des ennuis. C'est Django le forgeron qui vient de parler.
- Et crois-moi, surenchéris Barakal, ce seront de gros ennuis... Tu serais pas le premier sylphelin que je clouerais au mur d'une flèche bien placée...

Et c'est ainsi que les deux enfants quittent le groupe. Balagi a l'air visiblement inquiet tandis que Ganush affiche son air blasé habituel.

Peu de temps après, Mélopée entre à son tour dans la tente. Les enfants la submergent de questions mais elle les fait taire.
- Balagi et Ganush nous ont en effet quitté pour rejoindre l'autre camp. C'est une décision de N'Ridor prise sur base de leur comportement pendant l'épreuve de survie. Leurs motivations étaient trop égoïstes et leur comportement ne nous convenait pas. Ils devront à présent faire leur preuves dans l'autre camp.
- Et si ce n'était pas le cas ? demande Nekhbet, curieux
- Je ne sais pas... avoue Mélopée. Ils seront sans doute chassé du camp et livrés à eux-mêmes... Mais assez parlé d'eux. Vous allez m'écouter attentivement car sur base de ce que je vous ai dit, vous allez devoir prendre la décision la plus importante de votre courte vie !
Nous vous avons enseigné à parler le créanéen et le théran. Nous vous avons appris comment survivre dans la désert. Enfin, nous vous avons appris l'usage des armes. Vous en savez à présent assez pour survivre seuls dans ce monde hostile. Et vous vous trouvez à la croisée de plusieurs chemins. Vous allez à présent devoir choisir si vous continuez votre apprentissage ou si vous décidez d'arrêter. Si vous choisissez de poursuivre votre chemin avec nous, vous devrez adhérer à notre but, suivre une philosophie et intégrer notre organisation. Ce sera contraignant, dangereux mais follement excitant. Nous ferons de vous des adeptes et vous doteront des compétences utiles à la réussite de notre noble entreprise.
Si vous décidez d'arrêter, vous aurez deux choix qui s'offriront à vous. Vous décidez de recouvrer votre liberté et de partir. Vous recevrez 100 pièces d'argent, un équipement basique et serez priés de partir et de ne jamais revenir. Ou, vous devenez des domestiques au service des adeptes. En ce cas, vous devrez rester à notre service pour une durée de 10 ans. Ce délai ne pourra pas être raccourci. Au bout de ces 10 ans, vous recevrez l'intégralité de votre paie et serez libérés de vos obligation.
- Combien la paie ? demande Django, pragmatique.
- Entre 3000 et 5000 PA selon vos mérites et la générosité de votre maître. Les domestiques pourront aussi se partager 1/100 des richesses que la compagnie trouvera pendant sa quête.
- C'est mieux que 100 PA tout de suite, non ? s'interroge Molosse
- Pourquoi tu es intéressé ? fait Mélopée
- Ho non ! Je préfère devenir un adepte fauché qu'un domestique riche !
- Mais devenir adepte sera dur et risqué... prévient Mélopée
- Hahaha ! Comme le dit le petit lion des contes : Je me ris du danger ! rétorque Molosse. Moi je veux devenir adepte !
- Nous aussi ! s'exclament les autres enfants
- Et bien l'affaire est entendue. Sachez que cette décision est irrévocable car à partir de maintenant, vous allez apprendre notre histoire et notre but. Toute personne ayant appris cela et décidant de nous quitter serait purement et simplement mise à mort. Car ce que nous recherchons attire la convoitise de nombreux Thérans puissants. Si notre entreprise venait à s'ébruiter, nous serons alors exposés à un très grave danger car les Maisons Nobles ne reculeraient devant aucun sacrifice pour nous attaquer

Laissez-moi à présent vous parler d'un peuple sur le déclin. Ecoutez-moi raconter la terrible histoire des Hommes-Chacal.
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N'Qzi
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Re: [CR] [Earthdawn] La campagne des Portes de Salem

Message par N'Qzi »

Alors que tous les regards se portent sur les trois hommes-chacal du groupe, Mélopée, après avoir assuré le timbre de sa voix commence à conter.

Les Hommes-chacals, nous en avons tous entendu parler. Vous cotoyez même trois fiers membres de cette race. Mais les connaissez-vous vraiment ? Et connaissez-vous leur histoire ? Non ! Vous ne savez rien d'eux. Et il ne faut pas en être étonné... Car même les Hommes-chacals ont oublié le grandiose passé qui fût le leur.

Aujourd'hui, on en parle comme d'un peuple en déclin qui ne trouve plus sa place dans le monde. Un peuple qui se transforme petit à petit en peuple mercenaire dont les membres travaillent tous dans les armées de Créana. Un peuple dont on loue la férocité mais dont on déplore le manque d'empathie, de savoir-faire et de sens artistique. Et il est vrai que la discipline de troubadour semble hors de portée pour les Hommes-chacals. Et que la discipline de forgeron ne leur semble pas moins hermétique...

Voilà un texte écrit par Sylvain Dugarryssard, un troubadour de Théra.
Les hommes-chacals sont une race ancienne de Créana. Ces créatures ressemblent fort à des humains si l'on excepte leur tête de chacal.

Ce peuple largement minoritaire en Créana est pourtant fort représenté dans ses armées. La plupart d'entre eux sont élevés pour être des combattants féroces. Leur instinct belliqueux est exacerbé et il arrive que certains confondent agressivité, férocité et caractère.

Une tradition ancienne encourage les hommes-chacals à dévorer certains morceaux des corps des ennemis valeureux vaincus. Cette tendance à l'anthropophagie effraie. C'est pourtant un immense honneur qui est fait à l'ennemi vaincu ! On loue son courage, la valeur essentielle des hommes-chacals.

Lorsqu'on est confronté pour la première fois à un membre de cette race, il est difficile de croire en leur intelligence. Ils semblent tellement indifférents à ce qui les entourent qu'on doute de leurs facultés à analyser et comprendre leur entourage. C'est évidemment faux. Ils sont parfaitement capables de cacher leurs sentiments. Chez eux, cette capacité semble des plus naturelles. Impossible de savoir ce qu'ils ressentent...

De nombreuses personnes pensent également que ces donneurs de noms sont indifférents à la vie et, forcément, cruels. Je n'irais pas jusque là. Certes, il n'y a rien de plus féroce dans la bataille qu'un homme-chacal bien entraîné... Mais les Écorcheurs Orks sont-ils vraiment différents ? Et les Skyraiders Trolls ? Les pensez-vous plus tendres dans la bataille ?

Non, ce qui fait peur c'est que des hommes-chacals bien entraînés peuvent tuer et être tués sans hurler. C'est véritablement effrayant car ils donnent l'impression que la mort ne les affecte pas, ne leur fait pas peur. Et que cela les rend infiniment plus forts...

Aujourd'hui, on les retrouve en abondance dans les armées créanéennes... De parfaits auxiliaires de la puissance du Pharaon de Théra. C'est d'ailleurs un adepte guerrier qui m'a livré les informations que vous lisez ici. Je dois dire qu'il m'a fait forte impression...

Voici les éléments importants de leur culture. Si toutefois, ces éléments sont suffisants pour fonder une culture. Est-il vraiment possible de tout ramener à une notion ? C'est ce qu'ils semblent faire pourtant... Chez eux, tout semble affaire de courage...

Lisez les propos que j'ai recueilli, au péril de ma vie, auprès de cette peuplade barbare !

Sylvain Dugarryssard, Érudit théran
Le Culte du Courage

Le courage ? Tu veux savoir ce que c'est ? Je ne suis pas certain que tu puisses comprendre. C'est une notion qui nous est propre. Attention, je ne veux pas dire que les autres peuples ne peuvent pas être courageux. Mais ils ne comprennent pas tout ce que cette notion veut dire...

Le courage est une vertu hautement révérée par les hommes-chacals. Il peut s'exprimer de différentes formes. La plus évidentes est celle du courage lors de la bataille. Un homme-chacal ne recule pas même si l'adversité est trop forte. Il lutte, il mord, il tue... Nous admirons le courage dans la bataille d'autres peuples comme les Trolls et les Orks qui sont féroces et se soucient peu de leur vie. Mais vous ne connaîtrez la peur que lorsqu'une unité d'élite d'hommes-chacals vous tombera dessus !

La liberté

La liberté est un autre aspect du courage que nous partageons avec les Orks ! Les hommes-chacals ne sont pas des esclaves. Nous n'avons que mépris pour les esclaves. Un homme-chacal réduit à la captivité préfèrera se laisser mourir de faim. Ou s'arracher le bras pour mourir rapidement ! Mais renoncer à sa liberté, c'est faire preuve de lâcheté. Nous les hommes-chacals, nous n'acceptons pas de céder notre destin !

Nous ne comprenons pas les Rorks et leurs Libérateurs. Pourquoi faudrait-il aider les autres à se libérer d'un esclavage qu'ils ont accepté... Les esclaves ont permis que cela arrive. Si tous les esclaves se donnaient la mort au moment de leur capture, l'esclavagisme cesserait.

Les seuls qui méritent une main secourable, ce sont les enfants ! Eux n'ont pas eu le choix. Ils ont malheureusement eu des parents qui ont préféré la honte de l'esclavage à la liberté de la mort. Ils ne méritent pas d'avoir des enfants. Il est juste de leur arracher leur progéniture pour qu'elle ne subisse pas le même destin.

Le culte de la discipline

L'obéissance est un forme de courage méconnue. Beaucoup pensent que le courage se trouve dans la révolte. Mais la révolte est facile. L'obéissance est douloureuse. Dure. Peu gratifiante. Certains se révoltent car ils n'acceptent pas les contraintes. Mais la plupart de ces contraintes sont décidées avec justesse par des gradés qui savent ce qu'ils font. Il faut avoir le courage de respecter les ordres quel qu'en soit le coût... C'est finalement une motivation de plus pour chercher à s'élever dans la hiérarchie, non ?

Attention, il faut toujours que le but de la discipline soit visible. Et, par pitié, ne confondez pas respect de la bureaucratie et discipline...

Oui, je sais, la limite est ténue. Mais interrogez votre cœur. Sondez votre courage. Et vous aurez la réponse !

L'endurance

Le courage doit également être physique ! Sans le physique, le moral ne peut pas suivre. Le courage permet de reculer les limites du corps. De repousser la douleur. D'être stoïque.

Un homme-chacal se doit d'être fort. Pour lui, pour sa famille, pour son Clan, pour son chef, pour son Pharaon !

Les émotions

Les sentiments sont personnels. Livrer ses émotions ouvre la porte à la lâcheté, à la honte, à la faiblesse. Tout ce que je révèle pourra être utilisé contre moi.

Pourquoi dois-je vous dire que je vous apprécie alors que mes gestes le feront pour moi. Si je vous donne à manger, c'est que je vous aime, non ? Dois-je en plus vous dire "s'il-vous-plaît" ? Et vous souhaitez "bon appétit" ? Est-ce vraiment nécessaire ? Nous, les hommes-chacals, nous estimons que non...

Et l'amour ? Est-ce un sentiment interdit ? Non ! On peut aimer, on doit aimer ! Mais ce sentiment doit pouvoir être tranché dans le vif. Pas question que cela interfère avec d'autres devoirs. Si vous écoutez votre courage, vous serez toujours ce qu'il convient de faire lorsque le moment de choisir sera venu !

Certains disent que c'est cet aspect de notre culture qui provoque notre déclin. Nos femmes sont de moins en moins enclines à la maternité. Pourtant, élever un enfant, c'est aussi faire preuve de courage. Tout le monde sait que c'est très dur ! Car pour élever parfaitement un enfant, il faut garder ses distances et certaines mères n'y arrivent pas. Avoir des enfants c'est aussi savoir qu'on va connaître le deuil. Et il faut bien du courage pour accepter cela !

Peut-être devrions nous adopter la façon de faire des sylphelins... Les élever en groupe sans savoir qui est l'enfant de qui... Cela permettrait de diffuser la douleur.
Je n'ai pas osé creuser cet aspect. Pourquoi parle-t-il de deuil systématique ? Est-ce qu'ils tuent certains de leurs enfants s'ils ne répondent pas à leurs critères de courage ? Ou peut-être ne gardent-t-ils que le meilleur de chaque portée ?
J'avoue ne pas avoir osé poser la question. Pas par peur de mon interlocuteur, évidemment. Mais par peur d'être dégoûté de la réponse barbare qu'il m'aurait sans aucun doute livrée !
Notre passé

Notre passé ? Il a été emporté par les vents du désert. Il n'en reste que des grains de sable... Et on ne bâtit rien sur des grains de sable.
Amusant ! J'en sais probablement plus que lui sur son passé même si ce que je sais ne pèse pas lourd. Qui se souvient de leur grand royaume ? Personne. Cette race a perdu la mémoire. Pourtant, nous les érudits de Théra, nous avons découvert bien des éléments qui prouvent que les hommes-chacals ont régné sur un territoire étendu. Une partie de Créana était même sous leur contrôle. Et même si vous leur révélez ce fait, la plupart du temps, ils ne vous croient pas.

Ce n'est certainement pas nous qui allons leur rafraîchir la mémoire ! Nous les préférons en citoyens dociles de Créana.

Sylvain Dugarryssard
Voilà ! Ce texte est intéressant et révèle plus de connaissances que ce que la plupart des gens ont. Sur nombre de points, il est remarquable mais il en est un sur lequel il se trompe lourdement.

Les Hommes-Chacals n'ont jamais régné sur un royaume englobant une partie de Créana... C'est tout Créana qui était dans l'Empire des Hommes-chacal. Celui-ci était aussi étendu que l'Empire Théran même si ses frontières étaient différentes. Et effectivement... Il a complètement disparu... Quand ? Personne ne le sait ! Comment ? Aucun réponse à cette question. C'est comme si cet Empire s'était soudain effondré... Les souvenirs datant de cette époque se sont effectivement érodés comme une roche usée par le sable charrié par les vents... Serait-ce alors juste une légende ?

Nous ne le pensons pas... Notre mission s'inscrit dans la continuité d'un groupe d'Adeptes Hommes-chacal : les Éveilleurs d'Empire. Mais de cela, il en sera question demain. Oui, demain, vous vivrez des choses que vous n'auriez jamais pensé vivre...
Dernière modification par N'Qzi le jeu. oct. 13, 2011 4:03 pm, modifié 2 fois.
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