Partie de
Chroniques Barbares, du Pbta maison.
Troisième épisode de ce qui n'était qu'un oneshot mais se mue lentement en...campagne. Largement improvisée.
Nos héros fuient un continent en proie à des guerres civiles, et une situation compliquée : un héritier prince manipulé par la guilde des voleurs, des barbares qui déferlent sur l'Empire, etc.
Leur bateau mal en point et les longues semaines dans l'océan les forcent à aborder une petite île, pour se sustenter et faire le point.
Une île peuplée de zombies végétariens, mutation nécessaire pour survivre, mais qui ont encore le goût de la chair humaine, mais se nourrissent de feuillages et d'écorce. Ils s'agitent la nuit et se planquent le jour.
La lune, qu'on dit être en réalité l'oeil d'Azgoroth, le dieu insomniaque et cyclope de la Mort, inonde de ses lueurs les zombies, la nuit, et leur permet de digérer l'écorce et les feuilles ingérées pendant le jour, grâce à ses vertus métaboliques. Ils font donc bronzette sous la lumière bleuâtre une bonne partie de la nuit, sous l'oeil rond et attendri d'Azgoroth et survivent ainsi en broutant de la verdure, faute de mieux.
Un camp retranché sur une montagne : les derniers humains, cernés de zombie, et qui ont pactisé avec un ogre à deux têtes, vivant dans la cavité de la montagne : en échange de sacrifier des femmes, il leur permet de vivre sur les flancs de la montagne, barricadés derrière de hauts remparts, hors de portée des zombies, .
Un toboggan creusé dans la pierre court le long d'un immense tube creux, et descend dans les ténèbres de l'intérieur de la montagne, pour pourvoir l'ogre à deux têtes de la fumée qui fait rire et de femmes appétissantes. Rituel cyclique, clause du pacte pour qu'il laisse ces humains apeurés vivre sur sa montagne. On fait glisser la victime femme le long du toboggan, vers l'antre de l'ogre, tout en bourrant le tube d'herbes brulantes, pour lui fournir sa dose de came via cette pipe à crack démesurée.
L'ogre est un être hermaphrodite à deux têtes, chacune se disputant avec l'autre, vieux couple inséparable et que nos héros découvrent, complètement stone, alangui sur un hamac, à jouer aux échecs avec lui même, sur un échiquier fait de crânes humains.
Comme l'ogre exige des sacrifices de femmes, la plupart de celles-ci se sont enfuit et ont créé, plus loin sur l'île, leur propre société d'amazones, farouches guerrières, résistantes elles aussi aux zombies qui pullulent.
Bref, une situation géopolitique complexe.
Une fois l'ogre occis, nos héros libèrent les femmes à sacrifier et imposent un matriarcat, à la demande de Tanka la barbare (pj), horrifiée du traitement réservé aux femmes depuis si longtemps.
Se pose maintenant la question : comment se débarrasser des hordes de zombie ?
A ma demande, un joueur décide qu'Azgaroth, le dieu insomniaque de la Mort, n'oserait ouvrir son oeil unique (=la lune) devant un spectacle qui symboliserait le renouveau de la Vie dans toute sa splendeur. Pari risqué, mais pari quand même. S'il ferme l'oeil une nuit complète, les zombies ne pourront alors plus se régénérer à la faveur des lueurs de la lune...et crèveront comme des mouches, le bide farci de végétaux indigestes.
Aussi une expédition est entreprise pour convaincre les amazones de participer à un vaste et démentiel rituel d'orgie sexuelle avec les mâles de la Montagne, au moment précis où la lune monte dans le ciel. L'oeil du dieu de la Mort, offensé par cette gigantesque ode à la Vie, ce mélange des corps à ciel ouvert, ne pourra que se fermer...et condamner les zombies à l'agonie.
On fait brûler la fumée qui fait rire, tout le monde se dénude...et plonge dans l'inconscience des vapeurs engourdissantes de la drogue. Devant l'orgie fantastique qui s'ensuit, Azgoroth ferme son unique oeil, frissonnant de dégout. L'obscurité totale s'abat sur le monde.
Au petit matin, les corps emmêlés se réveillent, on monte aux remparts et le spectacle arrache des cris de joie : les zombies ont été réduit en poussière ! L'île est libérée de leur domination centenaire ! On crie, on exulte, on se congratule ! Les femmes, désormais maitresses des lieux, exigent des hommes qu'ils aillent leur préparer des breuvages et se remettent à travailler aux champs, une fois l'euphorie des premières étreintes passée. Matriarcat oblige.
C'est alors qu'un cri rauque et puissant retentit, et l'île se met à bouger : elle est posée sur une tortue géante, réveillée par le vacarme des festivités de la nuit, et elle reprend sa lente et fastidieuse migration vers le Continent Perdu...emportant tout ce joli monde vers une destination inconnue...