Le chapitre suivant, The Schism, fait le point sur l’état actuel de Delta Green, avec le niveau de détail auquel on est habitué – la présentation des dirigeants permet de comprendre quelque chose qui s’est perdu entre les années 20 et notre époque : la chasse aux monstres n’est pas une affaire de professionnels, parce qu’elle attaque. Même les membres les plus raisonnables des divers groupes de direction ont de sérieux pets aux casques. Sinon, il existe désormais deux Delta Green pour le prix d’un. « Le Programme » est redevenu une agence… pas exactement officielle, mais officeusement officielle. On y retrouve une partie de l’ancien Delta Green, mais aussi des survivants de MAJESTIC-12, la némésis des années 1990. Et à côté prospèrent les Hors-la-loi, des survivants de l’ancien Delta Green qui ont refusé de se ranger et continuent comme avant, avec les moyens du bord. Les auteurs ont fait un très gros travail pour arrimer Delta Green à l’air du temps, qui n’est plus celui des années 90. Certains des aspects qui m’agaçaient autrefois disparaissent – plus de « Gris », pratiquement plus d’anciens nazis, les conspirations omniscientes et omnipotentes laissent place à une poussière de menaces – et il y a du big data, des frappes de drones, de la surveillance généralisée, du terrorisme, sans oublier une dose de malaise existentiel…