
1.) Quoi que c'est ?
La Grande Aventure du Jeu de Rôle par Julien @Prof Pirou

2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Probablement Casus NO ou la presse rôliste.
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Réfléchi puisque j’ai attendu deux ans avant de craquer pour me le faire offrir comme cadeau de Noël 2022 !
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Par rapport à ce que j’en avais vu : un livre sympa à feuilleter et à bouquiner !
Par rapport aux critiques que j’en avais lues, un bouquin avec un contenu inégal entre des passages réjouissants et d’autres moins convaincants (certaines interviews, le focus fait sur FASA parce que ça fait partie de la madeleine de Proust de l’auteur, ou le passage sur les jeux de rôle au Japon sans que d’autres pays soient abordés…).
5.) Vous avez trouvé quoi ?
De tout cela, mais aussi et heureusement plus !
Je commence tout d’abord pour la partie forme. Le livre est effectivement vraiment sympa à manipuler et parcourir : ni pavasse, ni format ramassé, avec une iconographie très riche, c’est un vrai plaisir de lecture (je souligne) renforcée par la très belle plume de Julien (je re-souligne) !
Regret cependant, si le lecteur rôliste boomer aguerri se délectera et se retrouvera dans tous les visuels qui parsèment les nombreuses pages, il manque clairement des légendes à celles-ci et seule une lecture attentive du texte permet de faire les renvois. Je sais bien que les légendes auraient pu faire redites, mais elles sont trop absentes pour celles et ceux pour qui les vieilles couvertures mythiques ne seraient pas intuitives.
Sur le fond du texte, je rejoins les critiques par rapport au contenu inégal, mais sans forcément juger aussi sévèrement. D’abord parce que c’est remarquablement écrit, et ensuite parce qu’il y a un vrai travail de fond : Julien nous livre par exemple une excellente histoire des origines du JDR où on sent qu’il a bossé les sources US. C’est moins convaincant ensuite sur la partie française, faute de sources rigoureuses équivalentes et sur le fait que sur cette échelle paléontologique, Julien ne commence le hobby qu’à la fin de cette première ère (années 1980). Or, à moins de croiser avec son vécu de cette période et ses souvenirs partiellement biaisé, le matériel historique sur lequel on peut s’appuyer aujourd’hui est épars. On manque encore pour l’histoire du JDR en France de travaux de recherche aboutis, et cela s’en ressent dans le livre où le propos est plus décousu.
Idem pour le début de la décennie 1990 où l’avènement de Vampire et de White Wolf est bien évoqué mais rapidement expédié pour faire de la place pour FASA, sans mettre en évidence la rupture franche et les débats passionnés autour des jeux (prétendument) d’ambiance que cela soulevait alors. Mais au global, même si effectivement le passage sur FASA ou le Japon peuvent sembler incongrus, la somme pour moi reste très très honorable.
Les interviews sont globalement sympas à lire, mais juste sympas. Soit parce que les gens ne racontent pas grand-chose qu’on ne sait ou devine déjà (Hélène Henry, John Lang), soit parce que Julien ne pousse pas spécialement sur certaines parties qui pourraient être développées (Coralie David). C’est pour moi la partie la plus ratée de l’ouvrage, faute d’une liste plus sélective et plus pertinentes des interviewé(e)s, et d’une démarche plus engageante que de juste faire parler de soi (en tout cas pour certains).
La Grande Aventure du Jeu de Rôle tient donc ses promesses d’un bouquin agréable à lire sur le loisir mais ne va pas au-delà : si Julien a bien potassé sa matière (notamment le panorama complet proposé), La Grande Aventure ne sera pas cependant notre VF du Playing at the Worlds.
6.) Allez vous vous en servir ?
Oui toujours pour briller en société (rôliste), et ça m’a guéri en partie de ma frustration du projet avorté de la VF de Designers & Dragons...
7.) En conseilleriez-vous l'achat ??
Oui, ce livre reste une lecture recommandée au coin du feu, et comme Dice Men ci-dessus, c’est aussi une idée de cadeau sympa vers votre pote rôliste, ou même - vu son accessibilité - vers votre entourage plus profane qui est allé voir avec plaisir le film Dungeons & Dragons (mais qui doit être un minimum curieux intellectuellement sur le loisir, car il y a du texte et forcément la nostalgie des vieux visuels les laissera bien plus de marbre).