fafnir a écrit : ↑ven. mars 07, 2025 8:03 am
Orlov a écrit : ↑jeu. mars 06, 2025 5:41 pm
Celi a écrit : ↑jeu. mars 06, 2025 4:24 pm
Désolé mais sans provocation aucune: non.
C'est pour moi très confus.
Je parle d'objectifs militaires pas de souhaits.
Pour l’Ukraine : survivre en tant qu’état souverain, ce qui implique d’avoir l’objectif militaire de continuer à défendre ce qui reste du territoire. Et j’ai conscience que c’est pas un objectif très enthousiasmant et planifiable.
Oui c'est aussi simple que ça.
Et pour l'Europe la question est actuellement celle du soutien matériel et financier aux Ukrainiens tant qu'ils veulent et peuvent encore se battre.
Les discours du genre "se battre jusqu'au dernier Ukrainien", ou "qui veut mourir pour l'Ukraine" sont totalement hors sujet (ou une manière de ne pas assumer ouvertement l'opinion qu'il faudrait arrêter d'aider l'Ukraine).
Aujourd'hui, la seule chose dont l'Europe a le pouvoir pour aller rapidement à la paix en Ukraine c'est de cesser d'aider l'Ukraine en lui coupant les vivres pour précipiter sa défaite. Est-ce que c'est ce que les Ukrainiens veulent actuellement ?
Ca, ce serait dans un monde idéal où la logique rationnelle règnerait (mais dans ce mode idéal, l'Ukraine n'aurait pas été attaqué, et Poutine et Zelensky n'auraient pas été placé à la tête de leurs Etats respectifs)
Mais 'faut aussi tenir compte des mentalités et des idéologies qui gouvernent la géopolitique.
Matériellement, les Etats européens a beaucoup plus à perdre que les U.S.A. dans cette histoire, mais symboliquement, c'est l'inverse.
Les pays d'Europe disposent d'armées, ils ne veulent juste pas les utiliser.
Individuellement, ces armées ne font pas le poids face à l'armée russe, mais alliées, elles peuvent bien faire le taff, seulement on est, malgré les discours vains sur l'U.E., dans un monde individualiste du chacun-pour-soi sous la tutelle d'une hégémonie qui - espère les pusillanimes - s'occupera de tout (et on voit avec Trump arriver la désillusion). Et c'est cette mentalité là qui gouverne nos attitudes géopo.
En face, on a quelqu'un dont la vision directrice est le panslavisme, et qui voit dans l'Europe des gamins peureux qui ne pourront être qu'un caillou dans son pied, mais qui prétendent dicter le droit international.
Quand j'ai entendu il y a un an 1/2 Bruno Lemaire qui racontait n'importe quoi à la radio en menaçant la Russie d'une ""guerre économique totale"" (avant de faire dans son froc et de se rétracter en bredouillant que le ministre des relations extérieures russe qui lui avait répondu n'avait pas bien compris le message), la première chose qui m'est venue à l'esprit c'était :
""Ca y est, ça recommence comme en 1939"". Parce que tout ça n'est qu'une réédition de la drôle de guerre. On déclare la guerre à quelqu'un, on tremble derrière sa frontière, et on fait rien (à part envoyer trois caisses de fusils & de canons, de la blague, quoi).
C'est la ""mentalité Bercy"" : ces mecs s'imaginent que l'économie gouverne le monde, et qu'avec deux-trois sanctions (qui se sont retournées contre nous d'ailleurs, tellement les mecs sont doués en économie) ça allait suffire à calmer le gouvernement de Poutine...
C'est çà l'idéologie & la mentalité géopo qui dictent les décisions de nos soi-disant ""élites"".
Bref, bien sûr que l'Europe a le pouvoir de faire beaucoup plus, qu'elle a d'autres options que d'en rester aux discours oiseux. Mais ça n'arrivera pas, parce que personne - et a fortiori chez les élites politiciennes - n'a envie d'aller risquer sa peau pour l'Ukraine.