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Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 4:01 pm
par paradoks
Mardi soir (en fait c'est presque déjà vieux), première moitié du premier scénar des Contes du Dragon, mais motorisé dans mes vieilles pantoufles : Tranchons & Traquons 2. Avec une nouvelle joueuse, une table bien équilibrée, et des persos hauts en couleurs (que j'avais conçu moi-meme pour gagner du temps).

Eh ben en une heure et demi de jeu seulement on a bien rigolé et on a torché pas mal de trucs. Les gardes du seigneur de la marche sont désormais en route pour Belogne, à la recherche de Gaillarde la chevalier. On termine la semaine prochaine, et je vais pas lésiner sur les rebondissements.

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 4:13 pm
par Loludian
paradoks a écrit :Mardi soir (en fait c'est presque déjà vieux), première moitié du premier scénar des comptes du dragon
C'est la version sous Excel ?

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 4:19 pm
par Qui Revient de Loin
je voulais la faire ^^

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 4:55 pm
par Meuh
Hier soir, on s'est essayés à Sweepers Inc.
Ça a rapidement tourné au n'importe quoi. Pour donner une idée du niveau, la dernière scène impliquait une vache milka faisant du pole dance.
Du coup grosse rigolade, mais ça m'a laissé un peu sceptique sur les enjeux de la partie.

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 5:33 pm
par Loludian
Meuh a écrit :Hier soir, on s'est essayés à Sweepers Inc.
Ça a rapidement tourné au n'importe quoi. Pour donner une idée du niveau, la dernière scène impliquait une vache milka faisant du pole dance.
Du coup grosse rigolade, mais ça m'a laissé un peu sceptique sur les enjeux de la partie.
Pour avoir testé une fois, Sweepers Inc peut effectivement virer au n'importe quoi, à la Fiasco. Après rien n'empêche d'y jouer plus sérieusement, tout dépend de la tablée.

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 6:42 pm
par Meuh
Loludian a écrit :Pour avoir testé une fois, Sweepers Inc peut effectivement virer au n'importe quoi, à la Fiasco. Après rien n'empêche d'y jouer plus sérieusement, tout dépend de la tablée.
Curieusement avec les mêmes joueurs on vire beaucoup moins au n'importe quoi avec Fiasco.
J'ai l'impression que c'est parce que dans ce dernier, les enjeux consistent ouvertement à construire une histoire intéressante, ce qui focalise les efforts des joueurs dans ce sens tandis que l'aspect collectif et la cohérence inhérente aux settings servent de garde fou. Dans Sweepers Inc, le but affiché est d'interpréter des éboueurs de l'espace (sauf qu'il n'y a en réalité pas vraiment d'enjeux à ce niveau), tandis que la mécanique est sur le terrain du "comment intégrer tel élément à ton récit" (sur ce côté ça m'a beaucoup évoqué Rigor Mortis) sans trop de garde fou... d'où la possibilité que ça vire au kamoulox.
Par ailleurs je tentais dans mon coin de rester dans le sérieux, et pour le coup c'était pas vraiment palpitant. Probablement qu'un juste milieu entre cohérence et humour serait optimal.

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : jeu. avr. 07, 2016 7:31 pm
par Loludian
Meuh a écrit :Par ailleurs je tentais dans mon coin de rester dans le sérieux, et pour le coup c'était pas vraiment palpitant. Probablement qu'un juste milieu entre cohérence et humour serait optimal.
Yep, je pense qu'il faut effectivement cadrer entre joueurs, au début de la partie (ou campagne) le genre d'ambiance qu'on souhaite. Par défaut j'ai l'impression que ça part rapidement en cacahuète (ce qui, perso, m'a beaucoup plu).

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : ven. avr. 08, 2016 4:39 pm
par Nébal
Hier soir, huitième séance de la campagne de L'Appel de Cthulhu dans la pègre irlandaise d'Arkham (j'y suis PJ).

Et donc, Irish au pays des démons cénobites et merveilles.

Hop : CR L'Appel de Cthulhu : Arkham Connection (08)

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : sam. avr. 09, 2016 3:29 pm
par Antharius
Hier soir j'ai joué à l'agence barbare. Le scénario du deuxième supplément disponible gratuitement.

Je connaissais pas et je dois avouer que j'ai adoré le système du jeu et le nom donné aux compétences: Marin, guerrier, paysan, grande gueule...

Bon je trouve qu'on a pas foule de points et du coup on a vite deux/trois comp élevés et le reste à zéro... Du coup les brutasses se ressemblent un peu toute...

Le scénario est très sympa et fun. Bon le MJ a galéré car l'intrigue est facile à spolié: La trame est vraiment facile à lire...

Un super moment, un système idéal pour initier mais, comme toujours, demande un MJ sérieux!

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : sam. avr. 09, 2016 4:24 pm
par kristoff
donc hier au soir, fin de la saison 1 de la campagne BIA (7 scénarios répartis sur un an, selon la disponibilité des joueurs, nous jouons irrégulièrement)
un final style "on a tenté d'assassiner le pj qui avait levé une piste, essayons de savoir ce qu'il a fait durant les dernière 72h, puisque sa mémoire défaillante après la commotion cérébrale et la disparition de ses documents ne nous aident pas" :)
(au passage, merci à Léonard pour ses idées et conseils)

et donc les agents du BIA ont (dans le désordre), révéler des magouilles visant à virer des indiens de leurs territoires pour spéculer sur ces terres, démanteler une entreprise d'énergie basée à Houston, mettre en faillite une compagnie financière, pousser un sénateur au suicide, faire interdire un groupe mercenaire en contrat avec la cia, laver le linge sale au sein du bia, se faire une amie d'une juge ambitieuse qui vise la cour suprême, passer entre les balles, provoquer l'apparition d'un manitou hostile, libérer leurs totems, découvrir un programme militaire lancé au vietnam sur la base des windtalkers, discrédité un ancien général des marines, rassembler quelques informations sur les tawiscaras...

vu l'enthousiasme du public, une saison 2 a été commandée :D

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : sam. avr. 09, 2016 4:36 pm
par Léonard
kristoff a écrit : (au passage, merci à Léonard pour ses idées et conseils)
Content que ça ait pu te servir. ;)

En tout cas, ta campagne donne envie. Sacré boulot pour seulement 7 scénarios !

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : lun. avr. 11, 2016 1:39 am
par Tybalt (le retour)
Hier soir, partie de Chroniques oubliées Fantasy avec un scénario du recueil de mini-aventures ("Vampire, vous avez dit vampire ?"). Pas mon style de jeu préféré, mais je savais que ça plairait aux joueurs (de fait, ça leur a plu) et surtout j'avais besoin de quelque chose pour une partie courte (3h maximum) avec un minimum de préparation - et de fait, ça a fonctionné aussi : lecture en diagonale du moteur des règles la veille au soir, relecture du scénario (que j'avais déjà lu une première fois il y a quelques semaines), impression de PJ prétirés trouvés ici, quelques descriptions et quelques PNJ vaguement ébauchés sur brouillon de méninges dans le métro en y allant, et zou. Seul problème : j'avais oublié mes dés ! Qu'à cela ne tienne, on a utilisé un simulateur de dés sur ordi, qui a bien fonctionné.
La principale bonne surprise a été la légèreté du système CO, en dépit du monceau de règles qui m'avait déçu à l'achat du hors-série. L'originalité de l'ensemble est proche de zéro, mais il faut reconnaître qu'on a tout de suite le pied à l'étrier et que le tout tourne très facilement. Quant au scénario, linéaire mais approprié à une partie courte chargée en suspense, il a bien plu aux joueurs (par ailleurs amateurs de Diablo et d'histoires de vampires) et m'a donné l'occasion de m'amuser à soigner l'ambiance sombre de ce petit coin d'univers.

Un CR en mode "nouvelle" en balise spoiler pour ne pas envahir la page :
Spoiler:
Felindra la rôdeuse demi-elfe (accompagnée de son louveteau), et Maëla la magicienne haute elfe, la première ayant rencontré la deuxième en lui prêtant main forte alors qu'elle était attaquée par des bandits, se retrouvèrent ainsi perdues dans une forêt immense pendant un crépuscule inquiétant. Alors qu'elles désespéraient de trouver enfin l'orée de cette forêt sombre et interminable, elles ont entendu des cris et ont débouché sur une clairière où un marchand bedonnant et son apprenti tâchaient tant bien que mal, et plutôt mal que bien, de repousser les attaques pressantes d'une meute de six loups maigres et affamés. A leur tête se dressait un mâle dominant qui dépassait tous les autres en stature et en agressivité. Le louveteau apprivoisé de Felindra ne put que se terrer derrière un tronc, la queue basse ; la partie était trop forte pour lui. Une roue du chariot, enfoncée d'un bras dans une déclivité du sol traître, rendait toute fuite impossible aux malheureux voyageurs, et les deux chevaux écumants hennissaient de terreur en regimbant devant les crocs découverts des prédateurs.
Felindra inaugura la partie sur une réussite critique digne de ses talents de chasseuse : sa première flèche vint se loger dans l'oeil du mâle alpha, qui s'effondra dans un glapissement. Déconcertés mais pas démontés, les autres loups eurent tôt fait de changer de cible, mais ils furent accueillis par d'autres flèches de Felindra, vite rejoints par les traits de feu rosé des projectiles magiques de la magicienne. Trois ou quatre tours suffirent à terrasser la moitié de la meute et à faire détaler la moitié survivante.
Jarod, meilleur bonimenteur que voyageur, dispensa mille remerciements à ses deux sauveuses, tandis que son apprenti, Humbert, à peine remis de sa peur, s'escrimait derechef sur la roue du chariot embourbée. Felindra le rejoignit en quelques pas rapides et, d'une poigne ferme, lui prêta main-forte.
"Ma parole, vous révélez de nouveaux talents à chaque minute !" s'exclama Jarod. "Montez, je vous emmène. Malroch n'est plus très loin. C'est un trou perdu à côté des contrées fabuleuses que vous avez explorées, mais vous y serez bien accueillis. L'aubergiste est un camarade."
Le marchand de potions, généreux mais pas à l'excès, vanta les pouvoirs miraculeux de ses mixtures, mais n'alla pas jusqu'à en offrir une gratis à ses deux sauveuses. Il promit, en revanche, de leur payer l'auberge. Tout en supportant son bavardage avec une patience teintée de somnolence, Felindra et Maëla gardèrent leurs sens aux aguets durant le reste de l'étape ; mais les dangers de la forêt semblaient avoir renoncé à leurs causer davantage de frayeur pour cette journée. D'ailleurs, le soleil avait complètement disparu à l'horizon et ses rayons sanglants laissaient place aux ombres rampantes de la nuit.
Une nuit qui, espéraient-elles, leur serait plus clémente.
Elle commença par une déception. Malroch était en effet un trou perdu. Une seule rue principale, dont les maisons aux toits de tuiles pentus paraissaient se renfrogner sous la pluie qui, d'une simple bruine, s'amplifiait de moment en moment. L'unique auberge, La Petite Nessie, laissait transparaître une lumière chaude et réconfortante par les verres dépolis qui obturaient les quatre fenêtres étroites. Mais à l'entrée des deux elfes, la rumeur des conversations s'arrêta net et une douzaine de paires d'yeux suspicieux se vrillèrent sur elles. L'aubergiste, un humain d'une cinquantaine d'années aux favoris grisonnants, s'approcha d'un air peu amène. Felindra et Maëla renouèrent avec le sec en entendant ses premières paroles : "On ne sert pas les bêtes", déclara-t-il d'une voix tranchante en pointant du doigt vers le louveteau apprivoisé. Jarod, embarrassé, coula un regard supplia vers la rôdeuse. Une négociation rapide parvint à ménager un coin de la grange au louveteau, après quoi Jarod sut convaincre Dalin, l'aubergiste, de leur servir un bon repas, à lui, à son apprenti et aux deux nobles dames qui étaient si vaillamment venues à son secours et qui feraient honneur à son hospitalité pour la nuit. Felindra et Maela s'attablèrent. Les conversations avaient repris, mais l'atmosphère restait tendue. Les longues oreilles de Maëla surprenaient des rumeurs au sujet de disparitions étranges survenues au cours des jours précédents. Felindra, quant à elle, suivait d'un oeil perplexe les gestes de Rosa, la femme de l'aubergiste, occupée à suspendre aux fenêtres des objets pâles où elle finit par reconnaître des gousses d'ail. Une tentative pour amadouer Greüben, la serveuse, ne fit qu'attirer son Dalin de père, tout peu disposé à laisser parler sa fille qu'à les renseigner lui-même. Felindra garda en tête un échange particulièrement engageant :
"Dites-moi, avait-elle demandé à Greüben, n'y a-t-il pas en ce village des lieux de réjouissance, des fêtes, des festivals ?"
La jeune fille avait bredouillée d'un air déconcerté : "Ben... il y a ici..."
Dalin n'avait pas été plus précis : "Pour faire la fête, y faut de l'argent, avait-il grondé. Et l'argent, y en a plus dans les poches du percepteur de sa Seigneurie le Comte que dans les nôtres. Sur ce, j'ai des clients à servir."
Au moins la soupe était-elle bonne et la salle bien chauffée.
A mesure que la soirée s'avançait, les deux elfes nouèrent conversation avec le premier villageois un tant soit peu aimable de l'endroit : Ramius, prêtre de Cérès. Oui, le chasseur disparu se nommait Kraïl, un brave homme, consciencieux, responsable - et sobre, si vous comprenez ce que je veux dire. Pas le genre à se fourrer dans des ennuis pour rien. C'était la seule protection du village contre la chose qui enlève nos jeunes filles depuis quelques jours, et sans lui... Comprenez Dalin, il est très inquiet pour sa fille. Chaque nuit ou presque, la chose pénètre dans une maison différente, et l'auberge n'a encore jamais été attaquée. Si quelqu'un se proposait pour monter la garde cette nuit, par exemple..."
Lorsque l'auberge ferma, le marché était conclu, mais Felindra et Maëla faisaient le deuil de leur nuit de repos. Une fois les volets fermés et la porte barrée, les aubergistes et leur fille se couchèrent tandis que Felindra se postait l'arc à la main dans la salle commune du rez-de-chaussée et que Maëla s'installait à l'étage. Un silence de sourd s'établit sur l'auberge, troublé seulement par le monotone crépitement de la pluie et les infimes craquements des poutres de la charpente. Les heures s'écoulèrent, apportant chacune son poids de fatigue.
Une demi-somnolence vicieuse s'emparait déjà des deux sentinelles lorsque Felindra fut éveillée par un terrible fracas : l'une des fenêtres venait d'exploser dans un jaillissement d'échardes et d'éclats de verre, livrant passage à un être plus sombre que la nuit, dont la demi-elfe ne distingua que les yeux rougeoyants comme des braises. Tous les feux de la salle s'étaient éteints à son entrée. Maëla, qui dévala l'escalier quatre à quatre pour rejoindre sa compagne, dut à ses yeux de haute elfe de distinguer la chose aussi bien qu'en plein jour : une créature semblable à un humain hâve et décharné, demi-nu, qui se déplaçait par sauts brusques et bougeait la tête en mouvements saccadés, imprévisibles. Devant ce comité d'accueil imprévu, l'entité rebroussa chemin aussi brutalement qu'elle était venue, en défonçant la porte au passage. Felindra et Maëla jaillirent dans la rue à sa suite, aussitôt rejointes par leur louveteau alerte, et la poursuite s'engagea dans une obscurité rendue totale par l'épais couvert des nuages où un orage grondait à présent.
La terre boueuse, les pavés rares et glissants, et la rapidité surnaturelle de la créature ne rendirent pas la tâche facile aux deux aventurières. Plus d'une fois elles crurent avoir perdu toute trace de la chose, mais l'odorant du louveteau de Felindra les remit sur la voie. A sa première disparition, la chose s'était engouffrée dans une maison dont elle était ressortie presque aussitôt avec un cri déchirant, un cri qui n'était pas le sien, mais celui d'une jeune fille qu'elle enlevait entre ses bras décharnés : une nouvelle victime des enlèvements nocturnes. Bien que ralentie par le poids de la jeune fille, l'entité faisait toujours montre d'une célérité surnaturelle et d'une agilité plus qu'humaine. Une autre fois, elle grimpa le long d'une façade et disparut sur un toit. Felindra et Maëla, dépitées, ne se pensèrent même pas capables de lui emboîter le pas sur un terrain si incertain. Mais alors que tout semblait perdu et qu'elles affrontaient déjà en pensée la sinistre perspective de rentrer à l'auberge bredouilles, la lumière providentielle d'un éclair (*tousse, tousse*) fit se découper devant elles la silhouette de la goule, qui filait toujours de toit en toit dans la même direction, celle des dernières maisons du village. Un autre éclair leur laissa deviner ce qui les y attendait : une grille rouillée enfermant les tombes et les caveaux du cimetière local.
La goule avait disparu quelque part parmi les tombes. Felindra et Maëla s'avancèrent, l'une pourvue de son arc et l'autre de son bâton de magicienne. Ce fut le début d'une fouille inquiète parmi l'ombre épaisse, où la lumière du bâton de Maëla laissait voir sur une courte distance la terre noyée par l'averse et les formes anguleuses des tombes défraîchies. Un vent de froidure sifflait. Soudain, une forme quadrupède se dressa avec un grognement devant Felindra - mais ce n'était pas la chose qu'elles avaient poursuivies. C'était un chien, mais un chien aux traits contournés, pervertis, au poil noirâtre et hérissé, aux yeux flamboyants, aux crocs démesurément longs : un chien qui paraissait craché par les enfers. La bête poussa un hurlement à glacer le sang et se jeta sur Felindra. La demi-elfe sentit des griffes acérées lui labourer la poitrine et se rejeta en arrière avec juste assez d'habileté pour ne pas tomber à la renverse. Dans le corps à corps qui s'ensuivit, elle parvint à dégainer son épée et, en un même mouvement, à en faucher la créature, qui hurla sa douleur et sa rage en s'écartant enfin à quelques pas. Felindra cligna des yeux dans l'obscurité, surprise de ne plus voir le bâton de Maëla : la magicienne n'était plus visible. Rassemblant son courage, la rôdeuse parvint à esquiver l'assaut du monstre dans les ténèbres et à l'achever d'un dernier coup d'épée. Puis elle reprit sa marche dans le cimetière, marche qui devint vite une course anxieuse tandis qu'elle scrutait les ténèbres de son mieux pour apercevoir soit Maëla, soit la créature et sa victime. Elle ignorait qu'elle venait d'échapper à un péril supplémentaire, car, sans sa forte constitution, le poison distillé par les griffes du chien d'enfer aurait pu la faire sombrer dans l'inconscience, laissant Maëla seule à son sort.
Le hurlement d'outre-tombe avait résonné dans l'esprit de Maëla comme l'incarnation de la peur pure. Lorsque la jeune elfe reprit conscience, elle avait déjà couru pendant un long moment, mais elle serrait toujours son bâton entre ses mains. L'effroi la quittait à peine qu'un autre sujet d'angoisse se fraya un chemin dans ses pensées : elle était suivie. Une autre créature semblable à la première s'était lancée à sa poursuite, et la haute elfe la voyait se pourlécher à la perspective d'un festin facile. Le second dogue poussa un nouveau hurlement, mais cette fois la conscience de la magicienne n'était pas prise par surprise et son courage tint bon. Un projectile magique accueillit la créature sur le museau. Mais cela ne l'intimida pas longtemps. Affamée, la créature se jeta sur la magicienne et ses griffes s'enfoncèrent profondément dans ses côtes. Une lame surgie de la nuit fendit la tête du monstre alors qu'il s'apprêtait à achever sa victime.
"Cela fait deux fois en trois jours", fit remarquer Felindra à sa compagne en lui tendant la main pour la relever.
Maëla eut à peine la force de maugréer quelques protestations avant que la rôdeuse ne cherche pour elle une potion de soin dans sa besace. Aussitôt, l'elfe retrouva des couleurs.
"Pressons-nous, dit Felindra. Notre temps est compté !"
L'eau pour les pâtes approchait en effet de son point d'ébullition.
Dans sa course pour rejoindre le point de lumière vacillant du bâton de Maëla, Felindra avait remarqué un caveau dont la dalle avait été récemment déplacée. Flattant de la main le louveteau, les deux elfes s'enfoncèrent le long d'un escalier vers une étroite salle souterraine. Dans l'air encore chargé de poussière, Felindra distingua la créature penchée sur une frêle silhouette allongée sur un gisant de pierre : la jeune femme enlevée. Leurs soupçons se confirmaient : il s'agissait bien d'une goule. Au bruit des deux intruses, l'être poussa un glapissement et se précipita à leur rencontre, en levant sur elles ses ongles grotesquement poussés en griffes. Le combat s'engagea. L'arc bandé, Felindra parvint à s'écarter un peu sur la droite afin de laisser le champ libre aux projectiles magiques de Maëla. Mais la créature se mouvait avec une dextérité surprenante et Felindra était gênée par l'espace restreint. Surprise par un mouvement de la créature, elle décocha sa première flèche sans pouvoir bien viser et la flèche transperça le mollet de la jeune fille, qui s'éveilla avec un cri de douleur.
"Au moins, elle est réveillée, maintenant, commenta Maëla. J'espère seulement qu'elle va arrêter de crier.
- Tais-toi et lance tes projectiles magiques."
La chance finit cependant par tourner et un dernier coup d'épée bien placé creva le ventre répugnant de la créature mort-vivante. Une potion de soin eut raison de la blessure de la jeune fille : la flèche, comme chassée de l'intérieur par les chairs qui se cicatrisaient, glissa hors de la plaie et tomba inoffensive, sur le sol.
"Je récupère la flèche, commenta Felindra."
Il n'y a pas de petites économies quand on est niveau 2.
L'aubergiste et les villageois accueillirent en triomphe les deux elfes et la fille du maire qu'elles venaient de sauver. Felindra rapportait sur son épaule la dépouille trempée et fétide de la goule. Elles venaient de s'attabler autour de bières bien méritées lorsqu'une exclamation les attira de nouveau dans la rue : la foule venait de reconnaître Kräil sur les traits déformés mais encore à demi humains de la goule. Qui avait causé cette métamorphose ? Le village était-il désormais réellement hors de danger ? Une seule nuit ne pourrait suffire à percer tous les mystères, mais, pour l'heure, Malroch pouvait s'accorder un repos amplement mérité.

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : lun. avr. 11, 2016 9:04 am
par Loludian
Hier soir, suite et fin de notre campagne de Shade. Suite à une tentative d'assassinat du Doge par El Ombroso, l'ombre d'un Tenebroso, nous avons enquêté pour trouver qui était l'humain influent attaché à cette ombre. Nous avons fini par le trouver, c'était un conseiller de Clémence. Associés à l'Inquisition, nous sommes allés le débusquer, dans un théâtre de Clémence, où il avait préparé un petit spectacle. Des enfants, déguisés en nous, rejouaient des scènes de notre vie. Nous avons finalement discuté avec le conseiller, qui a voulu nous ramener de son côté. N'aimant pas sa philosophie ni ses manières, nous l'avons attaqué et défait. L'un des PJ l'a récupéré via une porte d'ombre pour l'interroger loin de l'Inquisition, et nous avons pu apprendre qu'il appartenait à la Rose noire, une secte puissante.
C'était une fin de campagne intéressante, qui conclut bien les quelques scénarios qu'on a joué. Maintenant, nous allons passer à la campagne officielle, j'ai hâte :)

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : lun. avr. 11, 2016 2:05 pm
par Hudson
Samedi soir , partie de Cthulhu BMS via Skype.

1941, Le Caire. Le contact de l'Intelligence Service britannique s'est vraisemblablement retrouvé au mauvais endroit (une banque) au mauvais moment (un braquage). Il est laissé pour mort, les braqueurs étant des militaires.

Notre groupe d'anciens agents français du surnaturel se porte volontaire pour découvrir ce qui se cache derrière cet étrange concours de circonstance.
Nous mettons rapidement à jour que :

- le mort ne l'est pas vraiment, grâce à un pendentif décoré d'une ankh, et dissimulait une partie des archives surnaturelles de l'empire britannique,
- les voleurs parlaient allemands et disposaient de deux véhicules de marques Ford,
- les-dits véhicules sont utilisés par des membres de la Haganah*,
- les-dits membres maitrisent avec une rare efficacité le Kapap-Lotar et nous ont cassé la gueule avec !

L'enquête nous révèle qu'un vieux rabbin, devenu fou au début du siècle après avoir consulté des livres du Mythe, a découvert 3 pierres - les pierres de Selk - qui permettent de lancer un rituel en utilisant chaque pierre comme base d'un triangle. Des forces indicibles se manifestent à l'intérieur de la zone. Il a converti plusieurs membres de l'Haganah a ses idées blasphématoires et ces derniers s’apprêtent à créer une gigantesque zone pour détruire les forces de l'Axe qui se rapprochent de Tobrouk - du moins le croient-ils. Le truc sera forcément incontrôlable et des innocents (civils et militaires alliés) seront dans la zone d'effet !

Les apprentis-sorciers ont quelques soucis avec leur formule : leur QG est envahi par un scorpion géant, que nous défouraillons à la mitrailleuse lourde. Nous découvrons un plan avec les 3 lieux où vont être activés les pierres. La plus proche - et la plus éloignée des zones de combat - retient notre attention. Jouant de nos relations avec les forces aériennes de la France Libre, nous empruntons un Hawker Hurricane (couverture) et un Bristol Blenheim (bombardement).

Notre raid sur l'équipe du 3°point est un succès : le camion des cultistes est soufflé par une des bombes larguées. L'état du terrain ne nous permet cependant pas d'atterrir et nous devons regagner Le Caire pour prendre un camion. La nuit tombée nous oblige à reporter notre départ et lorsque nous rejoignons le lieu du bombardement, nous ne trouvons aucune trace de la 3° pierre.

Au moins le rituel n'a pu être mené jusqu'au bout, mais qui s'est emparé de la pierre ?

* EDIT : il s'agit en fait de la Palmah, crée au sein de l'Haganah

Re: Hier j'ai joué à un truc et j'ai envie d'en parler ici

Publié : lun. avr. 11, 2016 6:53 pm
par Léonard
Encore une fois, la campagne BMS fait vraiment envie. :yes: