[Discussion] La Route du Maître

[Ackinty]

tu pousses le concept assez loin, ce n’est plus seulement une question de charge mentale mais vraiment d’avoir des raccourcis pour plein d’actions.

Oui, trop loin en fait Puisque non seulement la dépense de karma n'est pas demandée pour restaurer une technique, mais que le choix de l'ajout du rang de la technique ne se fait qu'après avoir vu le résultat de "Évaluer une situation"... Faut que je révise ma copie.
Mais comme tu dis, l'idée est plus de proposer des raccourcis que de diminuer la charge mentale (qui me semble faible sur ton jeu).
C'est dans cet esprit que j'espère arriver à ajouter le récapitulatif des principes, tech et capa des joueurs dans un endroit dédié au MJ.

[Citan]

Il n’y a pas de dépense de karma pour restaurer une technique, cela demande de respecter un principe du personnage et de s’entraîner quelques heures. :p

C’est marrant tout ce que tu automatises, tu pousses le concept assez loin, ce n’est plus seulement une question de charge mentale mais vraiment d’avoir des raccourcis pour plein d’actions.

Bonjour/Bonsoir à tous !
Je suis nouveau sur le forum, inscrit pour participer aux échanges sur La Route du Maître qu'un ami m'a fait découvrir.

Nous avons eu une vision légèrement différente sur ce point, n'ayant pas les règles je pars du principe qu'il a la vision du Rules As Written mais ça me paraît assez étrange du coup j'aimerais percevoir le raisonnement / choix de design derrière.

Pour lui (enfin si j'ai bien saisi sa vision), l'entraînement ne peut se faire a) que durant une aventure, b) si on peut l'inscrire logiquement dans la séquence narrative avant la fin de l'aventure, c) si on a respecté les principes.
Or le jeu est conçu pour que l'aventure soit courte (en temps réel).

De fait, notre première aventure s'est terminée de manière assez abrupte (du fait de l'heure) après un combat intense et épique comme il se doit, dont la victoire ne survint que par l'usage de techniques décisives. Pas "d'épilogue" donc pas d'occasion de narrer d'entraînement, bien que le MJ ait indiqué que pour lui les Principes avaient été respectés.

Chaque nouvelle aventure démarre par une errance (qui me semblerait le bon moment pour justifier un entraînement puisque période vague de plusieurs semaines / mois) mais apparemment le "compteur" ("avez-vous respecté vos principes") se remet logiquement à zéro puisqu'on "redémarre" l'aventure.

À nouveau, pris par le temps, nous avons dû conclure l'aventure en prenant quelques raccourcis sur la fin pour aboutir à une conclusion; et ce sans pouvoir nous appuyer sur nos techniques existantes (puisque pas restaurées), ni mener un entraînement soit à l'épilogue (situation apaisée) soit durant l'aventure (alors que dans l'absolu l'objectif n"était pas pressant), alors que là encore nous avions agi dans le respect des Principes.

Nous sommes donc partis pour entamer une troisième aventure, sans avoir de techniques restaurées, et sans non plus avoir assez de karma pour générer de nouvelles techniques.

=> Est-ce conforme à l'esprit que l'on puisse enchaîner des aventures sans aucune technique / que l'entrainement soit forcément un acte accompli durant l'Aventure même et "inscrit dans la narration" ? Ou avais-tu envisagé que cela puisse être traité comme une étape pre/post-Aventure ?
=> Si c'est dans l'Aventure, comme le MJ concilie-t-il cela avec l'idée (si j'ai bien compris) qu'il évalue le Respect des Principes sur "l'ensemble" du récit ?

Merci d'avance pour tes précisions.

[shlopoto]

Salut @Citan, bienvenue sur le forum !

Petite digression : dans mon expérience, ce sont souvent les joueurs qui n’ont pas le réflexe de décrire de pause dans la fiction, de faire une ellipse. Cela donne des aventures « tout à la suite », sans aucune pause, une fiction étalée sur quelques heures de la vie des personnages. Pour la narration, c’est généralement plus intéressant d’étaler l’aventure sur plusieurs jours, plusieurs endroits, en faisant des ellipses pour ne pas jouer les parties inintéressantes (« une semaine plus tard, vous arrivez au point de rendez-vous ») ou en décrivant les pauses plus intéressantes (discussion le soir autour d’un feu de camp pour trouver une solution à un problème, avant de reprendre l’aventure le lendemain ou quelques jours plus tard.)

Et pour répondre à ta question, oui, l’entraînement doit être fait durant la fiction et non dans l’intervalle de deux aventures, qui est une espèce de « blanc » dans l’histoire. Comme tu le dis, les principes sont remis à zéro au début de chaque errance. Donc, il faut à nouveau respecter un principe puis indiquer que l’on passe quelques heures à s’entraîner et ça suffit. Ces quelques heures peuvent être à la fin de l’errance (« je dis au revoir à machin puis je vais m’entraîner dans la forêt ») ou durant l’aventure (prologue, épilogue ou entre les deux : « Le soir, je vais m’entraîner quelques heures dans la chambre de l’auberge, en essayant de ne pas déranger les voisins »). Pas besoin de décrire plus que ça. Par contre, pour que ça marche, il faut être capable de s’accorder ce temps dans la fiction, et là on rejoint ma digression ci-dessus : il faut que les joueurs (et aussi le MJ, si le timing serré vient de lui) créent ce temps.

J’espère que je suis clair, si ce n’est pas le cas dis-le moi.

[Ackinty]

Tiens ! Salut @Citan Bienvenue sur CasusNo

(pour info, Citan est des deux comparses avec lesquels je joue à la Route du Maître)

Nouvelle partie hier soir avec mes deux compères.

Nous avons joué sur la plateforme VTT Lets-role, avec le système que j'ai créé pour La Route du Maître, que j'ai rendu public (donc accessible à tous) : https://lets-role.com/system/la-route-du-maitre-12014

Phase d'errance

Takezo va à Osmo, en Etime, pour rencontrer et peut-être apprendre des élèves et maîtres d'un dojo dont il a entendu parler. Et ça tombe bien, les élèves du dojo sont justement en train de faire des démonstrations publiques. Il finira par passer quelques jours avec eux et enrichir son art du sabre. (Apprentissage auprès d'un maître).

Himura retourne dans les faubourgs d'Etila, à Zardu. Dans son ancienne vie, il avait du y assassiner un riche marchand. Mais depuis son revirement, il veille en secret de temps à autre sur la vie de la fille du marchand, s'assurant qu'elle s'en sort correctement. Et aujourd'hui, il surveille les allées et venues dans le domaine de cette jeune femme depuis une maison abandonnée toute proche. Il rencontrera deux malandrins en tenue d'assassin qu'il maîtrisera rapidement avant de les interroger. Il apprendra qu'ils font partie du gang du Bourreau et que la cible était sa protégée avant de devoir quitter les lieux avant l'arrivée de renforts du gang. (Conflit facile, disons, ça aurait du être facile si le joueur n'avait accumulé les 1 au dé )

Phase d'aventure - en très bref

Après un passage à Dolgi, dans la belle région de Gal-Takoum, les deux amis découvriront un village en proie aux flammes. Flammes causées par deux esprits conjurés par une malédiction. Tandis que l'un affronte le esprits, l'autre organise les villageois pour sauver le village du feu. Après quelques recherches, un nouveau passage à Dolgi, et avec l'aide de Vepi, un bonze du monastère voisin, ils arriveront à lever la malédiction avant de reprendre leur chemin.

Pas vraiment de personnages notables, à part peut-être le bonze.

Débrief

* c'est un vrai plaisir de voir les joueurs s'emparer de la fiction pour proposer des situations de départs aux phases d'errance ou d'aventure. Je retrouve le même plaisir qu'à Apocalypse World ou d'autres jeux où, en tant que MJ, on laisse les joueurs amener des éléments de fiction ;
* pas encore très à l'aise avec le full impro. Après coup, j'ai l'impression qu'il faut se laisser le temps. Alors qu'en partie j'ai envie de répondre sur le champ (ce que j'ai parfois du mal à faire) ;
* du fait d'un horaire à respecter, j'ai trop parlé sur la fin, même si je crois être arrivé à poser une ambiance sympa ;
* phase d'errance encore trop lente, ce n'est pas facile de clore une situation qui pourrait déboucher sur quelque chose de bien plus développé ;
* @shlopoto si j'ai bien compris, l'intimidation ne peut avoir lieu que si 1/ le PJ (ou le groupe PJ) est sur de tuer le groupe adverse, 2/ le PJ ne peut pas neutraliser le groupe adverse. En gros, ça veut dire qu'il faut obtenir [difficulté du groupe] + 1 précisément (pas plus, pas moins) pour pouvoir envisager l'intimidation, non ? (Sans parler de jeter le dé pour voir si ça marche)

[shlopoto]

Durant l’errance, le conflit facile semble avoir donné deux amateurs : c’est normalement impossible car si le dé fait 1 ou 2, ce sont 1 ou 2 rivaux et non des amateurs. Mais il y avait une erreur sur les aides de jeu téléchargeables à ce sujet, c’est peut-être ce qui t’a induit en erreur. Tu peux télécharger la dernière version pour avoir la correction. Dans le livre par contre, la règle est bien indiquée.

Concernant l’intimidation c’est bien ça : la situation doit indiquer que tous les adversaires vont être tués, sans possibilité de les neutraliser. Ce qui veut dire un jet égal à la difficulté du groupe, éventuellement +1. La possibilité d’ajouter une technique n’est pas prise en compte.

Dans les personnages notables il y aurait aussi la fille du marchand et le gang du Bourreau, non ?

[Ackinty]

Durant l’errance, le conflit facile semble avoir donné deux amateurs : c’est normalement impossible car si le dé fait 1 ou 2, ce sont 1 ou 2 rivaux et non des amateurs. Mais il y avait une erreur sur les aides de jeu téléchargeables à ce sujet, c’est peut-être ce qui t’a induit en erreur. Tu peux télécharger la dernière version pour avoir la correction. Dans le livre par contre, la règle est bien indiquée.

Ha bah voilà ! J'utilisais l'aide de jeu que tu avais fournie ici même en novembre, donc avoir deux adversaires amateurs ne me choquait pas.
J'ai téléchargé la nouvelle aide de jeu, merci (elle est super pratique cette aide de jeu)

Concernant l’intimidation c’est bien ça : la situation doit indiquer que tous les adversaires vont être tués, sans possibilité de les neutraliser. Ce qui veut dire un jet égal à la difficulté du groupe, éventuellement +1. La possibilité d’ajouter une technique n’est pas prise en compte.

Ha oui, effectivement, c'est égal ou +1.

Dans les personnages notables il y aurait aussi la fille du marchand et le gang du Bourreau, non ?

Oui, mais dans les deux cas, ces groupes ou personnages sont associés à un seul PJ, tandis que le bonze ou l'école Tensishi (de la première session) sont associés aux deux PJs. Mais oui, tu as raison, les faire réapparaître sera intéressant aussi. Je n'y avais pas pensé pour la fille, mais pour le gang, ya effectivement des chances qu'il ressorte

EDIT : ha m... je me rends compte que je me suis trompé de sujet pour le CR... Désolé

[Citan]

Hahah je savais que tu me reconnaîtrais direct Ackinty :=)

Pour la phase d'errance longuette, je plaide coupable, je me suis moi-même laissé emporter. Je pense que c'est aussi un peu à la charge des joueurs de mettre en place un début de situation qui laisse assez de marge au MJ pour "refermer" rapidement, et être soi-même au taquet dans le même état d'esprit.

Typiquement hier ce que j'ai posé il manquait pas grand chose pour que ce soit une situation de départ d'aventure à laquelle les deux personnages pouvaient participer finalement. ^^

Merci pour les précisions shlopoto bon ça me rassure du fait que j'étais "dans les clous" hier et cherchais pas à tordre les règles. ^^
Pour être tout à fait franc cela dit je trouve ça un chouille artificiel comme limite dans la mesure où finalement, si rien n'empêche de s'entraîner "en épilogue" et que par essence les aventures sont séparées par des phases d'errance qui sont "floues" dans la durée et leur "connexion" aux débuts/fin d'histoire, sachant qu'on parle de personnages dont la vocation première est de perfectionner leur art, ils n'y a aucune raison qu'ils ne passent pas du temps à s'entraîner.

Pour le dire autrement, autant durant l'Aventure le récit peut contraindre en termes de temps et donc empêcher le personnage de restaurer ses techniques entre deux phases, autant à la fin si les Principes ont été respectés et des techniques utilisées il me semble alors logique de considérer par défaut que le personnage s'entraîne.
Sinon en gros ça force juste le joueur à systématiquement repréciser à la fin de l'aventure "au fait je m'entraîne 'tention je vais me faire sucrer sinon". Ça force à penser "mécaniques" quitte à faire rentrer un truc bidon au chausse-pieds pour ne pas être pénalisé au début de la prochaine aventure sans que ce soit justifié/cohérent dans le récit. Au lieu de pouvoir rester tous ensemble sur la satisfaction (ou frustration xd) de la manière dont s'est achevée l'aventure.
Un peu comme si on disait à un joueur de système classique que je nommerai pas "ah c'est con, t'as pas précisé à la fin de la session d'avant que tu faisais un repos long, t'as pas de sorts pour aujourd'hui" ("bah, oui ça me paraissait évident xd").

En tout cas hier soir c'est vraiment ce que j'ai ressenti perso, arriver avec mes gros sabots "tiens au fait je vais m'entraîner hein avant qu'on termine officiellement" (j'l'ai pas dit comme ça mais c'était l'idée) qui pour moi a complètement cassé l'état de plénitude de "eh ben c'était encore une belle aventure". Raison d'ailleurs je pense de la remarque de mon comparse "non moi je m'entraîne pas je vais jouer les règles", ça l'a immédiatement fait sortir de l'ambiance aussi et ça a donné l'impression que j'essayais de "gagner le jeu"...

Voilou pour le feedback brut

[shlopoto]

Je comprends le point de vue, @Citan. Je ne sais pas trop comment ça s’est passé durant vos parties, mais le jeu présente peu de difficulté (la question est plus souvent « comment va-t-on l’emporter » que « va-t-on l’emporter ? ») donc il n’est pas critique de repartir avec le personnage au mieux de sa forme. En commençant la partie ainsi, si on tombe sur un os, on fait un repli stratégique le temps de s’entraîner, avant de revenir à l’assaut. Et il faut prendre l’entraînement comme une préoccupation du personnage, dans la fiction, et pas seulement comme une préoccupation du joueur : « Un gros combat m’attend, est-ce que je me sens prêt, ou bien vais-je m’entraîner avant ? »

Pour aller dans ton sens, si les principes ont été respectés alors vous pouvez très bien convenir que l’entraînement est systématique en fin de partie, sans avoir besoin de narrer quoi que ce soit. Cependant, il est important de faire un seul jet par principe, peu importe l’intervalle de temps entre deux aventures, pour que les techniques puissantes restent difficiles à restaurer, c’est une question d’équilibre du jeu. La règle est basée sur la fiction et sur un système, donc elle ne peut pas se produire durant l’intervalle de vide entre deux aventures. C’est différent d’AD&D que tu cites où ce serait être tatillon de considérer que le magicien n’a pas réappris ses sorts six mois plus tard, car il n’a pas d’autre contrainte pour le faire que d’attendre une journée et d’avoir son bouquin sous la main.

[Nolendur]

J'ai failli passer à côté de ton jeu, parce qu'en général je ne suis pas trop "jeux japonisants" (chacun ses goûts ), mais j'aurais raté quelque chose. La discussion sur ce fil a éveillé ma curiosité et vu le prix j'ai décidé de tenter le coup, eh bien je ne regrette pas. Des mécaniques simples et inventives au service d'une dynamique de jeu qui a l'air très plaisante à la lecture, il me tarde de pouvoir tester ton petit bijou avec mes co-rôlistes. Je ne sais pas encore si je garderai le cadre proposé ou si je le transposerai (comme tu le proposes avec le far west), mais le décor étant assez léger, juste un parfum de fleur de cerisier, et l'île de Pas-le-japon toute mimi, il est fort possible que j'y joue by the book.

Merci pour cette petite perle.