Salut!
Petite non-reco cette fois-ci: j'ai commencé "la Guilde des Ombres" T1: "le Don de Mort" (spoiler: ça parle de mort), sorti en poche chez Pocket. Pour l'instant, c'est pas ouf.
Mais c'est là que ça devient intéressant. A force de lire des livres de fantaisie (je ne tourne presque que sur ça en ce moment), et à tous les apprécier, je me demandais si je n'étais pas devenu bon public, avalant tout sans pouvoir jauger la valeur de l'oeuvre.
Ce livre me révèle que oui, j'ai encore un peu de sens critique. Ou au moins, un goût spécifique qui m'a fait trouver ce livre, comment dire? Meh.
Pour la faire courte: vous voyez Nevernight? Ben c'est presque pareil, sauf que Nevernight, c'est mieux. L'histoire d'une fille qui possède un pouvoir et qui se retrouve embauchée dans une amicale de super ninjas, dans un univers un peu "post-apo medfan" (oui, encore un monde bâti sur les ruines d'un précédent grand empire, pour changer), avec un gouvernement corrompu (quoi d'autre?), et qui va devoir gravir les échelons de la guilde (des ombres, hein, faut suivre là au fond) en mode Rowlingesque, pour ensuite... Eh bien, ensuite, je ne sais pas encore car je n'en suis qu'au début.
"Horreur! Honte à lui! Suppôt de Vermeer!" diront certains. Possible. Mais j'aime reprendre un adage que j'ai entendu une fois à propos du cinéma, comme quoi c'est au 1er plan (ou à la 1ere scène, ou aux 5 premières minutes) d'un film qu'on peut dire s'il sera bon ou pas (essayez, vous verrez!). Bon: là, j'ai quand même lu davantage que le 1er chapitre. Assez pour avoir une idée du style, notamment. Ca pique un peu par là aussi.
Bref, j'en suis rendu assez loin pour voir des choses aussi cocasses que les grands maîtres de cette guilde des ombres débarquer chercher la gamine à l'orphelinat du coin, comme s'il était naturel que des gens de leur rang se déplacent pour ce genre de besogne. Un peu comme si, heu, Voldemort faisait ses courses au Franprix, 'voyez. S'ensuit une scène ou ledit grand maître (il mesure 1,90m, comme quoi c'est bien un grand maître)
expose le fonctionnement de son ordre à la gamine de 11 ans en mode: je te briefe maintenant, comme ça tu sais tout (et le lecteur aussi, pratique ça). Ah, et tout ça, avec la désinvolture d'une série teen qui se la veut cool (#SteveBuscemiAvecUnSkate). Je me demande si ce livre en grand format ne se trouve pas dans le rayon Young Adult, mais il est aussi annoncé en 2e page: attention c'est pas pour tout le monde, des scènes peuvent choquer (TW mort de lapins). Alors quoi.
Je passe rapidement pour d'autres élément narratifs qui me hérissent depuis que je lis du med-fan: les flashbacks. ARRETEZ de faire des flashbacks. Enfin surtout, arrêtez de mettre en filigranes de l'histoire principale une histoire bis qui raconte X ans plus tôt, en progressant à la même vitesse que l'intrigue principale pour que (tadaaaaa!) un élément capital de l'intrigue ne soit révélé qu'à l'avant dernier chapitre, en mode "ha ha! vous l'avez pas vu venir hein!" ("ben si, enfin on s'y attendait depuis que tu es passé en textes italiques"). C'est long, ça ralentit l'intrigue artificiellement. On ne veut pas savoir ce qui s'est passé sur Terradonne il y a 4 ans quand elle avait donc 7 ans, on veut savoir ce qui se passe
maintenant, arrêtez avec ce genre de remplissage à deux balles par pitié. Si vous voulez faire du remplissage, prenez plutôt un chapitre entier à présenter les égouts de votre ville med-fan standard, quoi.
C'est donc en allant de fil blanc en fil blanc qu'on évolue dans cette histoire. Même sur la trilogie de l'Empire de Feist je me suis moins ennuyé. J'irai jusqu'au bout, quand même, afin de rendre un verdict honnête. Enfin, au bout de celui-ci, parce que les 6 suivants, il faudrait vraiment que ça change mid-livre pour que je change d'avis. C'est simple: autant pour mon livre précédent j'attendais avec impatience de pouvoir le reprendre, autant celui-ci j'y vais à reculons.
Mention rapide sur le style assez aléatoire: trop de mots, parfois pas utiles ou pas spécialement appropriés au contexte, ce qui ne fluidifie pas la lecture. Ca me surprend que ça ait passé le test qualité de l'éditeur, car ça saute aux yeux même d'un profane dans mon genre. Enfin, ça n'est pas forcément trop grave: je laisse le bénéfice du doute, c'est possible que ça s'améliore dans les prochains volumes (tout le monde apprend). Là aussi c'est intéressant: ça m'a permis de voir à quel point des livres comme la tour de garde (les 2 cycles) sont bien écrits
Bon, voilà, c'était mon ressenti à chaud sur ma lecture du moment. A très bientôt (j'en ai lu d'autres, en entier cette fois)!
Scap
Vous qui aimez la gloire soignez votre tombeau; couchez-vous y bien; tâchez d'y faire bonne figure, car vous y resterez.
Sans doute le format "nouvelle" qui donne un goût de trop peu (Mauvaise donne était nettement mieux, et pas mal du reste de Janua Vera).
