La Restauration, c’est bon, mangez-en !
Publié : sam. mai 10, 2025 2:33 pm
1815–1848 : où l’on remet la monarchie au micro-ondes et où le monde s’embrase quand même (et pas sur la bouche) !
Vous cherchez un cadre de jeu historique qui a la classe d’un roman de Balzac, l’intensité d’un scénario de Cthulhu, et la densité politique d’une partie de Fiasco en costume ? Ne bougez plus. Entre 1815 et 1848, l’Europe et une bonne partie du monde ont été un gigantesque chaudron bouillonnant d’intrigues, de révolutions, de voyages lointains, de coups d’État, de messes noires, de barricades et de duels au pistolet dans les salons à dorures. Vous allez adorer.
France : retour des rois, mais pas du calme
Après Napoléon, paf ! le retour des Bourbons (Louis XVIII, puis Charles X, pas le whisky américain), qui tentent de recoller les morceaux avec une monarchie "à l’ancienne mais un peu moderne quand même, hein, attention". Résultat ? Personne n’est content. Les ultras veulent revenir à la messe en latin et aux privilèges, les libéraux veulent voter, les bonapartistes rêvent d’un come-back de Tonton Napoléon Junior, et les républicains préparent déjà les barricades en lisant Robespierre sous la couette.
C’est l’âge d’or des sociétés secrètes, des carbonari (rien à voir avec les pâtes), des francs-maçons (pas si francs que ça), et des groupuscules plus ou moins ésotériques, et plutôt plus que moins. Ambiance Assassin’s Creed version corset & moustache garantie. Si vous cherchez des complots en cascade, des Javers qui traquent des anarchistes en haut-de-forme, ou des politiciens véreux (qui a dit "pléonasme" ?) qui se frottent aux bas-fonds, vous êtes servis.
Inspiration directe :
Les Habits Noirs de Paul Féval, un gang de criminels/infiltrés/politiques qui ferait passer Cobra pour un club de bridge. Son Grand maître, le Père-à-tous, serait (dit-on) immortel…
Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier : une enquête gothico-politique dans le Paris de 1830, avec flics intègres, loges secrètes et meurtres stylés.
Europe : "L’Ordre règne à Varsovie (et ailleurs !)"
Le Congrès de Vienne (1815) tente de remettre tout le monde dans les cases : rois en haut, peuples en bas, circulez et marchez droit ! Le tout avec la bénédiction implicite ou explicite d’une brochette de papes tous plus réactionnaires les uns que les autres, à faire passer Torquemada pour un influenceur progressiste.
Ça marche trois semaines. Ensuite, les peuples, ils commencent à avoir de drôles idées. Des idées en "-isme" : libéralisme, nationalisme, romantisme, socialisme, Saint simonisme... (non, pas encore wokisme, faut attendre un peu).
Ça nous mène à des révoltes, guerres d’indépendances et autres coups de pied dans la fourmilière :
- La Belgique (1830) se barre des Pays-Bas.
- La Grèce (1821–1830) dit "non" aux Ottomans et "oui" à la liberté (et aux philhellènes en capes noires).
- La Pologne (1830), l’Italie (un peu tout le temps, vu que c’est un gros bordel), l’Allemagne (en mode "on se cherche" et Bismarck est né… un 1er avril !)) se rebellent régulièrement.
Pour l’ambiance :
Le romantisme flambe : Delacroix peint des barricades en feu, Byron meurt pour la Grèce, Goethe pactise avec le Diable.
C’est le moment de jouer des idéalistes, des désabusés, des sabreurs en demi-solde, des poètes maudits et des arrivistes en mode Rastignac+.
Le reste du monde : on part en voyage… armé
Alors que l’Europe regarde son nombril, ailleurs, ça bouge grave. L’Amérique du Sud fait sa révolution : Bolívar, San Martín, duels dans la jungle, sabres au clair, discours vibrants. L’Algérie est "pacifiée" par les Français (comprendre : envahie, pillée, colonisée). L’Inde, elle, voit l’Empire britannique avancer à grands pas et à coups de canon. Bref, c’est le bon moment pour jouer :
- Des aventuriers baroudeurs entre deux guerres coloniales,
- Des diplomates-espions en territoire hostile,
- Des explorateurs romantiques partant chercher l’Atlantide au fond du Sahara.
Fun fact rôlistique : en 1821, la Société de Géographie est fondée à Paris. C’est là que les scientifiques, les militaires, les rêveurs et les illuminés échangent des cartes avec beaucoup de zones blanches, des crânes plus ou moins en cristal et des légendes vaguement (in)fondées. Un bon point de départ pour n’importe quelle expé avec carte au trésor.
Ambiance : romantisme, mystère et (un peu) de fantastique
Côté ton, c’est l’époque du romantisme avec un grand R : passions déchaînées, cieux tourmentés, amour tragique et poésie qui fait pleurer les chandeliers. Le surnaturel n’est jamais loin :
- Des savants fous qui jouent avec le galvanisme,
- Des magnétiseurs qui font tomber les dames,
- Des esprits qui frappent,
- Et des goules qui rôdent dans les égouts (ou au Parlement, selon vos préférences).
Idéal pour glisser une touche de fantastique à la sauce XIXe, façon Hugo, Sue, Féval ou Goethe (Faust, toujours lui). L’important : ça doit rester dans le ton de l’époque. Pas de zombies mutants à vapeur, sauf si c’est raconté par un médecin spirite dans une gazette très sérieuse.
Pendant ce temps-là, dans les coulisses du progrès...
Eh oui, pendant qu’on s’écharpe sur les barricades ou qu’on complote à la lueur des chandelles, une autre révolution avance à pas feutrés (mais bruyamment) : la Révolution industrielle. Usines à charbon, machines à vapeur, banquiers à favoris luisants, bourgeoisie qui rêve de rentabilité et de chemins de fer... C’est le règne du "toujours plus" : plus de productivité, plus de dividendes, plus d’enfants dans les mines (c’est rentable, c’est petit), afin que de riches bourgeois puissent devenir plus riches, quitte à ce que les pauvres puissent devenir plus pauvres.
On voit apparaître un monde où l’on passe du cheval à la locomotive, du pistolet à silex au revolver, du navire à voile au steamer. Les progrès scientifiques et techniques s’accélèrent : on galvanise des grenouilles, on joue avec l’électricité, on invente des moteurs, on pèse la lumière. Bref ! De quoi peupler nos scénarios d’industriels visionnaires (ou mégalos), d’ouvriers révoltés, de savants fous ou de syndicalistes en chapeau melon.
Et en jeu, ça donne quoi ?
Scénario type 1 : Paris, 1832. Une société secrète royaliste tente de déstabiliser le gouvernement orléaniste. Vos PJ sont flics, journalistes ou agents doubles. Enquêtes, filatures, retournements.
Scénario type 2 : Athènes, 1825. Des mercenaires philhellènes escortent un érudit qui cherche un artefact byzantin. Problèmes : Turcs, bandits, goules.
Scénario type 3 : Londres, 1840. Un magnétiseur allemand a convaincu des notables de pouvoir entrer en contact avec un esprit. Un meurtre survient. Lequel des invités cache sa vraie nature ?
Alors, tentés ?
Envie de ressortir les capes, les chandelles, les codes secrets et les mousquets ? Vous voyez d’autres angles, d’autres pistes ? Des romans ou BD à recommander pour creuser l’ambiance ? On ouvre le bal !!
Vous cherchez un cadre de jeu historique qui a la classe d’un roman de Balzac, l’intensité d’un scénario de Cthulhu, et la densité politique d’une partie de Fiasco en costume ? Ne bougez plus. Entre 1815 et 1848, l’Europe et une bonne partie du monde ont été un gigantesque chaudron bouillonnant d’intrigues, de révolutions, de voyages lointains, de coups d’État, de messes noires, de barricades et de duels au pistolet dans les salons à dorures. Vous allez adorer.
France : retour des rois, mais pas du calme
Après Napoléon, paf ! le retour des Bourbons (Louis XVIII, puis Charles X, pas le whisky américain), qui tentent de recoller les morceaux avec une monarchie "à l’ancienne mais un peu moderne quand même, hein, attention". Résultat ? Personne n’est content. Les ultras veulent revenir à la messe en latin et aux privilèges, les libéraux veulent voter, les bonapartistes rêvent d’un come-back de Tonton Napoléon Junior, et les républicains préparent déjà les barricades en lisant Robespierre sous la couette.
C’est l’âge d’or des sociétés secrètes, des carbonari (rien à voir avec les pâtes), des francs-maçons (pas si francs que ça), et des groupuscules plus ou moins ésotériques, et plutôt plus que moins. Ambiance Assassin’s Creed version corset & moustache garantie. Si vous cherchez des complots en cascade, des Javers qui traquent des anarchistes en haut-de-forme, ou des politiciens véreux (qui a dit "pléonasme" ?) qui se frottent aux bas-fonds, vous êtes servis.
Inspiration directe :
Les Habits Noirs de Paul Féval, un gang de criminels/infiltrés/politiques qui ferait passer Cobra pour un club de bridge. Son Grand maître, le Père-à-tous, serait (dit-on) immortel…
Le Bureau des affaires occultes d’Éric Fouassier : une enquête gothico-politique dans le Paris de 1830, avec flics intègres, loges secrètes et meurtres stylés.
Europe : "L’Ordre règne à Varsovie (et ailleurs !)"
Le Congrès de Vienne (1815) tente de remettre tout le monde dans les cases : rois en haut, peuples en bas, circulez et marchez droit ! Le tout avec la bénédiction implicite ou explicite d’une brochette de papes tous plus réactionnaires les uns que les autres, à faire passer Torquemada pour un influenceur progressiste.
Ça marche trois semaines. Ensuite, les peuples, ils commencent à avoir de drôles idées. Des idées en "-isme" : libéralisme, nationalisme, romantisme, socialisme, Saint simonisme... (non, pas encore wokisme, faut attendre un peu).
Ça nous mène à des révoltes, guerres d’indépendances et autres coups de pied dans la fourmilière :
- La Belgique (1830) se barre des Pays-Bas.
- La Grèce (1821–1830) dit "non" aux Ottomans et "oui" à la liberté (et aux philhellènes en capes noires).
- La Pologne (1830), l’Italie (un peu tout le temps, vu que c’est un gros bordel), l’Allemagne (en mode "on se cherche" et Bismarck est né… un 1er avril !)) se rebellent régulièrement.
Pour l’ambiance :
Le romantisme flambe : Delacroix peint des barricades en feu, Byron meurt pour la Grèce, Goethe pactise avec le Diable.
C’est le moment de jouer des idéalistes, des désabusés, des sabreurs en demi-solde, des poètes maudits et des arrivistes en mode Rastignac+.
Le reste du monde : on part en voyage… armé
Alors que l’Europe regarde son nombril, ailleurs, ça bouge grave. L’Amérique du Sud fait sa révolution : Bolívar, San Martín, duels dans la jungle, sabres au clair, discours vibrants. L’Algérie est "pacifiée" par les Français (comprendre : envahie, pillée, colonisée). L’Inde, elle, voit l’Empire britannique avancer à grands pas et à coups de canon. Bref, c’est le bon moment pour jouer :
- Des aventuriers baroudeurs entre deux guerres coloniales,
- Des diplomates-espions en territoire hostile,
- Des explorateurs romantiques partant chercher l’Atlantide au fond du Sahara.
Fun fact rôlistique : en 1821, la Société de Géographie est fondée à Paris. C’est là que les scientifiques, les militaires, les rêveurs et les illuminés échangent des cartes avec beaucoup de zones blanches, des crânes plus ou moins en cristal et des légendes vaguement (in)fondées. Un bon point de départ pour n’importe quelle expé avec carte au trésor.
Ambiance : romantisme, mystère et (un peu) de fantastique
Côté ton, c’est l’époque du romantisme avec un grand R : passions déchaînées, cieux tourmentés, amour tragique et poésie qui fait pleurer les chandeliers. Le surnaturel n’est jamais loin :
- Des savants fous qui jouent avec le galvanisme,
- Des magnétiseurs qui font tomber les dames,
- Des esprits qui frappent,
- Et des goules qui rôdent dans les égouts (ou au Parlement, selon vos préférences).
Idéal pour glisser une touche de fantastique à la sauce XIXe, façon Hugo, Sue, Féval ou Goethe (Faust, toujours lui). L’important : ça doit rester dans le ton de l’époque. Pas de zombies mutants à vapeur, sauf si c’est raconté par un médecin spirite dans une gazette très sérieuse.
Pendant ce temps-là, dans les coulisses du progrès...
Eh oui, pendant qu’on s’écharpe sur les barricades ou qu’on complote à la lueur des chandelles, une autre révolution avance à pas feutrés (mais bruyamment) : la Révolution industrielle. Usines à charbon, machines à vapeur, banquiers à favoris luisants, bourgeoisie qui rêve de rentabilité et de chemins de fer... C’est le règne du "toujours plus" : plus de productivité, plus de dividendes, plus d’enfants dans les mines (c’est rentable, c’est petit), afin que de riches bourgeois puissent devenir plus riches, quitte à ce que les pauvres puissent devenir plus pauvres.
On voit apparaître un monde où l’on passe du cheval à la locomotive, du pistolet à silex au revolver, du navire à voile au steamer. Les progrès scientifiques et techniques s’accélèrent : on galvanise des grenouilles, on joue avec l’électricité, on invente des moteurs, on pèse la lumière. Bref ! De quoi peupler nos scénarios d’industriels visionnaires (ou mégalos), d’ouvriers révoltés, de savants fous ou de syndicalistes en chapeau melon.
Et en jeu, ça donne quoi ?
Scénario type 1 : Paris, 1832. Une société secrète royaliste tente de déstabiliser le gouvernement orléaniste. Vos PJ sont flics, journalistes ou agents doubles. Enquêtes, filatures, retournements.
Scénario type 2 : Athènes, 1825. Des mercenaires philhellènes escortent un érudit qui cherche un artefact byzantin. Problèmes : Turcs, bandits, goules.
Scénario type 3 : Londres, 1840. Un magnétiseur allemand a convaincu des notables de pouvoir entrer en contact avec un esprit. Un meurtre survient. Lequel des invités cache sa vraie nature ?
Alors, tentés ?
Envie de ressortir les capes, les chandelles, les codes secrets et les mousquets ? Vous voyez d’autres angles, d’autres pistes ? Des romans ou BD à recommander pour creuser l’ambiance ? On ouvre le bal !!