1.) Quoi que c'est ?
The Hatefull Place de Dave Mitchell (2017)
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
En cherchant des informations sur un scénario du même auteur pour Lamentations of the Flame Princess (Sirenswail)
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Réfléchi
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Lamentations of the Flame Princess sous stéroïdes
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Lamentations of the Flame Princess sous stéroïdes
(*)
6.) Allez vous vous en servir ?
Déjà fait
7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Oui pour du one shot avec les scénarios de la game si l’on souhaite jouer dans l’univers du jeu à la lettre, ou bien avec quelques aménagements pour jouer en campagne ou dans un univers moins sombre.
Disponible en version électronique sur Drivethru ou en impression à la demande sur Lulu.
(*)Version longue : Il s’agit d’un jeu dont le système est basé sur les règles de Donjons & Dragons mais simplifié et modifié.
L’univers : le postulat de base est que notre monde est dominé par les ténèbres (au propre comme au figuré) suite à un événement à définir par le MJ (l'auteur propose plusieurs pistes). Il n’y a plus qu’une seule et unique heure d'ensoleillement par jour, les 23 heures restantes sont dominées par la nuit/les ténèbres (là encore, la cause est à définir par le MJ, avec plusieurs pistes données dans l'ouvrage).
Dans cette version de notre terre -la période historique est également au choix du MJ- le Mal a vaincu : l’Allemagne a gagné la seconde guerre mondiale, la Grande Peste a décimé toute l’Europe, Sherlock Holmes est Jack l’éventreur… bref vous voyez le tableau.
Les PJ sont des survivants et meurent généralement de façon horrible à la fin du scénario.
L’auteur est anglais, ses scénarios se déroulent naturellement en Angleterre durant les périodes de la chasse aux sorcières, et il s’inspire souvent du film The Wicker Man. Toutefois sa dernière aventure est une suite au roman Dracula.
La force de ce jeu est son suivi (pas évident pour des productions indépendantes) et surtout ses tables aléatoires : Comment débute la partie (les joueurs se balancent au bout d’une corde, les joueurs sont poursuivis) ? Qui sont les monstres ? Comment vont mourir les joueurs ? etc.
Les deux suppléments aux règles sont essentiellement des recueils de nouvelles tables aléatoires.
Celles-ci fourmillent d’idées et apportent suffisamment de matière pour créer ses propres scénarios, voir campagne, et un MJ pourra trouver leur utilité dans d’autres jeux.
Les règles : c’est donc du D&D simplifié et… très létal !
On retrouve -sous une autre appellation- les 4 classes classiques de D&D sans les peuples fantastiques, trois caractéristiques seulement (Corps, Esprit, Âme) au lieu des six classiques, un système de magie plus restreint (un sort ne peut être lancé qu'une fois par semaine et fait perdre des PV, la liste de sorts se limite à 10 et il y a toujours un risque pour le jeteur de sort d'être victime de son propre sortilège), et surtout :
- Tous les jets sont unifiés, que ce soit pour l’attaque, la défense, les actions ou les jets de sauvegarde : D20+bonus > 15
- Les PJ ont un nombre de PV fixe, égale à 20 + score de constitution ;
- Il n’y a pas de CA mais les PJ ont droit à un jet de défense ;
- Toutes les armes infligent les mêmes dés de dégâts, soit 4D10.
Oui, vous pouvez subir entre 4 et 40 PV en un coup !
L’auteur explique cela par le fait que lors d'un combat, une partie vitale peut être atteinte dès la première attaque.
Un simple cailloux lancé à la tempe peut tuer d’un seul coup par exemple.
Les combats sont donc rapides et mortels, aux joueurs de bien établir une stratégie ou de ruser.
Certains de mes joueurs qui ont l’habitude de foncer dans le tas se sont mis à jouer prudemment et à établir des stratégies !
Les PNJ et autres monstres n’ont pas de caractéristique hormis leur PV (sauf les démons qui disposent de deux capacités spéciales).
Les PNJ normaux ont 1D20 PV, les Monstres 40 PV et les démons 100 PV.
Le fait que les PNJ ne disposent pas de carac -donc pas de bonus sur leur jet- compense (un peu) les 4D10 de dégâts infligés aux PJ.
Il n’y a pas de niveau dans les règles de base, toutefois le troisième supplément propose des règles de campagne : survivre à une aventure fait progresser d’un niveau, avec de meilleurs bonus d’attaque et de défense, en contrepartie de désagréments (les personnages sont marqués par l’obscurité, et les PNJ réagissent avec dégoûts ou hostilement envers eux).
Le dernier niveau (7) considère qu’ils sont absorbés par les ténèbres et le jeu propose des pistes pour continuer à jouer dans cette dimension.
On peut jouer dans n’importe quelle période historique réelle ou imaginaire (futur, super héros), même si, comme je l’ai souligné plus haut, l’auteur se concentre dans ses scénarios et bacs à sable sur l’Angleterre des 15ème et 16ème siècles.
A noter, un autre auteur propose toutefois des scénarios durant la guerre d’indépendance américaine ((Times That Fry Men's Souls) ou la conquête de l'ouest (Riders of the Black Sage/Arizona Goes to Hell), mais aussi durant la seconde guerre mondiale (No Place Reich Home).
Ce n’est pas à mettre entre toutes les mains, le troisième supplément proposant par exemple un “marché de la chair”, avec son économie (que l'on retrouve dans le sandbox Riders of the Black Sage/Arizona Goes to Hell)…
A titre personnel et ludique, j’ai adapté notre campagne LotFP en cours à ces règles (des protestants poursuivis par les autorités catholiques qui ont fuient dans les Caraïbes), en zappant l’aspect "une seule heure d’ensoleillement par jour", mais en gardant les autres aspects horrifiques (LotFP oblige).
Je vais mettre LotFP à la corbeille, The Hateful Place étant un excellent substitut !