Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 7:31 pm
Du coup, tu penses à quoi ? à des cours de MJ ? des labels de "bon MJ" ? des "master classes" ?
Il me semble clair que comme toutes les activités humaines et à moins de verser dans un relativisme stérile, on peut ("peut" et non "doit") énormément progresser en JDR
Je ne pense à rien de particulier. Juste que, pour qui s'intéresse à l'amélioration des parties et, par richochet de l'engouement du public ne devrait pas oublier ce point majeur qui a beaucoup plus d'importance que le système, le contrat social ou d'autres points...
Et là où je trouve ça étonnant c'est que s'il y a bien une chose qui n'est jamais abordé frontalement, c'est bien les qualités qui permettent a un MJ de proposer un divertissement plus enivrant qu'une série télé ou un concert.
Qualités oratoires, qualités techniques, sens du collectif, autorité bienveillante etc...
Après, sincèrement, personnellement, je m'en fous je ne compte pas écrire une thèse sur le sujet mais je trouve toujours étonnant que celà soit beaucoup moins discuté que des points plus anecdotiques.
Si j'y réfléchis je trouve même que les questionnement sur le système, le contrat social ou les cartes X, même ont tendance a vouloir pallier une autorité concu comme défaillante et dangereuse. Comme si, au fond, le MJ devenait un potentiel danger pour une partie et les joueurs, alors, qu'a l'inverse total, il est le trucheur et le facilitateur et ne se concoit que comme autorité bienveillante.
Dernière modification par Harfang2 le jeu. nov. 21, 2024 6:09 am, modifié 3 fois.
Harfang2 a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 7:42 pm
Après, sincèrement, personnellement, je m'en fous je ne compte pas écrire une thèse sur le sujet mais je trouve toujours étonnant que celà soit beaucoup moins discuté que des points plus anecdotiques.
J'ai pourtant l'impression, notamment en ces lieux, qu'on travaille beaucoup à s'améliorer en tant que MJ. Et que le contrat social, la sécurité émotionnelle y concourent (notamment au sens du collectif), comme les techniques pour gérer des courses-poursuites, des combats de masse, la romance, l'horreur, l'incarnation des PNJs, etc.
Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 7:51 pm
J'ai pourtant l'impression, notamment en ces lieux, qu'on travaille beaucoup à s'améliorer en tant que MJ. Et que le contrat social, la sécurité émotionnelle y concourent (notamment au sens du collectif), comme les techniques pour gérer des courses-poursuites, des combats de masse, la romance, l'horreur, l'incarnation des PNJs, etc.
C'est clair : un bon forum c'est du cerveau collectif. On confronte les pratiques, on apporte des idées, des témoignages, des anecdotes, des règles, des ébauches d'univers, des critiques de jeu : ça peut bien enrichir une pratique (sans laquelle tout savoir reste théorique et vacillant)
Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 2:18 pm
Et les jeux sans MJ, ça n'a pas un peu changé la donne ? Ou le pourrait ?
Mon avis est que si c'était le cas, ils l'auraient déjà fait. Ces produits sont sur le marché depuis, quoi ?, la fin des années 90. Je n'ai pas l'impression que cela ait changé quoi que ce soit.
À Senlis, je discutais avec Sébastien Célerin de la gamme For the story et ça avait l'air de bien marcher (mais je n'ai pas de chiffre). Et on était en petit comité (4 au bar de l'hôtel), avec du pex (Olivier Caïra, Olivier Larue et je crois Guillaume Albin), donc je ne pense pas que c'était de la vantardise ni de la promo éhontée.
Et le mot « rôle » est totalement absent des boîtes ; si tu n'as pas un minimum de culture, tu ne sais pas que tu joues à un jeu de rôle, tu joues à un jeu où tu vas remplir une mission en choisissant un personnage et en répondant à des questions sur des cartes et à le fin ça formera une histoire.
Après, est-ce que ça a un impact sur le JdR tradi...
cdang a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 9:37 am
Un petit retex de terrain qui peut venir éclairer l'évolution du marché :
Johan Scipion a écrit : ↑mar. nov. 19, 2024 4:14 pm
Ensuite, le public, composé à 80 % de jeunes adultes débutants. Beaucoup n'avaient pour seule expérience du jeu de rôle qu'une ou des parties à Game'in Reims, lors de précédentes éditions du festival. Cela veut dire que le hobby suscite assez d'intérêt pour que pas mal de gens y reviennent l'année suivante, voire année après année, mais pas suffisamment pour qu'ils décident de s'y mettre de leur côté. Ce qui en soi m'interroge. Ou plus exactement, me conforte dans mon idée que l'animation effraie. Je veux bien être joueur parce que je trouve ça cool, mais n'envisage pas une seconde de m'improviser meneur. Un frein majeur, principale limite intrinsèque au développement du JdR.
Je prend un peu mon exemple, mais je pense qu'il est assez généralisable: le JDR demande un investissement en temps et en énergie très supérieur à beaucoup d'autres loisirs du même genre. Je ne joue que des one-shots de loin en loin (en général 1x/an en festival) parce que je sais que je ne vais pas pouvoir assurer une participation régulière. Pour les MJ c'est encore pire: non seulement ils ont beaucoup plus de travail mais en plus ils doivent pouvoir être à l'aise dans leur rôle, et ce n'est pas une chose aisée pour tout le monde.
Pourtant, cet investissement n'est pas une spécificité du JDR : le GN est dans le même cas, le sport aussi, j'imagine que c'est aussi le cas de la composition en musique (mélodie, chant). Et il y a plein de JV qui ne sont pas pour les casuals.
Pourtant l'effet Mercer des stars de foot, c’est plutôt d'encourager les jeunes à se mettre au foot, non ? Et avec les sports co et la compét', on est plus sur de la progression lente en solitaire et en privée.
Oui, le JDR est un loisir exigeant, en particulier pour le MJ (vu qu'on ne veut pas creuser les idées issues e sjeux sans MJ), mais c'est le cas de plein d'autres loisirs qui ne manquent pas d'adeptes.
Donc je ne suis pas convaincu que ce soit le problème principal, ni qu'il soit insurmontable. Je ne sais plus où j'avais lu que l'un des leviers pour l'essor du JDR (pardon, de D&D dans l'article), c'était de sortir du modèle de l'apprentissage (au sens 1 MJ maitre, 1 PJ/apprenti MJ) pour devenir MJ. Et j'ai furieusement l'impression que les guides de MJ, les forums/réseaux sociaux de JDR, les actual plays (pas ceux de Mercer, les vrais actual plays, ceux qui sont "actual" par Robert et sa bande qui mangent des chips sur twitch en jouant), etc. vont déjà dans ce sens depuis longtemps.
C'est sexy comme un organigramme de l'administration impériale dans Star Wars D6
Mes sites : Kosmos (un jdra sur la mythologie grecque qui a lu les auteurs antiques pour vous) ; blog de lectures ; site d'écriture.
Disclameur : j'ai écrit pour "Casus" et "Jdr Mag".
J'avais dit que c'était pour se faire peur ! Et c'est le plus sexy que j'ai trouvé sur le site...
J'ai l'impression que c'est du pignolage, mais ils disent qu'ils font ça depuis 45 ans, avec des publics spécifiques (handicap, autisme, etc.).
Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 10:12 pm
Pourtant, cet investissement n'est pas une spécificité du JDR : le GN est dans le même cas, le sport aussi, j'imagine que c'est aussi le cas de la composition en musique (mélodie, chant). Et il y a plein de JV qui ne sont pas pour les casuals.
J'ai parlé de "loisirs du même genre" et pas d' "activité" à dessein. ça n'a pas de sens de comparer avec le sport ou a musique. On peut le comparer aux jeux de société ou ou aux jeux vidéos. Les JdS c'est des règles qui tiennent sur une poignée de feuilles, des parties qui durent 20-60mn et c'est emballé. Bien sûr il y a des JdS qui demandent plus d'investissement mais ce n'est ni la majorité ni les représentants du hobby. Pour les JV c'est encore plus radical: même les plus durs ne demandent que quelques minutes d'apprentissage, et si le jeu en lui même dure longtemps, les parties peuvent être extrêmement courtes, et pour les jeux solos l'accès en permanence à la partie. En plus toute la gestion est laissé à l'ordinateur et on peut continuer un jeu des semaines après sa dernière partie exactement la où on l'avait laissé laissé juste en cliquant sur une icone. A comparer avec le JDR, ses livres bien épais, ses parties de 3 heures, ses scénarios de plusieurs parties, et ses campagnes de plusieurs mois où si tu as mal pris des notes ça va pas être facile de se remettre dans le bain après 2 mois de hiatus
Et pour le GN dont tu parles, c'est en effet plus contraignant que le JDR sur table, et pour ça, ça me semble très loin du niveau d'activité du JDR
Qui Revient de Loin a écrit : ↑mer. nov. 20, 2024 7:51 pm
J'ai pourtant l'impression, notamment en ces lieux, qu'on travaille beaucoup à s'améliorer en tant que MJ. Et que le contrat social, la sécurité émotionnelle y concourent (notamment au sens du collectif), comme les techniques pour gérer des courses-poursuites, des combats de masse, la romance, l'horreur, l'incarnation des PNJs, etc.
C'est aussi mon avis (il y a 3 bouquins chez Lapin Marteau sur le sujet).
Si je ne mets pas de carte X (j'estime ne pas en avoir besoin à L5A), je signale par contre que je suis un MJ bienveillant, càd que je ne piège pas les persos sur les erreurs que les joueurs peuvent commettre (d'étiquette, au hasard).
En convention, au contraire, je la mets systématiquement (1), et ça procède du même paradigme (on est là pour s'amuser).
(1) D'autant que Octogones et Orc'idée fournissent les supports.
edit : du diagramme je retiens surtout que les jeux sympa commencent à la 11° séance, pauvres MJ (et en plus ils paient).
Les actual play ne traduise pas la réalité du mj qui fait face à la fatigue de la journée/semaine, l'absence de dernière minute d'un.e joueur/joueuse, le retard d'un.e autre, la contrainte du dernier métro, ou le manque d'attention pour diverses raisons (stress, malade, ou tout simplement pas dans le mood).
C'est ça qu'il faut apprendre à gérer d'abord.
Un MJ débutant qui connait assez bien les règles de son jeu et qui prend un scénario du commerce solide et adapté, n'aura pas de difficulté si les joueurs sont motivés.
Et cette phase peut durer longtemps parce qu'il y aura toujours des aléas et autant s'appuyer sur des fondations solides (jeu + scénario) que de vouloir tout faire (créer son jeu, son scénario...).
Le pire pour moi en tant que joueur c'est de tomber sur un MJ débutant qui a créé son propre scénario, voire son propre système.
Je crois que l'une des forces du jeu de rôle, c'est que c'est une activité qui peut se pratiquer occasionnellement, sans beaucoup d'investissement, si on est simplement joueur, mais dans laquelle on peut aussi se plonger intensément, même en dehors des parties. Même si on ne joue pas chaque semaine, on peut lire, écrire, fabriquer, dessiner, imaginer du jeu de rôle tous les jours. On peut en discuter et théoriser à son sujet comme on le fait ici.
Encore plus fort : les rôlistes les plus investis et les occasionnels peuvent se retrouver ensemble à la même table sans qu'il y ait de décalage entre eux. Ils ont même besoin les uns des autres, parce qu'ils forment une symbiose MJ/joueurs.
Pas sûr qu'il y ait tant de loisirs que ça qui offre ces possibilités.