Aux USA, il pleut désormais des centaines de milliards de dollars pour [le] développement [de l'IA], et en "réponse" la France organise un sommet international de l'IA pour attirer des projets sur le territoire :
https://t.ly/xVNBC
Notre argument ? Nous avons plein d'électricité décarbonée, donc c'est chez nous qu'il faut mettre les serveurs. Nous avons plein d'ingénieurs compétents, donc c'est chez nous qu'il faut mettre les centres de recherche et les start-up.
Tout cela serait peut-être bel et bon dans un monde infini. Malheureusement, dans le monde fini, ce qui va se passer n'est pas un développement profitable à tous et sur tous les plans, mais plutôt un effet d'éviction sur d'autres secteurs, avec un risque social et environnemental à la clé.
[...]
Avec moins d'énergie en Europe, et donc une économie réelle qui a cessé de croître, plus nous allons mettre de moyens ici, et moins il en restera là. Si nous mettons plus de cerveaux, de kWh, et de cuivre pour faire de l'intelligence artificielle, il en restera moins pour rendre durables et résilientes l'industrie, l'agriculture, les infrastructures de transport, ou encore les logements.
Ce n'est pas Chat GPT qui va faire baisser la température sous les combles en cas de canicule, ou rendre les abeilles résistantes aux néonicotinoïdes ! L'IA ne va pas plus faire apparaître des hectares de terre ou faire pleuvoir plus.
Le temps, les cerveaux, les moyens matériels et l'électricité que nous allons mettre dans le superflu manquera - et en fait manque déjà - au nécessaire. A l'heure des économies budgétaires partout, où est la réflexion sur ce dont nous avons vraiment besoin ?
Il ne faut pas s'y tromper : l'IA est initialement partie d'un petit groupe d'individus qui n'ont pas d'autre besoin que de s'amuser ou de nourrir des rêves de domination parce qu'ils ont déjà tout le reste. Mais sommes nous obligés de nous mettre dans leur sillage sans nous poser la moindre question ?