Saladdin a écrit : ↑lun. févr. 10, 2025 5:30 pm
cdang a écrit : ↑lun. févr. 10, 2025 10:47 am
L'Unesco vient de pondre un
Référentiel de compétences en IA pour les enseignants :
Ce sont de bien belles idées. Mais en attendant, côté élèves, l’IA sert principalement à une chose : tricher. C’en est au point que je ne peux plus donner certains devoirs à la maison, parce que je sais qu’il n’y aura pas d’efforts mais uniquement une repompe intégrale. Même mes gosses, plutôt bons élèves, ne se prennent plus du tout la tête…
Ça, ça m'inquiète vraiment.
Déjà, fin années 2000, j'avais halluciné de voir un élève me rendre en devoir de punition une impression
brute de la page wikipédia, coupée à la 2e page car j'avais demandé que 2 pages...
Puis il y avait eu la réforme qui réduisait énormément les devoirs à la maison (j'avais alors déjà abandonné le métier de prof) et je me demandais vraiment comment les élèves pouvaient apprendre correctement sans faire de devoirs.
Avec l'IA, ça va encore plus loin... j'ai l'impression qu'il n'y a plus aucun moyen de faire travailler les élèves en dehors des cours (et encore, pendant les cours...), ce qui devrait réduire encore plus leur niveau, accroitre la différence entre les familles qui ont conscience du besoin d'apprendre à travailler, de réviser ET qui peuvent accompagner leurs enfants pour ça.
Donc, oui, il faut apprendre à comprendre l'IA, son fonctionnement, ses enjeux et risques (deepfake, etc.), à la repérer, à ajouter cette hypothèse dans son esprit critique, et à l'utiliser, mais il faut aussi que les élèves continuent à apprendre tout simplement, à comprendre tout simplement. je suis très inquiet
Ma lueur d'espoir, c'est qu'on trouvera peut-être des solutions*, mais ça va être plus compliqué que de dire comme à mon époque (1990-2000) "pas de calculatrice en salle".
*J'en vois bien une, mais j'y crois pas : empêché le passage en classe supérieur tant que les résultats lors des contrôles/examens en classe ne donnent pas de résultats satisfaisants, créant le besoin pour les élèves de travailler/apprendre/réviser. Ça impliquerais une culture de l'échec et une augmentation de la taille/du nombre de salles et du nombre de profs qui va à l'inverse de ce qui se fait depuis des décennies, et ça ne résoudrait pas le problème de l'inégalité scolaire, avec des élèves qui profiteraient pour arriver plus tôt dans la vie active, qui seraient cognitivement plus armés que leur tranche d'âge.