Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
- Go@t
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Question aux adeptes de livres audio : vous conseilleriez quoi comme sites/applis pour quelqu'un qui est apple addict. (C'est pour mon père, qui commence à souffrir de DMLA.)
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- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Je ne sais pas si c'est Apple compatible, mais je suis content d'Audible, même si leur fond de livre, ce n'est pas ma came.
Il va falloir voir ce qu'il a envie de lire. Et regarder auprès de ta médiathèque : les médiathèques par ici sont regroupées dans une médiathèque régionale qui propose des livres audio pas si dégueu (mais qui se lisent via un explorateur internet).
Il va falloir voir ce qu'il a envie de lire. Et regarder auprès de ta médiathèque : les médiathèques par ici sont regroupées dans une médiathèque régionale qui propose des livres audio pas si dégueu (mais qui se lisent via un explorateur internet).
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Je pensais justement à toi. Je t'ai pris en exemple pour lui vendre le truc (il a du mal à accepter sa baisse de vue).Erwan G a écrit : ↑jeu. oct. 30, 2025 3:49 pm Je ne sais pas si c'est Apple compatible, mais je suis content d'Audible, même si leur fond de livre, ce n'est pas ma came.
Il va falloir voir ce qu'il a envie de lire. Et regarder auprès de ta médiathèque : les médiathèques par ici sont regroupées dans une médiathèque régionale qui propose des livres audio pas si dégueu (mais qui se lisent via un explorateur internet).
Il va voir la médiathèque du coin, oui. J'ai vu qu'elle proposait des livres audio mais sans indiquer comment les télécharger.
Audible, on se demandait si ça valait l'investissement.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Sur Apple, il y a l’appli « livres » qui propose du texte et de l’audio à l’achat.
- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Go@t a écrit : ↑jeu. oct. 30, 2025 3:55 pmJe pensais justement à toi. Je t'ai pris en exemple pour lui vendre le truc (il a du mal à accepter sa baisse de vue).Erwan G a écrit : ↑jeu. oct. 30, 2025 3:49 pm Je ne sais pas si c'est Apple compatible, mais je suis content d'Audible, même si leur fond de livre, ce n'est pas ma came.
Il va falloir voir ce qu'il a envie de lire. Et regarder auprès de ta médiathèque : les médiathèques par ici sont regroupées dans une médiathèque régionale qui propose des livres audio pas si dégueu (mais qui se lisent via un explorateur internet).
Il va voir la médiathèque du coin, oui. J'ai vu qu'elle proposait des livres audio mais sans indiquer comment les télécharger.
Tu ne les télécharges pas, tu les lis sur le site de la bibliothèque numérique et c'est un peu la merde.
Alors, j'ai commencé à m'intéresser à Audible lorsque l'un de mes amis, atteint d'un problème de vision incapacitant, n'arrivait plus à lire. Nous avons donc regardé les livres sur Audible et il y a de quoi faire.
Les + :
- L'interface est assez simple à utiliser
- Il y a un peu de tout, beaucoup de développement personnel et de livres à la mode, mais on peut trouver des choses. L'offre SF est peut-être un chouille moins fournie ou l'est avec des livres douteux (genre Hypérion et ses suites).
- La bibliothèque est partageable : il suffit de prévoir la possibilité de comptes enfants sur d'autres terminaux et les membres de la famille peuvent avoir accès aux livres audios partagés (ce qui permet de garder pour soi la consommation de littérature érotique ou, pire, la lecture de livres de Barjavel)
- Si tu as un compte Amazon music, tu as le droit à un livre audio par mois.
- Les productions Audible studio sont généralement bonnes. Vous ai-je déjà parlé de Dungeon Crawler Carl ?
- Tu peux suspendre ou résilier ton abonnement quand tu le souhaites. Tu conserves les livres achetés (et tu peux récupérer les précommandes si tu as utilisé l'un de tes crédits audios pour faire un achat de ce type).
- Tu peux utiliser plusieurs terminaux pour lire tes livres : le téléphone, la tablette par application, le PC par le biais du site. Chaque terminal prend en compte la dernière lecture faite.
- Les succès programmés/actés sont assez rapidement disponible.
- Tu as le droit à l'erreur : si tu t'es trompé, tu peux "rendre" le livre et récupérer ton crédit audio. Il y a, je crois, une condition de temps d'écoute (le temps que tu te rendes compte que tu as acheté le livre allemand, par exemple, ou que tu es tombé sur un lecteur QUI PENSE QUE LES LIVRES DE FANTAYSI DOIVENT ÊTRE LUS AVEC UNE GROSSE VOIX).
Les - :
- Le meilleur moyen d'en profiter est l'abonnement, c'est 9,99 € par mois pour un livre par mois. Les livres audios sont chers, je n'ai aucune idée de ce qu'ils coutent ailleurs, mais acheter en dehors de l'abonnement est une très couteux (le prix d'un livre en grand format, 25+ €). Tu peux néanmoins racheter des crédits en plus, plus tu en prends en une fois, moins ils coûtent chers (mais ne viennent pas en déduction de ton abonnement).
- Tous les lecteurs ne se valent pas.
- Sur le téléphone, en Bluetooth, des fois, tu ne sais pas pourquoi mais l'appli continue de lire alors que tu l'as arrêtée ou débranchée. Retrouver le point où tu étais est encore plus compliqué qu'avec un livre papier.
- Il y a beaucoup trop de développement personnels et de livres foireux (genre du Joël Dickers ou du Barjavel).
- La recherche, si tu n'as pas de nom précis, est assez bordélique.
- L'offre en français est faible comparée à l'offre en anglais. Il y a des auteurs dont tu n'as que les livres les plus récents et pas les séries complètes, dont les premiers tomes sont dans la langue d'Omer Simpson.
Pour moi, c'est une belle alternative quand tu ne peux pas/plus lire. Il faut s'y faire, ça demande un peu de patience. Et ça a un gros avantage : quand tu tombes sur un auteur qui remplit son livre de mots pour cacher son absence total de fond, tu peux écouter d'une oreille distraite en faisant totalement autre chose. Oui, Dan, je parlais de toi.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Une mediatheque bien fournie et un logiciel pour convertir des CD/DVD en mp3 ou un site que la modération réprouve, et n'importe quel lecteur mp3 qu'il utilise déjà.
Le problème va être dans l'ordre de lecture, il faut faire gaffe en fonction des logiciels à la cohérence entre le nommage des fichiers et les informations ou titre des chapitres dans le mp3. Je me rappelle avoir eu des problèmes sur iPad et que les chapitres paraissait être ordonnés n'importe comment selon que les champs mp3 étaient correctemment remplis ou pas...
Problème que tu as peut-être déjà eu en rippant ta CDthèque musicale...
- tauther
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'ai commencé à le lire, et pour l'instant on s'emmerde...Sammael99 a écrit : ↑mar. mai 20, 2025 2:20 pm
Pour ce que ça vaut, je recommande très chaudement Lonesome Dove, dont j'avais publié une critique élogieuse : https://benfelten.blogspot.com/2018/06/ ... urtry.html
Du coup, je suis allé relire ton feedback:
Alors, je suis rassuré que cela demarre lentement. Je suis d'accord que les persos sont "very well fleshed out", mais je les trouve un peu caricaturaux...The beginning is slow going although the characters are very well fleshed out and endearing, but it's really when things get going with the cattle drive that the novel becomes gripping and unputdownable.
Spoon est revenu et commence à "frequenter" Lorena Wood , j'espère cela va bientôt démarrer...
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Federico67
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Suite au même conseil, j'ai commencé "La marche du mort", prequel de LD (McCrae et Call sont de jeunes recrues des texas rangers).
J'en suis juste au premier quart. J'aime bien
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
J'ai adoré les 2 tomes de lonesome dove lus il y a 2-3 ans.
J'avais enchainé avec Lune Commanche que j'ai détesté. J'avais l'impression de lire du fan service et que ça servait juste à faire le lien entre la Marche du Mort (que je n'ai pas lu) et la série principale. Le bouquin était juste "pas terrible", mais j'en attendais quelque chose.
Il faudra que je m'y remette et que je lise les deux tomes restants ("la marche du mort", donc. et "streets of laredo")
Adj
J'avais enchainé avec Lune Commanche que j'ai détesté. J'avais l'impression de lire du fan service et que ça servait juste à faire le lien entre la Marche du Mort (que je n'ai pas lu) et la série principale. Le bouquin était juste "pas terrible", mais j'en attendais quelque chose.
Il faudra que je m'y remette et que je lise les deux tomes restants ("la marche du mort", donc. et "streets of laredo")
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- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

LES CLANS DE LA LUNE ALPHANE
Philip K. Dick
Finalement, j’ai fini par laisser tomber mon livre chinois du XIVème siècle : il est en trois volumes, je n’ai que le premier et vu le temps nécessaire pour que je me familiarise avec les noms des personnages, je ne veux pas prendre le risque de me sentir tout perdu le jour où je mettrai la main sur le tome 2 et le tome 3. A la place, je suis allé vers un petit livre court et facile à lire. Je croyais avoir lu tous les romans de Philip K Dick. Vu le livre, je pense que je dois l’avoir depuis un certain temps. J’ai commencé la lecture et je me suis rendu compte que ce livre ne me disait rien, mais alors rien d’une force…
Sur une lune habitable du système Alpha du Centaure vivent des gens qui se réunissent selon des clans : les Pares sont des spécialistes de la défense et voient le danger partout, les Manes sont des chercheurs et des combattants réputés, les Poly des gens qui semblent ne jamais vraiment sortir de l’enfance, les Skizo des mystiques et les Heebs des sortes d’esclaves lents. Les clans se réunissent régulièrement pour s’accorder, notamment sur les menaces externes.
Chuck Rittersdorf est un scénariste de simulacres (des robots semi intelligent) qui travaille pour la CIA. Marié à Mary, une belle psychiatre, il apprend la volonté de son épouse de divorcer en raison de son manque total d’ambition. Alors que la séparation survient, Mary se voit confier une mission sur la lune du système Alpha du Centaure dont les terriens revendiquent la propriété après la guerre contre les habitants extra-terrestres de ce système, sur laquelle il y eu, il y a à peu près 25 ans, un hôpital psychiatrique. La CIA décide d’adjoindre à cette mission un simulacre pour savoir ce qui se passe sur cette lune. Dans le même temps, Chuck déménage, fait la connaissance d’une créature spongiforme doué de la capacité de lire les esprits, Lord Running Clam, et se retrouve à devoir travailler pour Bunny Hentman, un comique très connu de la télévision terrienne. C’est à ce moment là que semble murir dans l’esprit de Chuck l’idée d’utiliser le simulacre pour tuer sa future ex-femme.
Clairement, ce n’est pas l’un des meilleurs Philip K Dick que j’ai lu jusqu’à présent. Sans dire qu’il est mauvais, je l’ai trouvé sans intérêt. La partie complots est trop grosse et trop prévisible tandis que les questions tournant autour des maladies mentales des membres des clans de la Lune alphane ne présentent pas grand intérêt. Après avoir fini le roman, je suis resté un certain temps à me demander ce que j’avais lu et ce que j’avais à en tirer.
Rien.
Ou presque. En tout cas, trop peu pour un texte signé par Philip K. Dick. Si je suis habitué à des fins abruptes et provocantes (qui est mort dans UbIk ? Qu’est-ce que la réalité dans le Maitre du haut château ?), autant là, je la trouve aussi insipide que le reste du roman qui n’a pas réussi à me passionner ou à m’interpeler. Tout en étant quelque part dans les thématiques de Dick, nous sommes assez loin de ce qu’il a pu en faire dans des livres à mon sens plus aboutis et plus riches.
Clairement, l’un des romans de Dick que j’ai le moins aimé.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
L'entreprise des Indes, Erik Orsenna
Premier livre de cet auteur que je lis.
Lecture prenant d'ailleurs place après trois abandons de lectures du a des ouvrages d'une médiocrité assez consternante qui ne trouveraient comme circonstances atténuantes que l'atmosphère maussade de l'automne ou du lecteur.
C'était donc avec un mélange de dépit et d'espoir que j'ouvrais ce pauvre ouvrage usé trouvait dans des une benne et l'ouvrit.
Ce fut là, une découverte agréable de l'auteur. Enfin! Je retrouvais un écrivain capable d'une écriture souple, non dénuée de quelques élégances alliée à une vraie narration. Joie de retrouver ici du solide dans l'architecture et du fluide dans le style. Oui, Orsenna, mérite donc bien à mes yeux le doux titre d'écrivain et jamais plus je ne repasserai près de l'un de ces ouvrages sans me demander si l'écrivain vaut le coup.
Sur le fond de l'Histoire nous avons là l'exposé de la vie de Bartolomé Colomb, frère de Christophe qui nous brossera un tracé très subjectif de sa vie, de celle de son frère et de la route que suivra leur vie. Très subjectif car Orsenna ne tiens pas, ici, à faire dans l'exhaustif et le biographique. Non, son projet est un roman et sa plume celle d'un écrivain caboteur qui ira bien où il veut et se servira du prétexte de son récit pour exposer ce qui lui tiens à coeur; de la un passage sur l'algèbre, un autre sur les juifs... et pourquoi pas? Un auteur qui se force fait rarement du bon travail, et là, Orsenna nous fait facilement suivre son récit.
Un bon récit, donc, qui vaut son temps de lecture et apportera un éclairage agréable sur le personnage Colomb et, surtout, le contexte de la découverte des amériques....
Pour autant, le roman a ses limites et ouvre plus de portes qu'ils n'en explorent. Et si Orsenna est bon écrivain, je le trouve un peu paresseux, avec toute cette matière, dont témoigne, d'ailleurs, l'imposante bibliographie qu'il nous propose et qu'il a sans doute lu, il y avait matière a plus intense, plus large et plus profond. Et c'est, au fond, regrettable, un peu comme un Colomb qui aurait gaché son talent en cabotant entre Lisbonne - Bordeaux durant toute sa carrière.
Premier livre de cet auteur que je lis.
Lecture prenant d'ailleurs place après trois abandons de lectures du a des ouvrages d'une médiocrité assez consternante qui ne trouveraient comme circonstances atténuantes que l'atmosphère maussade de l'automne ou du lecteur.
C'était donc avec un mélange de dépit et d'espoir que j'ouvrais ce pauvre ouvrage usé trouvait dans des une benne et l'ouvrit.
Ce fut là, une découverte agréable de l'auteur. Enfin! Je retrouvais un écrivain capable d'une écriture souple, non dénuée de quelques élégances alliée à une vraie narration. Joie de retrouver ici du solide dans l'architecture et du fluide dans le style. Oui, Orsenna, mérite donc bien à mes yeux le doux titre d'écrivain et jamais plus je ne repasserai près de l'un de ces ouvrages sans me demander si l'écrivain vaut le coup.
Sur le fond de l'Histoire nous avons là l'exposé de la vie de Bartolomé Colomb, frère de Christophe qui nous brossera un tracé très subjectif de sa vie, de celle de son frère et de la route que suivra leur vie. Très subjectif car Orsenna ne tiens pas, ici, à faire dans l'exhaustif et le biographique. Non, son projet est un roman et sa plume celle d'un écrivain caboteur qui ira bien où il veut et se servira du prétexte de son récit pour exposer ce qui lui tiens à coeur; de la un passage sur l'algèbre, un autre sur les juifs... et pourquoi pas? Un auteur qui se force fait rarement du bon travail, et là, Orsenna nous fait facilement suivre son récit.
Un bon récit, donc, qui vaut son temps de lecture et apportera un éclairage agréable sur le personnage Colomb et, surtout, le contexte de la découverte des amériques....
Pour autant, le roman a ses limites et ouvre plus de portes qu'ils n'en explorent. Et si Orsenna est bon écrivain, je le trouve un peu paresseux, avec toute cette matière, dont témoigne, d'ailleurs, l'imposante bibliographie qu'il nous propose et qu'il a sans doute lu, il y avait matière a plus intense, plus large et plus profond. Et c'est, au fond, regrettable, un peu comme un Colomb qui aurait gaché son talent en cabotant entre Lisbonne - Bordeaux durant toute sa carrière.
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- Erwan G
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Ok, je tenterai Orsena que je ne connais pas. Mais si tu cherches un autre auteur dans ce style (et pas paresseux, au vu des choix de ses thèmes et de sa façon de les traiter), je ne peux que te recommander chaudement Leçons de Ian McEwan dont j'ai parlé il y a peu de temps. On pourrait écrire ces mêmes lignes sur son livre.
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)
Scriptarium publie L'Éclipse du Kaï de Joe Dever et John Grant. Il s'agit de la traduction de Eclipse of the Kai (Berkley Pub Group, 1989), et il inaugure la collection « Les Légendes de Loup Solitaire » ( Legends of Lone Wolf)
https://scriptarium.org/potinier/ls/un- ... aire-r378/
Spoiler:
À la fois antépisode et novélisation, ce roman raconte en détail les événements menant à la trahison de Vonotar, son alliance avec le Maître des Ténèbres Zagarna et le massacre des Seigneurs Kaï.
[...]
Autre bonne nouvelle : le deuxième volume de la série, intitulé The Dark Door Opens, est en cours de traduction ! Il est trop tôt pour promettre une date de publication, mais nous visons 2026.
https://scriptarium.org/potinier/ls/un- ... aire-r378/
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Re: Les livres dont vous n'êtes pas le héros (et sans image)

L’EVEIL D’ENDYMION
Dan Simmons
J’ai fini le cycle d’Hypérion. Je ne sais pas si je dois être fier d’avoir tenu jusqu’au bout ou si je dois pleurer du temps passé sur cette chose. Je n’ai qu’une seule certitude : je ne l’ai fini que parce que c’était un livre audio, j’aurais abandonné le livre papier bien avant. D’un autre coté, si le livre était en papier, j’aurais de quoi allumer le barbecue.
Raoul est toujours dans sa ridicule cellule à chat de Schrödinger, où il reprend le fil de son histoire. Quatre ans se sont écoulés depuis qu’Enée et lui sont arrivés sur la Terre qui est ailleurs dans l’univers. Mais voilà, le temps du changement est venu. Donc, après nous avoir longuement présenté sa vie sur la Terre, sans que cela n’ait le moindre intérêt sur le reste de l’histoire, Raoul part à travers les portails distrans pour retrouver le vaisseau du Consul. S’en suit une série de péripéties passionnantes (non), la traversée de plusieurs mondes, la chasse de la PAX (PACS ?), un calcul rénal qui manque de devenir fatal, une présentation exhaustive d’une planète et de ses mœurs (toujours sans intérêt autre que de tenter de justifier l’hommage à Jack Vance), l’arrivée sur une planète gazeuse avec des pages et des pages de descriptions pseudo poétiques de la météo locale puis, sans que l’on ne comprenne ni comment ni pourquoi, l’arrivée sur la planète du vaisseau du Consul, des soins totaux dans le vaisseau tandis qu’il se dirige vers la planète bouddhiste. Tout cela entrecoupé de l’histoire du père capitaine De Soya qui se voit obligé de rempiler dans la Flotte (pourquoi, alors que personne ne lui fait confiance ? Mystère et boule de gomme, on n’est pas à une contradiction près), des pages et des pages sur des acteurs secondaires qui font des choses sans aucun impact sur l’histoire (mention spéciale pour le commerçant qui a grandi sur une planète japonaise qui l’a éduque en vrai samurai qui tente de participer à un complot visant à changer de pape ou à s’allier directement avec le Technocentre) et la rébellion surprise du père capitaine de Soya (comment ça, vous le saviez depuis le départ ?), sans parler des pérégrinations de Némès et de ses jumeaux maléfiques, du conseiller Albedo sur des planètes où il stocke les humains disparus des planètes traversées par Raoul et Enée pendant le tome précédent…) et l’enquête la plus inutile et la plus débile jamais écrite depuis l’aube de l’humanité menée par le cardinal John Domenico Mustapha qui, loin de l’amener à comprendre quoi que ce soit, le laisse dans son rôle de grand méchant inquisiteur sans foi ni loi. Et la révélation du secret aux pontes de l’Eglise : le Technocentre est leur allié depuis le début et l’on se trompe sur lui. Il n’est pas le grand méchant présenté dans les Cantos d’Hypérion ou l’Eglise. Non, une grande partie du Centre est l’allié des humains et, comme eux, ils entendent lutter contre l’infection virale qu’est Enée. Donc, après ces détours, Raoul retrouve Enée chez les bouddhistes. On va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses, non ?
Bah non, sinon, ça ne serait pas un livre de Dan Simmons.
On va commencer par des pages et des pages sur la façon dont on se déplace sur une planète sur laquelle les véhicules modernes sont interdis : les tyroliennes, les luges dangereuses, tout y passe pour… Bin, simplement pour retrouver Enée et lui dire que la PAX (PACS ?) est arrivée sur la planète et que, oh là là, plus rien ne va. Mais on va rester là et les attendre. Bien plus encore, on va faire en sorte d’aller les rencontrer chez le Dalaï Lama (là, ce n’est plus un exil, c’est une excommunion) Là, Enée et Raoul vont rencontrer le cardinal Lordussami qui veut devenir vizir à la place du vizir, John Domenico, Némès et les autres, qui vont avoir une discussion des plus soporifiques sur la différence entre les deux religions et la vision spirituelle d’Enée. Bien évidemment, à un moment dans la soirée, Némès et ses pairs vont tenter de capturer ou de tuer Enée mais ils seront empêchés de le faire par Termin… euh, le Gritch. Dans le cadre d’une dernière discussion, Enée va expliquer qu’elle est le virus que le Centre présente : son sang contient des nanomachines (ouais, tu va faire quoi, gros ?) qui se transmettent par la consommation de son sang. Ouais, comme le Christ, on s’est trompé en croyant qu’il parlait de la transsubstantiation, alors que son discours devait être pris au sens littéral : boire son sang ou manger sa chair donnait accès au Vide qui lit. Non, mais, il se prend pour qui, Dan Brown, Dan Simmons est le maitre des Dan qui écrivent des livres avec des révélations dedans. Elle finit par faire communier tout le monde (sauf Raoul) pour qu’ils puissent entendre les voix des morts et des vivants et la musique des sphères, avant de faire le premier pas dans le Vide qui lie. S’ensuit une dernière nuit ensemble avant de partir, Raoul qui fait la gueule à Enée parce qu’il apprend ce qu’elle a fait pendant les un an, 11 mois et 6 heures qui manquent à son emploi du temps, période pendant laquelle elle s’est mariée et a eu un enfant. La trahison est trop grande, alors on prend une vingtaine de pages de l’expédition de Raoul dans la montagne pour évacuer sa colère et célébrer sa jalousie avant le départ du lendemain.
Ah, j’ai omis un détail important. Je ne sais pas si vous connaissez la piste mal cachée (17) de Picardia Independenza des Fatals Picards, dont les paroles sont :
Bonjour les enfants, c’est l’ami Émile avec vous,
Et nous allons faire une chanson qui s’appelle : La ferme.
Un, deux, un deux trois quatre !
C’est l’introduction.
D’abord, il y a Hector le castor,
Et Édouard le canard,
Et José le sanglier,
Et Charlotte la marmotte,
Et Mireille l’abeille,
Et Léon le frelon,
Et Fédor le porc [...] (ça continue pendant 8 minutes 45, comme dans le roman de Dan Simmons)
Dan Simmons nous en fait des pages et des pages, de gens sans aucun intérêt ni aucune importance dans l’histoire, mais que l’on va citer, dans des listes interminables, pour dire qui est là, qui ne l’est pas. Une liste de nom piochés dans un onomastikon quelconque qui n’ont l’intérêt que de remplir le livre inutilement. Donc, Edouard le canard, José le sanglier, Charlotte la marmotte et tous les autres sont là. Ou pas.
Pendant que l’auteur est occupé à ces énumérations infinies, on apprend que la PAX (PACS) a utilisé le système de la planète bouddhiste pour tendre un piège au père capitaine de Soya qui s’est enfuit avec son vaisseau archange pour rallier les exos. Lorsqu’il arrive dans le système solaire, il est attaqué de toutes parts et se défend mais est finalement détruit, sous les yeux ébahis de Raoul et d’Enée qui profitent du spectacle de lumières sans son. Inutile de dire que, à ce moment-là, vous êtes pris d’une angoisse pour le père capitaine de Soya : comment l’auteur va-t-il réussir à sauver son personnage qui semble, visiblement, tant compter pour lui ?
Mais à la fin, la PAX (PACS ?) décide de passer à l’action : les Némès se mettent en chasse d’Enée qui, pendant ce temps, s’enfuit vers le sommet le plus haut. Parce que, c’est bien connu, ce qui est en haut est comme ce qui est en bas et pourquoi pas : de toutes façons, ils ne peuvent pas prendre le vaisseau du Consul, caché sur une lune, parce qu’il se ferait détruire s’il approchait de la planète au vu de la puissance militaire spatiale présente dans le système. Alors, on suit, marche après marche, l’ascension du plus au pic, après un vol plané en deltaplane. Au sommet, Ô surprise, on retrouve le père capitaine de Soya, le sergent Gregorius (qui n’a plus que quelques répliques sans intérêt), tous blessés. A ce moment-là, le vaisseau du Consul apparait (ouais, c’est comme ça, hein, ce n’est pas comme si on avait dit quelques pages plus tôt que cela semblait impossible mais visiblement, ce que l’auteur écrit à un moment donné ne doit pas être considéré comme contraignant pour la suite). Tout le monde va réussir à s’enfuir, mais Némès apparait. Le lecteur ne peut qu’être surpris d’un tel retournement de situation. Comment vont-ils en réchapper ? Il y a trop de pages restantes pour que cela s’arrêt ici, comme cela. D’un coup, d’un seul, Raoul va se découvrir les mêmes capacités que Némès et ils vont pouvoir s’affronter dans un corps à corps épique digne d’un film avec Terence Hill et Bud Spencer. A la fin, Némès est défaite, Raoul est mourant, mais tout le monde monte à bord du vaisseau qui va chercher les autres amis de la ferme, Edouard le canard, José le sanglier, Charlotte la marmotte…
Raoul se réveille dans un endroit qu’il ne comprend pas. Rachel l’a soigné et lui apprend qu’Enée les a distranslatés sans portail ! Mais, mon Dieu, quelle révélation ! Elle peut utiliser le Vide qui lie pour se rendre où elle veut…Raoul découvre donc qu’il est sur un arbre étoile, un enchevêtrement d’arbres formant une sphère incomplète autour du soleil. Ca ne calme pas sa jalousie, mais cette partie est, au moins, la seule qui contienne quelque chose d’approchant la science-fiction, avec une rencontre avec des créatures étrangères, les révélations d’Enée. Enée décide de quitter ce nid confortable pour aller affronter son destin et aller sur Passem, la planète du Vatican. Le vaisseau arbre qui a emmené les pèlerins sur Hypérion, avec à sa tête Het Masteen, oui, celui qui est mort dans le tome 2. Mais bon, on retrouve aussi Feldman Cassad, alors tout est possible. Donc, au moment où ils envisagent de partir, la flotte de la PAX (PACS ?) arrive. Raoul, qui a reçu la communion d’Enée et qui, maintenant, entend les voix des morts et des vivants, comprend quelques minutes avant le début de l’attaque que celle-ci va commencer. Contre toute attente, le vaisseau arbre va réussir à sauver 300 personnes environ et le dernier voyage d’Enée va commencer. Ils vont parcourir les mondes qu’ils connaissent ou pas pour déposer dessus des gens qui ont reçu la communion pour continuer la lutte contre la PAX (PACS ?) et le Technocentre. Quand il n’y a plus personne, Enée, Raoul et le père capitaine de Soya se rendent sur Passem alors que le pape célèbre la messe du Jeudi saint, tandis que Het Masteen repart avec son vaisseau arbre pour devenir la Voix de l’arbre de douleur, oui, celui du premier tome sur lequel le Gritch accroche des gens. Ca fait sens. Si, si, je pense que, à 3g, tout cela fait sens. Ou avec des champignons. Ou quand tu ne relies pas les mots les uns aux autres. Je finis par me demander si Dan Simmons n’a pas été le scénariste des épisodes I à III de Star Wars, vu la capacité des deux à faire n’importe quoi avec l’existant et à trouver ça cool, visiblement.
Bref, après une aventure dans les catacombes et le métro romain (que les cathos ont emmené avec eux en même temps que le Vatican), ils arrivent dans l’église où le pape célèbre la messe. Là, Enée invite le père capitaine de Soya à se perdre dans la masse des autres religieux avant de se mettre à crier sur le saint père en le traitant de fraude. Elle et Raoul sont capturés violemment, Raoul est inconscient, jugé et mis dans un vaisseau en partance pour une zone reculée de l’espace pour finir dans une boite à chat spatiale de Schrödinger. Pendant ce temps, Enée est torturée par le cardinal Lordussami et John Domenico Mustapha en présence du conseiller Albedo, le représentant du Centre auprès des humains depuis le tome 2. Enée est empoisonnée, elle va mourir dans moins de 24 heures, elle le découvre dans son corps. Et elle est torturée pour des babioles. Mais comme elle est au moins aussi intelligente que Raoul, elle comprend que la cellule contient énormément de capteurs posés par le centre pour comprendre comment elle se déplace à l’intérieur du Vide qui lie et que la torture n’a pour but que de la pousser à s’enfuir. Alors, elle résiste et réussi à ramener un semblant de raison chez Lordussami qui l’achève par les flammes. Raoul, dans son vaisseau prison, part en sachant que son aimée est morte. Et que son histoire est finie. Et qu’il est temps pour lui que la particule radioactive se déclenche pour le tuer.
Larmes, fin tragique, quelle tristesse.
Mais rapidement, tu remarques que, à ce moment-là, il reste encore beaucoup de pages (plus d’une heure trente de lecture). Dan Simmons va-t-il nous épater une fois de plus avec l’un de ces rebondissements mystérieux dont il a le secret ?
Mais OUI, bien sûr ! Raoul, qui n’est pas la moitié d’un con, au bout de 1.000 pages, comprends qu’il a déjà entendu les voix des morts et des vivants, il l’a fait quand il était avec Enée sur l’Arbre étoile, même qu’il a entendu la voix de l’un de ses ancêtres qu’on emmenait en camp de concentration parce qu’il était juif (un passage de bravoure, totalement mélodramatique, inutile et creux) ! Alors, il écoute, il se concentre et médite comme il l’a appris chez les bouddhistes. Et là, miracle, il se sent prêt à faire son premier pas. Il met bien ses quatre pages au moins à se décider où aller et finit donc par partir pour Passem pour retrouver les cendres d’Enée qu’il doit, selon la promesse qu’il lui a faite avant sa mort, de disperser ses cendres à cet endroit qu’ils ont tant aimé tous les deux. Sur Passem, Raoul trouve un Vatican scorifié, annihilé, le père capitaine de Soya devenu simplement père de Soya, le caporal Qi (Ki ?) et… Paul Duré, le double du pape que les fidèles de l’église avaient pris l’habitude de tuer à chaque résurrection de Léonard Hoyt, à cause des deux cruciformes, vous comprenez ? Raoul apprend que la mort d’Enée est le Moment partagé, quelque chose qui a été ressenti sur toutes les planètes où se trouvait un des disciples ayant reçu la communion, qui ont servi d’antenne 5G pour retransmettre cette expérience à toutes les personnes sur la planète, en ce compris le moment où Enée révèle que le Technocentre se cache… dans les cruciformes. Eh oui, il n’y a pas de limite au progrès de la miniaturisation… Vexé, le Centre a tout détruit sur Passem avant de s’envoler avec les derniers catholiques de l’église du père Léonard Hoyt vers une planète obscure.
Raoul va repartir avec le père de Soya sur Hypérion, retrouver un Martin Silénius mourant. Après quelques pages de grossièretés, ils vont trouver un autre vaisseau arbre, qui contient tous ses amis de la ferme, Edouard le canard, José le sanglier, Charlotte la marmotte et tous les autres. Ils vont se rendre dans le système solaire, grâce à la distranciation maitrisée par Raoul, retrouver Feldman Cassad sur Mars et découvrir que la Terre est rentrée de son petit voyage ! Ils vont donc descendre Martin Silenius et là, arrivent les révélations ultimes.
Tout d’abord, Raoul va enfin comprendre qui est l’observateur des tigres, des lions et des ours, les habitants du Vide qui lie, dont on sait qu’ils ont des observateurs dans le monde humain depuis longtemps, mais sans savoir qui. La question se pose de temps à autre, mais sans approfondissement. Mais qui peuvent-ils bien être ? Mais, oui, c’est bien sûr, Raoul comprend enfin à la fin du livre ce qu’un lecteur même peu investi a compris depuis des dizaines de pages : A Betyk, l’androïde, qui refuse de tuer parce qu’il est trop empathe pour ça, qui les a accompagnés sans jamais vouloir prendre une initiative, qui a refusé la communion d’Enée pour des raisons qui sont trop mystérieuses. Mais quelle imagination ! Si ces romans n’avaient pas été un grand succès, Dan Simmons pourrait se reconvertir sans peine comme scénariste pour les Feux de l’amour.
Ensuite, nouvelle surprise : Enée arrive, accompagnée du Gritch. Hé oui, les un an onze mois et six heures disparues de son continuum sont en fait le temps qu’elle a passé avec Raoul sur la Terre revenue à sa place ! Et Raoul est son mari et le père de son enfant ! Mon dieu, qu’est qu’il est fort, le champion de l’amour ! Et là, après la mort de Martin Silenius, le mariage de Raoul et d’Enée, les deux amants partent dans le soleil couchant sur le dos de leur fidèle destrier, le tapis Hawkin du Consul, pour un an, dix mois, vingt neuf jours et quelques heures, pour faire un bébé avant qu’Enée retourne vers son destin. Oui, parce que, comme elle voyage dans le temps avec le Gritch, elle est obligée de rester dans le futur EXACTEMENT le même temps que celui qui s’est écoulé dans le passé !
Que dire de ce livre ? Autant le précédent m’avait amusé, par sa médiocrité, sa façon de tenter d’expliquer que l’auteur n’avait pas dit ce qu’il avait voulu dire dans les tomes précédents, pour pouvoir construire encore autre chose (qui s’avère, au final, être exactement la même chose que dans les romans précédents, avec quelques incohérences en plus histoire de dire que l’on n’est pas venu pour rien, autant celui-ci n’a même pas l’excuse d’être drôle dans sa médiocrité. Dan Simmons se prend très au sérieux. On le sait depuis Hypérion, au moins. Il n’hésite pas à faire, comme depuis Hypérion, des liens entre lui, entre l’Auteur et Martin Silenius, à travers lequel il tente d’expliquer son génie. Il dédit son livre à Jack Vance, alors que le livre est tout l’opposé d’un livre de Jack Vance : verbeux, mal construit, avec des sociétés plus débiles les unes que les autres et longuement développées pour être sûr qu’on le comprenne bien, avec une tension dramatique nulle, des situations sans intérêts qui se résolvent TOUTES par un deus ex machina aussi subtil qu’un épisode de The Boys.
L’Eveil d’Endymion est donc une œuvre boursoufflée qui retombe comme un soufflé mal préparé et mal cuit. Toutes les révélations sont visibles à des kilomètres et même lorsqu’on les attend, on met un temps infini à les obtenir et toutes, absolument toutes, font à peu près autant de sens qu’un discours de Donald Trump.
Rien ne va. Rien. Ni le rythme, ni « l’histoire » ni les révélations ni l’évolution des personnages, ni les références aux livres passés, ni les idées géniales, sauf à ce qu’elles soient directement repompées du premier tome. Rien. Alors, Dan Simmons louche du coté de la Fuck Lit, en multipliant les grossièretés révélant sa parfaite connaissance de ses lacunes mais oublie d’en tirer les conséquences pour en faire quelque chose. A la place, il continue son chemin très balisé vers le vide. C’est simple : ce livre est tellement mauvais qu’il mériterait d’avoir été écrit par un auteur français. Mais pas un bon, hein ? Même pas un Bordage, qui réussit à mettre plus d’éléments narratifs dans ses romans que Dan Simmons. Si je l’avais en copie physique, je le rangerais à coté de l’Instinct de l’équarisseur, un livre que j’ai autant détesté que celui-ci.
Allez, pour me remettre de cette purge, je vais me lancer dans le Secret des secret, pour pouvoir déterminer qui est le roi des Dan.
Va prophétiser ailleurs, c'est interdit dans le centre ville !
