Nightcrawlers
2.) Vous en avez entendu parler où pour la première fois ?
Je suis tombé dessus par hasard en me baladant sur itch.io.
3.) Achat compulsif, impulsif ou réfléchi ?
Impulsif. J'aime les univers contemporains avec des monstres, l'identité visuelle m'a tapé dans l'œil, le pdf est pas très cher (6,66 $), et l'aspect rock'n'roll a fini par me convaincre.
4.) Vous pensiez trouver quoi ?
Du World of Darkness plus léger et plus punk, avec une enième déclinaison du Black Hack.
5.) Vous avez trouvé quoi ?
Sur la forme, un pdf de 48 pages en noir et blanc, avec de très belles illustrations de Sally Cantirino et une mise en page qui fait penser à un fanzine punk des années 90.
Sur le fond : on joue des monstres qui vivent en secret dans un monde contemporain, reflet du nôtre mais évidemment plus sombre, gothique et violent. On doit se serrer les coudes, arriver à (sur)vivre dans l'immense ville, faire face aux gangs, aux chasseurs de monstres et autres organisations gouvernementales secrètes, tout en essayant de s'amuser et de rendre le monde un peu moins pourri. Aucun univers n'est précisément décrit, mais quelque chose se dessine à travers les nombreuses tables aléatoires, le bestiaire ou les conseils au MJ (ici CP, City Planner).
Le système est une version du Black Hack, avec les six caractéristiques classiques, renommées Muscle, Nerve, Flesh, Brains, Guts et Blood. On choisit une espèce de monstre (kindred) parmi dix, chacune ayant des capacités et des désavantages spécifiques. Les espèces sont Created, Demon, Faerie, Ghost, Gillman, Mortal, Revenant, Vampire, Warlock et Werewolf. Chaque PJ commence également avec un pouvoir et en obtiendra d'autres avec l'expérience. À chaque utilisation on lance un dé d'usage. Si celui-ci arrive à zéro, il n'est plus possible d'utiliser ses pouvoirs. Pour faire remonter le dé d'usage, chaque type de kindred doit réaliser une action : le vampire doit boire du sang, le démon pervertir un humain, etc.
Inversement quand un kindred agit de manière très humaine, désintéressée, héroïque, noble, il gagne un point d'Humanité ; dépenser cette Humanité permet d'échapper à la mort, de relancer un jet ou de modifier légèrement la narration par exemple. Lors de la création on fixe également trois buts à son personnage, c'est en les atteignant qu'on peut augmenter son niveau.
Comme souvent avec les jeux dans la lignée du Black Hack c'est bourré de tables aléatoires. Elles sont ici plutôt réussies. Création d'intrigues, de factions, de gangs, rencontres en ville, bars, groupes de musique...
Le ton général du jeu se veut résolument punk, direct et inclusif. Il y a du gore, de la baston, de la drogue et du rock'n'roll, mais il est aussi question d'être un paria, de trouver sa place dans cet underground secret, de protéger ses semblables et de lutter contre l'oppression.
6.) Allez vous vous en servir ?
Tel quel, je ne sais pas, j'en ai envie mais j'en ai pas forcément le temps. Par contre, c'est clair que j'ai trouvé mon système parfait si un jour je dois jouer à Monstres, le jeu dans l'univers de Joann Sfar (ce qui est un de mes vagues projets pour 2022). C'est beaucoup plus simple et léger que Chroniques oubliées tout en permettant tout ce qui est faisable dans le jeu de BBE.
7.) En conseilleriez vous l'achat ??
Si vous n'avez pas encore fait une indigestion de Black Hack, si vous aimez les Cramps, les Distillers et Motorhead, si jouer des freaks ne vous dérange pas, oui, n'hésitez pas !
En plus d'itch.io (lien donné plus haut), le jeu est dispo sur DriveThruRPG, ce qui permet d'en lire un extrait, et même en version papier chez Exalted Funeral.