Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

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kouplatête
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par kouplatête »

Zeben a écrit : mar. oct. 08, 2024 9:24 am C'est toujours un peu compliqué de sortir de son expérience personnelle pour analyser un fait, d'autant plus quand on est pas pro, du coup je ne vais parler que de moi. Parce que clairement je suis passé en quelques années d'acheteur compulsif à ne quasiment plus rien acheter du tout. Pourtant je continue à faire du jdr de manière assez régulière (enfin par périodes mais des périodes intenses).

J'ai cherché à comprendre pourquoi et ma conclusion perso c'est une conjonction de multiples facteurs :

- Trop d'offre, tout le temps. Mes étagères croulaient sous le nombre de bouquin, j'en ai revendu 75%, et j'ai encore de quoi jouer toute une vie dans tous les univers possibles. Sans compter que la surconsommation est entre temps devenu pour moi une lutte quotidienne et politique. Produire toujours plus, consommer toujours plus, c'est un modèle sociétale qui va nous détruire. Alors pas le JDR en lui-même mais globalement c'est vraiment pas une bonne idée.

- Le système de financement participatif me déplaît au plus haut point : dans la grande majorité des cas on avance des sous à l'aveugle pour un projet dont on ne connaît pratiquement rien, qui arrivera au mieux dans un an, sans aucune certitude que ça nous plaira, qu'on aura encore envie d'y jouer, et qu'on ne va pas le recevoir dans 3-5 ans.

- J'ai eu une grosse période où j'avais envie découvrir plein de nouveaux jeux type doa... et ça m'a lassé. Moi là ce sont les grosses gammes avec du suivi qui me manquent. S’investir dans un jeu, évoluer dans le même monde imaginaire durant des années, se construire des souvenirs sur le temps long, c'est ça qui m'avait accroché au jdr quand j'ai commencé et c'est ça qui fait que j'y joue encore. Passer d'un jeu à un autre c'est encore de la consommation à outrance, futile et éphémère, un peu comme tout ce qui nous entoure aujourd'hui, de la même manière qu'on a transformé les relations amoureuses en un produit de consommation sur Tinder.

- Je n'ai jamais eu un salaire aussi important qu'aujourd'hui et sans dire que je galère financièrement, je me retrouve à devoir faire attention alors que ça faisait bien 10ans que je vivais sans me poser de question. Le coût de la vie a explosé et il faut faire des choix. Or on a pas besoin de grand chose pour pratiquer notre loisir, c'est une de ses forces. Je pense d'ailleurs que c'est aussi ce qui fait que ce ne sera jamais un marché à haut potentiel financier.

- J'ai la sensation que nombre de bouquins actuels sont remplis de vent. J'en ait fait plusieurs fois l'expérience en lisant des V2, V3, Vx : si l'objet est bien plus qualitatif, le contenu est souvent bien plus creux que l'original et je vois beaucoup de répétitions pour faire du remplissage. Ça me donne le sentiment d'ouvrages sans âme dans un joli écrin. Ça me donne l'impression que les auteurs, comme la plupart des gens qui bossent pour d'autres gens, font leur boulot sans passion pour gagner leur salaire. C'est pas du tout une critique des auteurs, si ça devait être une critique ce serait plutôt celle de la société, du monde du travail, et de plein de choses qui font que notre quotidien n'a plus beaucoup de sens. Juste que le jdr c'est un loisir passion et que quand la passion ne transparaît pas dans un bouquin bah ça donne pas envie d'y jouer.

Bref, je ne suis pas certain que c'est ce que les éditeurs ont envie d'entendre, mais je crois que passé l'engouement des financements participatifs qui nous mettaient des étoiles dans les yeux, on va rentrer dans une longue période de vaches maigres.

tout pareil
 
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grinlen
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par grinlen »

Je vous rejoins pleinement sur votre analyse.

Trop de jeux sortent en même temps et pour des prix toujours plus élevé dans un contexte ou je dois de plus en plus réfléchir à mes dépenses.

En plus j'ai du mal à me sentir hypé par de plus en plus de PP. J'ai du mal à comprendre à quoi "sert" ce jeu.
Exemple Hexen qui est présenté comme un mélange entre Warhammer et the Witcher.
Lut comme ça j'investis pas 200€. Je pars directe sur Warhammer.
On revient un peu à la blague "Tu prend Cthulhu et tu adaptes".
Après j'ai peut-être mal compris. Mais bon c'est pas à moi de faire l'effort de comprendre le produit.

Au milieu de tout ça sorte parfois des PP qui attirent l'œil.
- Travellers, mais peut-être à cause du coté Madelaine de Proust ou la rareté des jeux SF. 
- Black Sword Hack, qui a déjà été livré et qui est un petit bijou pas cher, rapide à lire et déjà joué. J'avais compris ça de la page de financement et c'est exactement ce que j'ai reçu :-)  
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cdang
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par cdang »

Ramentu a écrit : mar. oct. 08, 2024 10:41 am sur plusieurs livres où l'éditeur a publié les chiffres détaillés, je constate que "l'art" (direction artistique + achat/licence illustrations mais pas Layout) représente généralement un poste entre x1 et x3 les coûts du "texte"
Ça dépend bien sûr des contrats, mais souvent, les illustrations sont payées de manière forfaitaire pour la publication (quel que soit le nombre d'exemplaires vendus, et on repaie en cas de réimpression), alors que pour les textes c'est proportionnel aux ventes (pourcentage du prix de vente). Donc, je dirai que sur un petit tirage, l'illustrateur·ice est favorisé·e puisqu'en gros, on paie l'illustration le même prix qu'on tire 500 ou 2 000 exemplaires (mais je ne doute pas qu'un·e illustrateur·ice demande plus cher pour un tirage de plusieurs milliers d'exemplaires).
--
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par oufle »

Je me retrouve beaucoup avec ce qu'écrit @Zeben .

J'ajouterai que même si j'ai des envies de jeux divers, j'ai pas forcément les joueurs pour. Certains jeux ont un ticket d'entrée trop élevé pour les joueurs. Univers trop loin de leurs références ou trop dense, ou trop niche, système trop long à expliquer...
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par fafnir »

Ça revient souvent, l'offre pléthorique, le marché saturé, mais dans quelle proportion cela impacte le business ?

Si l'offre était plus réduite, il y aurait forcément plus de parts de marché pour les produits disponibles, et donc plus de revenus pour leurs auteurs / éditeurs, mais à quel point ?
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Islayre d'Argolh »

Carmody a écrit : mar. oct. 08, 2024 9:21 am Merci, c'est intéressant de voir la différence de point de vue (de réalité devrais-je peut-être dire) entre éditeur et auteur.
Serait-ce possible d'avoir plus de détails sur ta situation ? (je comprendrais parfaitement que non). Dans le cadre des exemples que tu donnes :
- de quelles tâches t'occupais tu outre l'écriture, et qui se chargeait des autres (relecture, illustration, maquette, gestion de la vente PDF+POD) ?
- comment étaient-ils rémunérés ?

Pour faire simple quand je sors un bouquin chez Chibi :

- Je file un doc word finalisé (mais pas officiellement "relu") à LG
- Ce dernier gère tout le reste (maquette, illustrations, mise en dispo sur Lulu). La relecture (rémunérée via un petit intéressement sur les ventes) est effectuée par un troisième larron.
- Je reprends la main pour la "campagne de promo" : j'essaie d'obtenir un de peu de lumière médiatique pour la sortie en envoyant des SP, j'effectue le service après-vente forumique, etc.

Sachant cela, il faut garder en tête que Lulu gratte grosso-modo 50% du prix de vente*. LG, le Relecteur Mystère et ma pomme nous partageons les 50% restants.
Sur les Elucubrations de l'Horloger je prends 50% (de ce qui reste post Lulu soit 25% du prix de vente), sur le livre de base de CdO 70%.

Quand j'effectue un travail d'édition (par exemple sur les modules CdO sur lesquels je ne suis pas l'auteur principal) je prends 10% (toujours de ce qui reste post Lulu).

Sachant bien évidemment qu'un tiers de tout ce qui rentre repars ensuite pour les impôts.

Voila, voila.

*point de détail important : quand Lulu propose une réduc, c'est sur leur part qu'ils prennent, nos revenus à nous ne bougent pas.
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Loludian »

Ramentu a écrit : mar. oct. 08, 2024 10:41 am Une question aux connaisseurs du marché français :

sur plusieurs livres où l'éditeur a publié les chiffres détaillés, je constate que "l'art" (direction artistique + achat/licence illustrations mais pas Layout) représente généralement un poste entre x1 et x3 les coûts du "texte" (achat du manuscrit/% auteur, coûts de recherche et documentation, édition, index mais pas royalties éventuelles sur le système ou l'univers).

Il y a bien sur des exceptions, surtout pour les livres "PDF ou PDF+POD" sur DriveThru, mais pour les "beaux" jeux/suppléments proposés en financement participatifs, les illustrations semblent peser sur le budget beaucoup plus que le texte.
Et les coûts "art" semblent avoir progressé plus vite que les coûts "texte" sur les 5 dernières années.

Est-ce qu'on retrouve ces 2 tendances en France aussi ?

Oui, le coût des illustrations est souvent très élevé par rapport au coût du texte. Mais souvent le coût des illustrations n'est payé qu'une fois alors que le texte est souvent au pourcentage des ventes. Donc si le jeu marche sur le long termes les dépenses peuvent s'équilibrer ou s'inverser.

Je pense que cela vient aussi du fait que beaucoup d'auteurs sont des gens comme toi et moi qui ont des idées et écrivent leur jeu, alors qu'un illustrateur, un graphiste ou un maquettiste a souvent fait des études et des formations pour exercer spécifiquement ce métier.

Beaucoup de gens rêvent de faire éditer leurs scénarios ou leur jeu, c'est eux qui proposent leur projet à l'éditeur. Alors que peu d'illustrateurs rêvent d'illustrer le jeu des autres : c'est l'éditeur qui vient leur demander un service.
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Kaetel »

En tant qu'auteur je n'ai jamais été payé qu'à la pige avec un fixe par caractère. On parle ici de deux éditeurs bien implantés sur le marché.

Le montant n'a pas augmenté d'un centime depuis cinq ans, autant dire qu'auteur de jeu de rôle selon ce modèle n'est clairement pas un métier qu'on peut exercer à temps plein si on veut manger à sa faim. 

 
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Harfang2 »

Loludian a écrit : mar. oct. 08, 2024 2:29 pm
Oui, le coût des illustrations est souvent très élevé par rapport au coût du texte. Mais souvent le coût des illustrations n'est payé qu'une fois alors que le texte est souvent au pourcentage des ventes. Donc si le jeu marche sur le long termes les dépenses peuvent s'équilibrer ou s'inverser.

Cette balance entre paiement des illustrations et paiement du texte est ce qui m'a convaincu d'abandonner toute vélléité de travailler de la plume après deux trois expériences croquignolesque comme celle de voir qu'écrire un roman était bien moins payé que l'illustrateur qui produisait la couverture.  :mrgreen:
 
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Carmody »

Islayre d'Argolh a écrit : mar. oct. 08, 2024 1:23 pm Pour faire simple quand je sors un bouquin chez Chibi :

- Je file un doc word finalisé (mais pas officiellement "relu") à LG
- Ce dernier gère tout le reste (maquette, illustrations, mise en dispo sur Lulu). La relecture (rémunérée via un petit intéressement sur les ventes) est effectuée par un troisième larron.
- Je reprends la main pour la "campagne de promo" : j'essaie d'obtenir un de peu de lumière médiatique pour la sortie en envoyant des SP, j'effectue le service après-vente forumique, etc.

Sachant cela, il faut garder en tête que Lulu gratte grosso-modo 50% du prix de vente*. LG, le Relecteur Mystère et ma pomme nous partageons les 50% restants.
Sur les Elucubrations de l'Horloger je prends 50% (de ce qui reste post Lulu soit 25% du prix de vente), sur le livre de base de CdO 70%.

Quand j'effectue un travail d'édition (par exemple sur les modules CdO sur lesquels je ne suis pas l'auteur principal) je prends 10% (toujours de ce qui reste post Lulu).

Sachant bien évidemment qu'un tiers de tout ce qui rentre repars ensuite pour les impôts.

Voila, voila.

*point de détail important : quand Lulu propose une réduc, c'est sur leur part qu'ils prennent, nos revenus à nous ne bougent pas.

Merci pour cette transparance, je n'en espérais pas tant :yes:

Cette solution en passant par lulu permet que personne n'ait d'investissement financier à faire, uniquement du temps. Cela vous permet aussi de tout payer au %age. Les seuls frais fixes sont le temps que vous y passez (il me semble que LG illustre lui-même). Ca montre qu'un autre montage est possible.
Sauf erreur de ma part, LG expliquait néanmoins il y a quelque temps qu'il dégageait tout juste un smic, au prix de beaucoup plus d'heures. Tu es donc mieux payé en tant qu'auteur, mais une autre partie de la chaîne l'est moins bien par rapport à un éditeur qui emploie des gens. Ou bien je rate encore quelque chose ?
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Islayre d'Argolh »

Carmody a écrit : mar. oct. 08, 2024 5:39 pmTu es donc mieux payé en tant qu'auteur, mais une autre partie de la chaîne l'est moins bien par rapport à un éditeur qui emploie des gens. Ou bien je rate encore quelque chose ?

Je ne suis pas certain de suivre ton raisonnement...
Si c'est une question de volume horaire, il n'y pas de règle simple : écrire un horloger ça me prend une dizaine de jours (a temps plein, je suis quelqu'un qui écrit très lentement) écrire Coureurs d'Orages ça me prend trois ans, parce que c'est le temps qu'il m'a fallu pour passer de la version en une page du jeu (qui m'avait pris grosso-modo une journée) a la version finale, avec ce que ça implique d'itérations, de discussions, de playtest et de travail d'écriture.
Mais même sans tenir compte de cela, je pense qu'avec ses 30% sur les bénéfices de CdO, sachant qu'on en a vendu mille et des brouettes, il me semble que LG a été plutôt bien rémunéré (aux tarifs du JdR français, oeuf corse) pour son travail d'illustration et de maquette.
Et il faut ajouter a ça le bénéfice indirect de "l'effet Chibi" (= quand quelqu'un achète un Chibi, il en prend généralement 1 ou 2 autres, donc chaque nouvelle sortie relance les ventes des bouquins plus anciens).
Il ne faut vraiment pas sous-estimer cet aspect. Je peux t'assurer que comme le label n'a eu que deux sorties l'année (scolaire) dernière on a vraiment vu nos revenus s'effondrer (surtout que les deux sorties en question n'ont pas vraiment cartonnées).

Globalement il me semble que LG s'y retrouve beaucoup mieux qu'avant depuis la création du label.
Mais clairement c'est pas un salaire de ministre.
Après, LG fait aussi le choix politico-punk de prendre tout l'aspect marketing complètement a la légère (= il s'en fout un peu). Je suis persuadé qu'il pourrait doubler ses ventes s'il s'y prenait méthodiquement (ne serait-ce qu'avec une chaine youtube Chibi active pour avoir son propre canal de visibilité).
Dernière modification par Islayre d'Argolh le mar. oct. 08, 2024 7:01 pm, modifié 2 fois.
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Kobayashi »

Islayre d'Argolh a écrit : mar. oct. 08, 2024 1:23 pm Sachant cela, il faut garder en tête que Lulu gratte grosso-modo 50% du prix de vente

Alors vous je ne sais pas mais moi Lulu c'est 20% du prix de vente pour info (et 35% chez Drivethrurpg, chiffre qui peut tomber à 30% si on sort exclusivement chez eux). EDIT: tu prends en compte les frais d'impression ?
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Islayre d'Argolh »

Kobayashi a écrit : mar. oct. 08, 2024 6:51 pm Alors vous je ne sais pas mais moi Lulu c'est 20% du prix de vente pour info (et 35% chez Drivethrurpg, chiffre qui peut tomber à 30% si on sort exclusivement chez eux). EDIT: tu prends en compte les frais d'impression ?

Alors j'ai peut être dit une énorme connerie - je n'ai pas accès aux comptes du label, forcément, c'est pas moi le boss - mais j'étais resté sur ce chiffre de 50% depuis l'époque de la Cité sans Nom (que j'avais sorti tout seul et donc pour laquelle j'avais créé mon propre compte lulu, compte sur lequel je ne me suis pas connecté depuis plusieurs années).
Et c'est ce chiffre que je garde dans la tête depuis cette époque, peut être complètement à tort. :oops:
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Carmody »

@Islayre d'Argolh En fait je faisait juste une comparaison simple (simpliste ?) entre LG qui, pour l'ensemble de son activité, travaille énormément pour dégager un salaire faible, et un employé d'un éditeur, dont je ne connais pas le salaire mais ça ne devrait pas être moins que le smic, pour beaucoup moins d'heures à travailler (enfin j'espère pour eux).
Je ne cherche à porter aucun jugement de valeur, juste à comprendre les différences entre les deux modèles. Pourquoi certains pensent qu'un autre modèle est impossible, et pourquoi c'est possible pour toi.
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Re: Le business du jdr est-il une poche dimensionelle temporaire?

Message par Cédric Ferrand »

Loludian a écrit : mar. oct. 08, 2024 2:29 pm Je pense que cela vient aussi du fait que beaucoup d'auteurs sont des gens comme toi et moi qui ont des idées et écrivent leur jeu, alors qu'un illustrateur, un graphiste ou un maquettiste a souvent fait des études et des formations pour exercer spécifiquement ce métier.

C'est quand même un peu insultant (pas tes propos, mais cette idée toute faite) car on ne devient pas auteur par la magie du Saint-Esprit.
Pour développer mon style, pour muscler ma créativité, pour alimenter mon imaginaire, je dois énormément lire, ingurgiter des tonnes de contenus, m'intéresser à des tas de sujets connexes... Je ne sors pas d'une école, mais boudiou y'a du taff en amont pour écrire efficacement. Le talent, c'est 10 % du truc, tout le reste, c'est des heures et des heures passées à cogiter, à phagocyter des trucs, à chercher des solutions à des problèmes que le lecteur ne perçoit pas (si on a bien fait notre boulot).

J'écris du Nephilim, en ce moment : je fais des recherches historiques, je dois synthétiser du background, je regarde des vidéos spécialisées, je dois me poser des questions de game design, je dois constamment penser à l'accessibilité sans oublier le plaisir de jeu, et vas-y que si j'y mets mon style, on va me dire que je viens parasiter le texte mais que si je m'efface, on va me reprocher que c'est trop austère...

En sachant que l'illustrateur, il ne va même pas lire mon jeu, non, lui il a besoin d'un brief pour dessiner.

Loludian a écrit : mar. oct. 08, 2024 2:29 pm Beaucoup de gens rêvent de faire éditer leurs scénarios ou leur jeu, c'est eux qui proposent leur projet à l'éditeur. Alors que peu d'illustrateurs rêvent d'illustrer le jeu des autres : c'est l'éditeur qui vient leur demander un service.

Ah ben voilà, je comprends un truc : il faut que j'arrête de te proposer mes jeux si je veux passer pour un professionnel :mrgreen:
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